La situation difficile vécue par plus de 1,7 millions de Palestiniens
de Gaza touche tous les domaines de leur vie sous blocus et sous
menaces israéliennes permanentes.
Au début de chaque été, les Gazaouis s’interrogent, ils se posent
toujours la même question : où peut-on passer les vacances cette année ?
Cette question est posée depuis l’an 2000 avec la fermeture de
frontières et notamment en 2006 avec le blocus illégal imposé par les
forces de l’occupation israélienne contre les habitants de la bande de
Gaza. Le déplacement des Gazaouis vers la Cisjordanie et vers l’étranger
est quasi impossible pour la plupart d’entre eux.
C’est vrai que les habitants de Gaza ont d’autres préoccupations, mais
ils ont aussi le droit de passer quelques moments de détente pendant
leur mois de vacances scolaires d’été.
Cet été 2013, la situation est devenue de plus en plus dure avec la
fermeture du passage de Rafah côté égyptien qui a empêché les Gazaouis
de passer leurs vacances en Egypte ou dans d’autres pays.
En général, ils ne profitent pas de leur mois de congé, ils sont obligés de rester enfermés dans leur prison à ciel ouvert.
Pour la majorité de ces habitants, la plage de Gaza restera le seul
endroit pour eux où passer quelques heures par jour afin d’oublier les
difficultés quotidiennes.
En fait, la plage attire les familles, les jeunes et les habitants de
toute la bande de Gaza qui viennent y passer des heures.Ils fuient la
chaleur et les coupures d’électricité, et oublient le stress d’une
année de travail ou d’étude
Dans cette région sous blocus, il n’y a pas d’autres endroits ni
d’autres lieux touristiques et historiques .Et de plus, les villages
situés à la campagne au sud et au nord de la bande de Gaza, sont proches
des zones tampons imposées et contrôlées par l’armée israélienne qui
peut tirer à tout moment sur les habitants.
Pendant leurs vacances scolaires, les enfants de Gaza n’ont pas de
vrais clubs ni de structures éducatives.A part quelques associations qui
s’occupent d’eux et quelques bibliothèques publiques, ils passent leur
temps soit à jouer devant leurs maisons et dans des quartiers souvent
surpeuplés, soit à accompagner leur famille sur la plage où se déroulent
souvent les colonies de vacances et les camps d’été organisés pour eux .
Les plus grands qui souffrent du chômage et de l’absence de
perspectives, passent leur temps, soit dans les cafés ou devant leurs
maisons, à échanger sur un avenir sombre pour eux, soit ils se
retrouvent nombreux sur la plage.
Avec le blocus, et les coupures d’électricité permanentes, les familles
ont annulé les visites familiales et préfèrent passer beaucoup de leurs
journées sur la plage de Gaza.
Même l’accès à ce seul endroit de loisir est quelquefois difficile,
avec la présence de la marine israélienne, avec les difficultés
économiques qui empêchent beaucoup de gens de se rendre en ce seul lieu
de respiration, sans oublier les problèmes sanitaires sur la plage.
On ne peut pas oublier que le tourisme interne n’est pas développé dans
la bande de Gaza et que l’accès aux quelques sites et lieux touristiques
en Cisjordanie est presque impossible pour les Gazaouis depuis 2000,
donc l’orientation vers la plage de Gaza restera le seul choix.
Heureusement que la mer existe dans la bande de Gaza, sinon les habitants étoufferaient.
Les Gazaouis espèrent et espèrent : ils espèrent une ouverture, ils
espèrent vivre une vie normale, ils espèrent la fin du blocus, ils
espèrent passer leurs vacances comme les autres, et ils espèrent la
liberté et la paix.
(04-08-2013 - Ziad Medoukh)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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