mercredi 17 décembre 2014

Tunisie : Que dit la presse locale à propos de la présidentielle ?

La presse met l'accent sur les accusations mutuelles entre les deux candidats pour le deuxième tour du 21 décembre. Celles-ci ont été déclenchées par le président de la République sortant, Moncef Marzouki, qui a accusé son adversaire, le candidat de Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, de ne pouvoir remporter la présidentielle que grâce à la fraude.

Ces accusations ont suscité des réactions hostiles de la part de la classe politique tunisienne mais ont, aussi, fait l'objet de commentaires de la part de la presse dont le journal ''al-Chourouk'' qui estime que ''le comportement du président Marzouki est motivé par la volonté de rester au Palais de Carthage (siège de la Présidence), même si cela devait se faire au détriment de la paix et de la sécurité du pays''.

''Le président sortant, qui en principe devait être le garant du processus démocratique, de la sécurité et de la stabilité du pays, a, en réalité, miné l'opération électorale de façon à menacer non seulement le fonctionnement de la transition démocratique mais tout le système politique en plongeant le pays dans l'insécurité et l'anarchie'', a écrit le même journal.

D'ailleurs, ajoute le journal, ''cette attitude du président sortant a poussé l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) à lancer des mises en garde adressées à tous les Tunisiens et toutes les Tunisiennes afin qu'ils s'arment de la conscience nécessaire pour faire de l'élection présidentielle un moment fort de l'expression démocratique et pour faire échouer toute tentative de ''minage'' de la part de notre président provisoire''.

''Donc, Marzouki s'est, tout seul, isolé'', selon le journal ''al-Massaa'' qui estime qu'il ''est désormais clair qu'on ne peut plus avoir confiance en cet homme ni être serein par rapport à ce qu'il veut faire du pays, surtout si l'on sait que les stratèges politiques qui sont avec lui se trouvent à l'étranger''.

''Que veut Marzouki du peuple tunisien, ses élites et ses partis?'', se demande ''al-Massaa'', avant d'affirmer: ''Marzouki élu par des élections, marquées par la fraude, va nécessairement partir car, le peuple tunisien ne va jamais élire un président qui parle sans savoir et dit ce qu'il ne fait pas''.

Loin de cette situation hystérique, marquée par des accusations et contre-accusations, le journal ''al-Maghreb'' a plaidé pour le dépassement, ce qui, selon lui, nécessite en chacun de nous la maîtrise de soi''.

''La Tunisie ne peut plus, après trois ans d'erreurs, supporter des expériences et des combines partisanes étroites qui ont fait étalage de leur échec'', ajoute le même journal.

"Al-Sahafa al-Youm" confiant dans la capacité tunisienne du "vivre ensemble".
Le journal ''al-Sahafa al-Youm'' s'est montré, en revanche, moins pessimiste et plus serein en affirmant que l'expérience de la Tunisie en matière ''de vivre ensemble dans la paix, d'alternance pacifique du pouvoir est plus forte que ces déclarations qui présagent des troubles, des destructions dont les auteurs sont rendus hystériques par les révolutions, les insurrections populaires et la fièvre du ''Printemps arabe''.

Parlant, pour sa part, de la première séance de la nouvelle Assemblée nationale, élue par les législatives du 23 novembre dernier qui vient de voter le budget général de l'Etat, le journal ''al-Chourouk'' écrit : ''Nous avons, nous les Tunisiens, toujours fiers du fait que le budget réservé à l'Education a été au fil des années, plus important que celui accordé à la Défense. Mais, en 2015, trois années après la révolution, le terrorisme, les tueries et les assassinats se sont propagés et, de ce fait, nous avons besoin de longues années pour accorder plus de moyens à l'Education dans le budget général de l'Etat''.


(17-12-2014 - Aïda Haddad)

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