La
bataille d’al-Quds est engagée, mais les sionistes n’osent se l’avouer.
Pour eux, c’est le sort de la ville d’al-Quds et de la bande de Gaza
qui se retrouve au centre des débats et des surenchères des différents
partis politiques qui se disputent pour parvenir à siéger dans leur
parlement. Al-Quds est au centre de leurs débats, bien que tous disent à
peu près la même chose : refus de se retirer de la partie Est de la
ville, maintien de « Jérusalem unifiée », expulsion de tous les
« agitateurs », soit les Palestiniens refusant l’occupation, poursuite
de la judaïsation. Ce qui les distingue concerne uniquement une partie
de la mosquée al-Aqsa : les plus extrémistes voudraient supprimer la
mosquée pour y bâtir le « troisième temple » et poursuivre la
profanation de l’ensemble du lieu saint, alors que les plus
« réalistes » souhaiteraient préserver une petite partie de la mosquée
pour les musulmans, tout en contrôlant leur entrée et tempérer l’ardeur
des colons extrémistes, au profit d’une politique gouvernementale plus
ferme, mais non moins meurtrière. Les débats qui agitent la société
sioniste, à chaque échéance électorale, montrent la limite de sa
pseudo-démocratie, chantée par le monde occidental : même entre colons,
les choix sont restreints, et quiconque sort du « mainstream » est
hors-jeu.
Au
moment où les sionistes affirment poursuivre leur projet de judaïsation
de la ville, l’Autorité palestinienne concocte avec les Etats arabes un
plan qu’elle souhaiterait présenter au conseil de sécurité de l’ONU. Ce
plan n’est plus ni moins un abandon supplémentaire des droits
palestiniens, même sur la ville d’al-Quds : accepter de partager le
droit palestinien avec les occupants, sous le prétexte d’un rapport de
forces défavorable, est la dernière proposition de l’équipe du président
Mahmoud Abbas, proposition refusée par la plupart des formations
politiques palestiniennes.
Mais
l’avenir d’al-Quds est entre les mains de sa population, qui se bat
quotidiennement contre la présence des sionistes, forces armées ou
colons « civils ». Depuis plusieurs mois, les maqdissis livrent des
batailles, individuelles ou collectives, en utilisant les moyens
disponibles : poignards, voitures, pierres, feux d’artifice, cocktails
molotov et armes à feu. Aucun quartier n’est épargné, suscitant de
grosses pertes au tourisme de l’institution sioniste.
I - Al-Quds occupée : résistance palestinienne
Des
affrontements ont eu lieu au cours de la nuit du 27-28 décembre dans
Wadi Joz, entre les forces sionistes et la population maqdissie. Les
forces de l’occupation avaient multiplié les barrages et les
provocations après qu’un Palestinien ait réussi à poignarder deux
soldats sionistes près de Bab al-Asbat, à quelques mètres de la mosquée
al-Aqsa. Le jeune a réussi à s’enfuir.
Un
groupe de jeunes palestiniens ont lancé des pierres et des coktails
molotov sur un bus de la compagnie sioniste Eged, alors qu’il circulait
dans la zone Wadi Haramiyye, dans al-Quds.
Les
fidèles sont de plus en plus nombreux à assister aux prières
collectives dans la mosquée al-Aqsa, notamment les jours du vendredi, et
l’institution d’al-Aqsa et du patrimoine a mis à leur disposition des
cars circulant des villes de la Palestine occupée en 48 vers al-Quds.
Selon l’institution, ils étaient plus de 60.000 fidèles à se diriger
vers la mosquée le 26 décembre, venus très tôt pour accomplir la prière
de l’aube également. Pendant les autres jours de la semaine, les fidèles
ont assuré également une présence, notamment aux portes de la mosquée
où ils ont protesté contre les incursions des colons. 20 Palestiniens
ont été arrêté ce jour-là, à l’entrée de la mosquée.
Les
parents d’élèves des écoles situées dans le quartier At-Tor ont
manifesté devant les écoles en protestation contre la présence des
forces armées sionistes aux alentours des écoles, provoquant des heurts
quotidiens. La police sioniste prétend que la présence de ses forces
sert à protéger les touristes des jets de pierre (20 décembre).
Des
affrontements quotidiens opposent les jeunes Maqdissis aux forces de
l’occupation dans la ville occupée d’al-Quds. Le 19, au cours
d’affrontements dans Wadi Joz, 6 jeunes ont été blessés et 6 autres
arrêtés puis relâchés. Les Maqdissis ont riposté aux tirs de l’occupant
par des jets de pierres, des explosifs pour jeux et des cocktails
molotov.
