Des centaines de prisonniers, en majorité de conscience, dans la prison
de la ville syrienne de Homs ont entamé une grève la faim pour dénoncer
leurs longues détentions et les abus, ont affirmé mardi un détenu et une
ONG.
"Plus de 1.000 personnes sont en grève de la faim depuis quatre jours", a
précisé par téléphone, depuis la prison de Homs (centre), un détenu
allant sous le pseudonyme de "Homsi".
"Nous voulons notre liberté. Certains, ici, ont été condamnés à 30 ans
de prison uniquement pour avoir manifesté pacifiquement. D'autres ont
été emprisonnés de façon arbitraire", a-t-il ajouté.
"Je suis en prison depuis 7 ans, et je suis accusé d'avoir commis des
actes violents pendant la révolution. Ca ne fait aucun sens", a-t-il
encore dit, alors que la révolte a commencé en mars 2011.
Des organisations de défense des droits de l'Homme accusent
régulièrement le régime de Bashar al-Assad de professer de fausses
accusations contre les prisonniers.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui a aussi fait
part de cette grève de la faim, estime à 200.000 le nombre de personnes
incarcérées depuis le début du mouvement de contestation pacifique qui a
été durement réprimé avant de se transformer en rébellion.
Après 4 jours de grève de la faim, "personne n'a réagi à notre
mouvement", affirme Homsi. "Quelque 12 personnes se sont évanouies par
manque de nourriture. Il y a, parmi les détenus, des médecins et des
pharmaciens, ils prennent soin de nous. Mais nous n'avons aucun
médicament".
Selon l'OSDH, de nombreux prisonniers à Homs ont déjà purgé leur peine.
Les grévistes de la faim protestent également contre "les mauvais
traitements et le manque de médicaments".
Les prisons syriennes sont tristement célèbres pour les tortures et
mauvais traitements infligés aux détenus. Dans un récent rapport, l'OSDH
a estimé à 12.000 le nombre de personnes mortes en détention depuis
2011.
Par ailleurs, l'agence officielle SANA a affirmé que l'armée avait
évacué des dizaines de familles de la région de la Ghouta orientale,
tenue par les rebelles et assiégée depuis plus d'un par les soldats, à
l'est de Damas.
"Des unités de l'armée ont ouvert des passages sûrs à 31 familles de
Douma et Zibdine", a-t-elle précisé. Parmi les personnes évacuées
figurent des femmes, des enfants et des vieillards ainsi que "des hommes
armés qui se sont rendus".
Un militant anti-régime à Douma, parlant à l'AFP via internet, a
confirmé ces évacuations, tout en mettant en garde contre le recrutement
forcé des hommes évacués dans les rangs des milices fidèles au régime.
Dans le nord syrien, les autorités détenaient 19 étudiantes de
l'université d'Alep arrêtées il y a plusieurs jours lors d'une
manifestation pour réclamer la libération de leurs camarades, selon
l'OSDH.
"En pleine guerre, les protestations se poursuivent dans les régions
tenues par le régime", a souligné l'ONG. "Nous avons peur pour ces 19
filles dont le seul crime était d'avoir manifesté pacifiquement".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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