Le chef de la diplomatie américaine John Kerry doit s'entretenir mardi à
Londres avec le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat, dans
l'espoir de contenir une crise diplomatique provoquée par un projet de
résolution en forme d'ultimatum contre Israël.
Le secrétaire d'Etat américain, arrivé à Londres lundi soir, doit
également rencontrer le secrétaire général de la Ligue Arabe, Nabil El
Arabi.
M. Kerry multiplie actuellement les entretiens en Europe pour tenter de
relancer le processus de paix israélo-palestinien. Après une rencontre
dimanche avec son homologue russe Sergueï Lavrov, il s'est entretenu
avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pendant près de
trois heures lundi à Rome.
Les deux hommes "ont eu une discussion longue et approfondie à propos de
la sécurité d'Israël et les développements aux Nations unies", a
commenté une source au département d'Etat.
M. Kerry a ensuite retrouvé dans la soirée à l'aéroport parisien d'Orly
ses homologues français Laurent Fabius, britannique Philip Hammond et
allemand Frank-Walter Steinmeier.
"Nous avons dit clairement au cours de ces discussions avec nos
interlocuteurs qu'il y a certaines choses que nous ne pourrons jamais
défendre", a déclaré un responsable du département d'Etat à l'issue de
la réunion, laissant entendre que les Etats-Unis ne sont pas prêts à
accéder aux demandes palestiniennes.
Les Palestiniens ont annoncé leur intention de déposer dès mercredi, via
la Jordanie, un projet de résolution devant les Nations unies réclamant
la fin de l'occupation israélienne dans un délai de deux ans.
La France a lancé depuis plusieurs semaines des consultations avec
Londres et Berlin, puis avec Washington et Amman, pour mettre au point
un texte de consensus différent de celui des Palestiniens, et qui
obtiendrait le soutien des 15 membres du Conseil de sécurité.
Paris recherche une "solution de rassemblement" dans la course
diplomatique engagée à l'ONU autour du conflit israélo-palestinien, a
déclaré M. Fabius, juste avant de rencontrer ses homologues.
"Si les Palestiniens déposent (devant l'ONU) le texte qu'ils ont entre
les mains, les Américains ont déjà annoncé qu'ils opposeraient leur
veto. Et donc d'une part cette résolution ne pourra pas être acceptée,
d'autre part il y aura vraisemblablement des mesures de réaction du côté
palestinien. Nous ce que nous voulons, c'est qu'on trouve une solution
de rassemblement", a-t-il expliqué.
La proposition française appellerait à la reprise rapide des
négociations israélo-palestiniennes, gelées depuis le printemps, sur la
base d'une série de grands principes comme la coexistence pacifique
d'Israël et d'un Etat palestinien, mais sans fixer de délai pour le
retrait des territoires occupés.
Les Américains se sont montrés jusqu'à présent plutôt circonspects face à l'initiative française.
M. Fabius doit s'entretenir mardi à Paris avec Nabil Al-Arabi et le
ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad Al-Malki.
Le Premier ministre israélien, qui a rejeté par avance tout ultimatum à
propos de l'occupation, a accusé les Européens de faire cause commune
avec les Palestiniens.
"J'apprécie beaucoup les efforts du secrétaire d'Etat pour empêcher toute détérioration dans la région", a affirmé Netanyahu.
Mais, a-t-il ajouté, "les tentatives des Palestiniens et de plusieurs
pays européens d'imposer des conditions à Israël ne conduiront qu'à une
détérioration de la situation régionale et mettront Israël en danger".
Dans ce contexte, l'ambassadrice de la Jordanie à l'ONU, Dina Kawar, a
affirmé que son pays n'avait pas été sollicité par les Palestiniens pour
soumettre au Conseil de sécurité un projet de résolution sur le conflit
israélo-palestinien.
"M. Kerry rencontre en Europe un certain nombre de ministres, nous
attendons de voir ce qui en résulte", a-t-elle encore déclaré.
L'ambassadeur palestinien à l'ONU Ryad Mansour a précisé pour sa part
que mercredi ne marquerait au mieux que le début d'un processus: "Ce qui
est le plus probable, a-t-il expliqué, c'est que mercredi il y aura un
texte en bleu", c'est-à-dire un projet de résolution palestinien prêt
pour un éventuel vote.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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