Des
affrontements ont eu lieu à l’entrée de Anata, au nord-est d’al-Quds,
les Palestiniens ripostant aux tirs en lançant des pierres et des
explosifs. Des affrontements ont eu lieu dans Jabal Zaytoun, où la
population s’est plaint d’avoir été inondée par l’eau usagée que les
forces de l’occupation lancent sur les Palestiniens. Un officier de la
police a été atteint par les pierres. Des affrontements ont eu lieu à
Ras al-Amoud près de la mosquée al-Aqsa, des dizaines de Maqdissis ont
été asphyxiés par les gaz lancés par l’occupant.
Le 19 décembre, des jeunes armés ont attaqué des colons au nord d’al-Quds, sans faire de victimes.
Des
affrontements ont eu lieu à Ras al-Amoud le 15/12 près de la colonie
Maale Zitim, les jeunes ont utilisé les pierres et les explosifs pour se
défendre.
II - Al-Quds occupée : asphyxie et purification ethnico-religieuse
Le
Haut conseil islamique a organisé le 15/12 une conférence dans al-Quds
dénonçant la politique d’expulsion exécutée par l’occupant, qui a visé
des dirigeants politiques et cadres politiques. Sheikh Ikrima Sabri,
président du Haut conseil, a expliqué que la pratique de l’expulsion
s’appuie sur les lois d’exception britanniques, disant que ce ne sont
pas des lois mais des ordres militaires qui condamnent des individus
sans les juger. L’avocat Khaled Zabarka a déclaré que la politique de
l’expulsion constitue un grave danger sur la présence palestinienne dans
la ville. La politique récente a commencé en 2007 en expulsant des
personnalités musulmanes de la Palestine occupée en 1948 pour les
éloigner de la mosquée al-Aqsa, et notamment sheikh Raed Salah. Le Père
William Shomali a dénoncé cette pratique disant qu’elle poursuit ce qui a
été commencé au cours de la Nakba puis l’occupation de toute la
Palestine en 1967, afin de vider al-Quds de sa population et la
remplacer par les colons.
Le
rapport publié par le « bureau national pour la défense de la terre et
résister à la colonisation » a signalé que l’occupant a multiplié ces
dernières semaines son activité coloniale dans la ville d’al-Quds
(construction de colonies et destruction des maisons palestiniennes). Il
a signalé également que le département de la planification a accepté la
construction de 316 unités de logement, dont 243 dans la colonie Ramot
construite sur les terres palestiniennes au nord d’al-Quds et 73 dans la
colonie Har Homa construite sur les terres de Jabal Abu Ghnaym, au sud.
Selon le rapport, un réseau de falsification des titres de propriété a
été découvert, ce réseau comprenait des membres du gouvernement
Netanyahu.
L’occupant
sioniste envisage de construire 12 usines dans la colonie de « Michour
Adomim » située sur des terres expropriées à Khan al-Ahmad, à proximité
de la ville d’al-Quds. Le complexe colonial d’ « Adomim » est implanté
sur 48000 dunums.
Dans
la course électorale menée par les partis sionistes, al-Quds prend une
importance capitale, chaque parti sioniste voulant assurer sa fidélité
aux principes de la colonisation. Le ministre des finances démis, Lapid,
a déclaré qu’il refuserait le partage d’al-Quds (retour de la partie
orientale aux Palestiniens), même s’il fallait ne pas parvenir à un
accord avec les Palestiniens (l’Autorité de Mahmoud Abbbas).
L’occupant
poursuit deux projets de judaïsation aux alentours de la mosquée
al-Aqsa : la construction de la « Maison Strauss » dans la zone
historique « Jisr al-Banat », à l’ouest de la mosquée, détruisant les
vestiges musulmans et modifiant les traits du quartier, les devantures
du quartier musulman ont été détruites, les murs et les arcs des maisons
anciennes ont été détruits pour être remplacés par des devantures d’un
style différent et en installant des portes et fenêtres. La construction
juve « maison Strauss » est bâtie sur 1716 mètres carrés, sur trois
étages, et est distante de la mosquée al-Aqsa de 20 mètres.
La
municipalité de l’occupation a remis un ordre de démolition à l’épouse
de Akram Sharfa, visant la maison de ce dernier, dans le quartier
At-Tor, à l’est d’al-Quds. Akram Sharfa a été expulsé de sa ville à la
fin du mois dernier. Sharfa a déclaré que l’occupant non seulement
l’éloigne de sa ville et de sa famille, mais s’en prend à présent à sa
maison, dans laquelle vit sa famille.
Le
14 décembre, l’occupant a remis 6 ordres de démolition dans Selwan,
sous prétexte que les constructions n’ont pas obtenu d’autorisation. Il
faut rappeler que l’occupant a prévu de démolir 88 maisons dans Selwan
pour achever son projet colonial de judaïsation du quartier.
