Le président Bashar al Assad suggère une sortie progressive du
conflit en Syrie, en commençant par mettre un terme aux violences dans
les zones les plus meurtries par les affrontements, a dit mardi
l’émissaire international Kofi Annan.
Selon le diplomate ghanéen, qui a rencontré lundi à Damas le chef de
l’Etat syrien, ce dernier a suggéré "de mettre en place une approche
partant de la base dans certaines zones théâtre d’une extrême violence
pour tenter d’y contenir la violence puis progressivement de faire
cesser la violence dans tout le pays."
Kofi Annan, nommé en février envoyé spécial conjoint des Nations
unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, a indiqué qu’il allait
maintenant partager cette nouvelle approche avec l’opposition syrienne.
Après Téhéran, où il a rencontré le chef de la diplomatie iranienne,
Ali Akbar Salehi, l’ancien secrétaire général de l’ONU est arrivé mardi à
Badgad pour s’entretenir avec le Premier ministre irakien, le chiite
Nouri al Maliki, de la situation en Syrie et son impact dans la région.
Selon le ministère français des Affaires étrangères, le diplomate
devrait présenter les conclusions de sa tournée mercredi au Conseil de
sécurité de l’Onu, à New York.
A Moscou, le vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov,
a annoncé mardi que la Russie était prête à accueillir une nouvelle
réunion du groupe d’action et a fait part de son intention d’élargir les
discussions pour inviter d’autres pays.
"Je peux seulement confirmer que nous serions prêts à organiser une
session régulière du groupe d’action à Moscou (...) Nous estimons en
tout cas pertinent qu’un tel événement ait lieu", a-t-il dit, cité par
l’agence Interfax, à des représentants de l’opposition syrienne invités à
Moscou.
Le groupe d’action sur la Syrie a annoncé un accord sur les principes
d’une transition politique à Damas, resté lettre morte, à l’issue de sa
dernière réunion le 30 juin à Genève.
La Russie, qui comme la Chine a opposé à deux reprises son veto au
Conseil de sécurité de l’Onu à une résolution condamnant Bashar al
Assad, a dépêché son patrouilleur Smetlivy qui a surveillé les côtes
syriennes en avril et en mai, selon une source proche de la Marine
russe. "Le navire devrait atteindre les côtes turques demain matin", a
indiqué cette source.
Trois autres navires de guerre et une frégate anti sous-marine font
également route vers la Syrie, a-t-on appris auprès d’une autre source
militaire.
Au moins 17 129 personnes ont été tuées depuis le début des
manifestations antigouvernementales en Syrie mi-mars 2011, selon
l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme, une ONG proche de
l’opposition basée à Londres.
Au moins 11 897 de ces morts sont des "civils", ajoute l’OSDH, qui ne
peut dire combien d’entre eux avaient rejoint les rangs de
l’insurrection armée.
L’ONG chiffre à 884 le nombre de déserteurs de l’armée gouvernementale tués dans les combats depuis la mi-mars 2011.
Parmi les fidèles du président Assad, 4 348 militaires et membres des forces de sécurité ont été tués dans les affrontements.
Les Nations unies ont fait état en avril d’un bilan de plus de 10 000 morts mais n’ont pas avancé de chiffres depuis lors.
Selon l’OSDH, une centaine de personnes, pour la plupart des combattants rebelles, ont été tuées lundi.
Dans la province de Lattaquié, près de la frontière turque, les
forces syriennes ont tiré sur la ville de Jabal al Akrad pour tenter de
gagner du terrain sur les rebelles infiltrés en Turquie. A Daïr az Zor,
un médecin a été tué et au moins quatre soldats ont péri dans des
combats.
Un employé du Croissant-Rouge arabe syrien, blessé la veille par
balles à Daïr az Zor, est mort mardi, selon l’organisation humanitaire,
qui a précisé qu’on lui avait tiré dessus alors qu’il circulait dans une
ambulance clairement identifiée.
Khaled Khaffaji est le cinquième membre du Croissant-Rouge tué depuis le début du conflit, et le second en moins d’un mois.
Des affrontements ont également été signalés à Deraa, le long de la
Frontière avec la Jordanie, et des explosions ont été entendues dans les
villes de Homs, de Hama et de Rastan.
Trois personnes ont par ailleurs été tuées lorsque des obus syriens
sont tombés mardi sur des villages du nord du Liban, disent des
habitants. Il s’agit de la seconde attaque meurtrière en trois jours au
Liban après la mort de trois personnes ce week-end dans des
bombardements en provenance de Syrie.
Face à la poursuite des violences, Chypre se prépare à l’arrivée
possible de 200 000 réfugiés syriens, a fait savoir le gouvernement. En
2006, lors de la guerre entre Israël et le Hezbollah au Liban, quelque
90 000 personnes avaient fui à Chypre par bateau et par avion.
(10 juillet 2012 )
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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