Un avion appartenant à une coalition de milices islamistes a mené un
raid mardi près du principal terminal pétrolier en Libye, que défendent
les forces loyales au gouvernement reconnu par la communauté
internationale, a annoncé un responsable pro-gouvernemental.
Dans ce contexte de violences, la mission de l'ONU en Libye (Unsmil) a
condamné "la grave escalade militaire" et appelé "à une fin immédiate
des opérations militaires afin de donner une chance au dialogue
politique".
Les combattants de Fajr Libya, une coalition de milices islamistes qui
contrôle la capitale Tripoli et plusieurs villes de l'ouest, cherchent à
s'emparer depuis plusieurs jours du terminal d'al-Sedra.
Il s'agit du premier raid aérien de Fajr Libya dans la région pétrolière
d'Al-Hilal ("croissant de lune" en arabe) qui comprend les terminaux
d'al-Sedra, de Ras Lanouf et de Brega.
Un avion a tiré des missiles dans un secteur à l'ouest du terminal
d'al-Sedra mais la défense antiaérienne y a fait face. Les missiles se
sont abattus dans une zone où ils n'ont causé ni dégâts ni victimes, a
indiqué à l'AFP Ali Al-Hassi, le porte-parole des gardes de sécurité
protégeant les sites pétroliers dans la région d'Al-Hilal.
Selon lui, Fajr al-Libya pourrait avoir eu l'intention de viser des
avions et des hélicoptères de l'état-major libyen stationnés sur une
piste d'atterrissage de la compagnie pétrolière de Ras Lanouf, à
quelques kilomètres de là.
L'armée avait envoyé lundi des renforts à l'aéroport de Ras Lanouf pour défendre les installations de la région d'Al-Hilal.
Un commandant islamiste avait indiqué dimanche que ses hommes, dans leur
progression vers al-Sedra, avaient été attaqués par les forces
aériennes pro-gouvernementales. Les miliciens ont répliqué avec des
canons antiaériens, avait-il précisé.
Aucun bilan n'avait été donné dans l'immédiat sur les victimes des combats de dimanche.
Samedi, les forces gouvernementales avaient fait état de cinq blessés,
tandis que Fajr Libya avait annoncé la mort de deux de ses combattants.
Dans la capitale Tripoli, une voiture piégée a explosé mardi près de la
direction de la sécurité, sans faire de victimes, selon une source de
sécurité.
"La voiture était garée près du bâtiment de la direction de la sécurité
de Tripoli", a indiqué à l'AFP cette source qui s'exprimait sous le
couvert de l'anonymat, précisant que l'explosion n'avait fait aucune
victime.
De nombreux dégâts matériels sont en revanche à déplorer, comme des
voitures stationnées alentour qui ont été endommagées de même que le
bâtiment de la sûreté.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Muammar Kadhafi
au terme de huit mois de conflit en 2011. Livré aux milices, le pays est
dirigé par deux Parlements et deux gouvernements -- l'un proche des
milices islamistes et l'autre reconnu par la communauté internationale
-- qui se disputent le pouvoir.
Dans son communiqué appelant à la fin des violences, l'Unsmil affirme
que "le pétrole libyen appartient au peuple libyen et ne devrait pas
être instrumentalisé par un groupe quelconque. Le dialogue est une
demande de la vaste majorité des Libyens et il n'y a pas d'alternative".
Une première réunion de dialogue avait eu lieu fin septembre entre des
membres rivaux du Parlement reconnu par la communauté internationale,
sans résultat.
Le chef de mission de l'Unsmil, Bernardino Leon, avait annoncé le 8
décembre qu'une nouvelle réunion pourrait se tenir cette semaine.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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