Les
départements des impôts et la municipalité ont mené une campagne contre
les boutiques tenues par les Maqdissis dans la vieille ville, le lundi
22 décembre. Le contenu de certaines boutiques a été endommagé et des
commerçants ont été battus. Le propriétaire d’un restaurant a été arrêté
et une amende de 5000 shekels lui a été imposée. C’est la pratique de
l’occupant depuis plusieurs années, en vue d’alourdir les charges des
Maqdissis pour les faire partir de la ville.
23
bâtiments situés dans Jabal Baba, dans Izariyyé, ont reçu l’ordre de
démolition. Hani Halabiyye, au nom des comités de la résistance
populaire, a déclaré que tous les bâtiments situés dans Jabal Baba dont
la superficie est de 1000 dunums, sont menacés de destruction.Ces
constructions abritent 300 à 350 personnes.
Le
14/12, l’occupant remet un ordre de démolition de la maison à un
responsable du Fateh dans la ville, Adnane Gayth. L’ordre est un « ordre
administratif » de démolition. Mohammad Gayth a également reçu un tel
ordre, et trois autres ordres ont été remis dans le quartier à Ahmad
Abbassi et ses fils.
L’occupant
a investi la maison du martyr Mu’tazz Hijazi, à ath-Thawri, le 15/12,
et a remis à la famille un ordre de démolition sous prétexte que la
maison n’a pas été autorisée, alors qu’elle est construite avant 1967,
avant l’occupation. Dr. Jamal Amrou, spécialiste des affaires maqdissies
a également reçu un ordre de démolition de sa maison, construite en
1945.
III – Al-Quds occupée : répression
L’enfant
Mohammad Jamal Ubayd, 5 ans, a été blessé devant la maison familiale.
Alors qu’il descendait de l’autobus de l’école, il a été atteint à l’œil
par une balle tirée par l’occupant. Son cas a été jugé critique. Depuis
le mois dernier de Ramadan, Mohammad est le second enfant à être touché
de la sorte à Issawiya.
Le
tribunal de la ville occupée d’al-Quds a accusé 8 citoyens palestiniens
maqdissis d’incitation à la violence sur facebook. Les personnes
accusées sont âgées entre 18 et 45 ans. Ils sont accusés d’appel à
résister et à mener des opérations contre l’occupant.
Le
photographe Abdel Afou Zghayar a été expulsé de la ville pour 15 jours,
y compris de la mosquée al-Aqsa, à cause de sa défense des femmes
voulant entrer dans la mosquée.
Les
forces de l’occupation ont mené une incursion dans le quartier de Jabal
Mukabber le 14 décembre et arrêté Ramzi Uwaysat, 31 ans et Alaa Khaled
Uwaysat, 22 ans.
Le
17 décembre, les autorités de l’occupation ont arrêté Bara’ Zahayka, 12
ans, devant son école à Ayn Lawze, à Selwan, et Dalia Qarawi, 17 ans, à
la sortie de l’école. Un jeune a été arrêté parce qu’il écoutait des
chants patriotiques dans sa voiture. Ibtissam Issawi, prisonnière
libérée, 46 ans, a été arrêtée lors d’une incursion à son domicile dans
Jabal Mukabber. Elle avait été libérée il y a trois ans lors de l’accord
d’échange en octobre 2011, elle avait été détenue pendant dix ans dans
les prisons de l’occupation.
Le
18 décembre, le jeune Alaa Salah, 16 ans, a été arrêté avec Bashar
Mahmoud devant leurs maisons à Issawiya. Une campagne d’arrestations a
eu lieu à Wadi Joz le 19 décembre. L’enfant Ahmad Abu Sbaytan, 12 ans, a
été arrêté devant son école à At-Tor, et a été emmené à la prison de
Moskobiyya.
Le
10/12, les forces de l’occupation ont mené une incursion dans la maison
de Daoud Ghoul, à Ras a-Amoud, et confisqué ses papiers personnels et
son ordinateur. Elles ont décidé de déporter Daoud de la Cisjordanie
pour 6 mois, alors qu’il a été expulsé de la ville d’al-Quds pour 5
mois.
L’occupant
renouvelle la détention de plusieurs Maqdissis et la transforme en
« détention administrative » : le jeune Adham Hindi, du camp de She’fat,
6 mois, Adnane Ghayth et son frère Sadeq pour trois semaines.
L’occupant
a investi l’école des jeunes gens à Ras al-Amoud le 16 décembre, à la
poursuite des élèves sous prétexte qu’ils auraient lancé des pierres sur
les soldats de l’occupation.
Le
14/12, l’occupant a arrêté le responsable du dossier jeunesse dans le
mouvement Fateh, Ibrahim Abu Gharbiye, 39 ans. Les jeunes Ibrahim Abu
Sunayne et Ibada Najib ont également été arrêtés.
115 Maqdissis ont été arrêtés au cours de la première moitié du mois de décembre, dont 30 mineurs.
N°16 – décembre 2014
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