Après le dépôt d'un projet palestinien de résolution au Conseil de
sécurité de l'ONU, les Européens et la Jordanie s'efforcent toujours de
réunir un consensus mais ces tractations prendront du temps, ont indiqué
jeudi des diplomates.
Ceux-ci ne s'attendent pas à ce que les discussions sur cette résolution aboutissent avant la fin de l'année.
Mercredi, la Jordanie, seul pays arabe au Conseil, a présenté un texte
palestinien qui réclame un accord de paix global avec Israël dans un
délai de douze mois et le retrait israélien des Territoires occupés
avant la fin 2017. Les Palestiniens se disent cependant prêts à
l'amender pour échapper à un veto américain.
"Cela prendra du temps", a déclaré l'ambassadrice jordanienne Dina Kawar à des journalistes.
"Il n'y a pas de consensus sur ce texte en l'état, et donc il y a du
travail", renchérit un diplomate du Conseil. "Notre objectif est de
parvenir à un consensus, d'avoir un texte sur lequel tout le monde est
d'accord".
"Nous continuons notre démarche pour parvenir à un texte européen
consensuel et nous allons voir si nous progressons", explique un
diplomate européen qui ne prévoit "pas un rythme effréné" pour ces
négociations.
La France, le Royaume-Uni et la Jordanie s'efforcent depuis des semaines
de mettre au point un projet de résolution acceptable pour Washington.
Les délais fixés par les Palestiniens dans leur texte sont inacceptables
pour les Etats-Unis, qui refusent de lier les mains de leur allié
israélien.
Le département d'Etat a confirmé jeudi que les Etats-Unis ne
soutiendraient pas en l'état la résolution palestinienne soumise
mercredi. Washington a affirmé que "les Palestiniens comprenaient" son
objection.
La Ligue Arabe a dit jeudi "espérer" que les Etats-Unis n'utiliseraient pas leur veto.
Les Etats-Unis ont échoué à relancer en avril les négociations directes
entre Israël et les Palestiniens, et la récente tournée diplomatique de
leur chef de la diplomatie John Kerry n'a pas abouti à une percée.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en pleine campagne
pour les élections anticipées du 17 mars, a rejeté une nouvelle fois
jeudi tout ultimatum.
Israël n'acceptera "jamais les diktats unilatéraux", a-t-il affirmé,
tandis que son ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman
qualifiait la démarche palestinienne de "gadget".
Le Conseil de sécurité n'a pas pris position sur ce dossier depuis 2009.
"Les Palestiniens veulent aller de l'avant rapidement mais franchement
nous ne sommes pas sûrs que ce soit une bonne idée avant les élections
israéliennes de mars", a souligné un diplomate occidental.
Selon des sources diplomatiques à l'ONU, les Palestiniens pourraient
accepter de faire preuve de patience s'ils obtiennent des assurances
qu'après le scrutin, Israël gèlera la construction de colonies afin de
faciliter des négociations.
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