Les Palestiniens ont apporté lundi des modifications à leur projet de
résolution portant sur un accord de paix avec Israël et demandé à ce que
le texte soit soumis au Conseil de sécurité dès cette semaine.
Les Etats-Unis, proches alliés d'Israël et membres permanents du Conseil, ont d'emblée rejeté le texte.
"Comme nous l'avons dit par le passé, nous ne soutenons pas ce projet de
résolution et d'autres pays partagent nos inquiétudes", a déclaré
Jeffrey Rathke, un porte-parole du département d'Etat.
Lors d'une réunion de deux heures convoquée par la Jordanie, qui siège
au Conseil, le groupe arabe à l'ONU a, lui, apporté son soutien au
document modifié.
Les amendements prévoient Jérusalem-Est, occupée et annexée, comme
capitale d'un Etat palestinien, le règlement de la question des
prisonniers palestiniens, l'arrêt de la colonisation israélienne et
rappellent le caractère illégal du mur de séparation.
Le texte prévoit en outre un accord de paix dans un délai de douze mois,
et le retrait israélien des Territoires occupés avant fin 2017.
La réunion du groupe arabe devait porter notamment sur l'opportunité de
chercher à obtenir un vote du Conseil de sécurité cette semaine,
peut-être même dès mardi, ont fait savoir des diplomates jordanien et
palestinien.
"Nos dirigeants respectifs vont s'entretenir pour trouver le meilleur
moyen et le meilleur moment pour qu'un vote ait lieu sur la résolution",
a expliqué à la presse l'ambassadrice jordanienne Dina Kawar.
Un vote mardi est "réaliste", a soutenu l'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour.
Le projet de résolution a été formellement présenté au Conseil de
sécurité il y a moins de deux semaines mais les Etats-Unis ont indiqué
qu'ils ne soutiendraient pas un texte fixant un calendrier pour
l'aboutissement des pourparlers de paix avec Israël.
Les Palestiniens se sont déjà dits prêts à l'amender pour échapper à un veto américain.
Mais lundi, M. Rathke, le porte-parole du département d'Etat, a jugé que
le projet de résolution n'était pas "constructif. Nous pensons qu'il
pose des délais arbitraires à un succès des négociations de paix et au
retrait d'Israël de Cisjordanie, et le risque est plus grand que les
négociations soient entravées qu'elles ne soient couronnées de succès".
Et avec cinq nouveaux membres qui vont rejoindre le Conseil de sécurité à
partir du 1er janvier, les ambassadeurs pourraient décider de patienter
jusqu'au mois prochain.
L'Angola, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, l'Espagne et le Venezuela
vont siéger pendant deux ans au Conseil, un changement qui est considéré
comme étant plus favorable à la cause palestinienne. Ils vont remplacer
l'Argentine, l'Australie, le Luxembourg, le Rwanda et la Corée du Sud.
Cette nouvelle initiative palestinienne pour parvenir à un accord de
paix avec Israël intervient alors que la communauté internationale
s'inquiète de plus en plus de la montée de la violence et de
l'incapacité à relancer les tractations.
L'armée israélienne a tué par balles lundi un Palestinien de 17 ans dans
le nord de la Cisjordanie occupée après des jets de pierres, ont
indiqué des responsables des services de sécurité des deux camps.
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