Des opposants syriens ont réclamé vendredi à la communauté
internationale des "armes plus sophistiquées" pour faire tomber le
régime du président Bashar el-Assad. "Ceux qui prétendent aider
l’opposition syrienne devraient commencer par soutenir les gens à
l’intérieur de la Syrie", a déclaré Hussein Sayyed, président du Conseil
suprême du commandement de la révolution, une composante de
l’opposition, s’exprimant par téléphone lors d’une réunion à Washington,
au centre de réflexion Rethink Institute.
Il a rejeté l’idée selon laquelle il y aurait des divisions au sein
de l’opposition, argument qu’utiliserait selon lui la communauté
internationale pour ne pas livrer d’armes à l’opposition. "Il y a une
entière coopération entre tous les groupes sur le terrain", a-t-il
assuré. "Ils ont tous un seul objectif : faire tomber ces bandits". "Il
est inacceptable que la communauté internationale dise qu’elle retient
son soutien à cause de divisions au sein de l’opposition, pendant que le
peuple syrien continue d’être assassiné", a-t-il ajouté.
La communauté internationale a reconnu le Conseil national syrien
(CNS) comme un "représentant légitime du peuple syrien", mais cette
organisation peine à rassembler toutes les mouvances de l’opposition et
les pays occidentaux poussent l’opposition à se structurer. Les
responsables militaires de l’opposition soulignent quant à eux
régulièrement leur manque de moyens. "Nous demandons seulement (à la
communauté internationale) de nous fournir des armes plus sophistiquées,
mais personne ne veut le faire", a regretté Louay Sakka, un
porte-parole du Syrian Support Group, une organisation de soutien à
l’Armée syrienne libre (ASL), force d’opposition armée.
Si la Turquie et la Jordanie plaçaient leurs missiles anti-aériens à
la frontière avec la Syrie et visaient les forces du régime, cela
offrirait une couverture aux troupes de l’opposition, et un avantage
peut-être décisif à l’opposition, a avancé Louay Sakka "Alep (la
deuxième ville de Syrie, ndlr) peut tomber d’une seconde à l’autre,
alors même que nous parlons", a-t-il affirmé, soulignant que "l’effet
domino" qui découlerait de la prise de cette ville pourrait mettre en
déroute les forces du président Assad.
***
Syrie : la Russie n’autorisera pas le recours à la force
La Russie n’autorisera pas au Conseil de sécurité de l’ONU le recours
à la force contre la Syrie, a déclaré samedi le ministre russe des
Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en qualifiant ce scénario de
"catastrophique". "Nous n’allons pas autoriser au Conseil de sécurité de
l’ONU le recours à la force", a déclaré Sergueï Lavrov au cours d’une
conférence de presse. "Cela entraînerait des conséquences gravissimes
pour toute la région du Proche-Orient", a poursuivi le ministre russe,
dont le pays est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.
"Nous sommes inquiets de la réaction de certains acteurs extérieurs
qui soutiennent ouvertement les unités armées et demandent en même temps
à la communauté internationale des actes concrets pour changer le
régime en Syrie", a souligné Sergueï Lavrov. "Pour la première fois
depuis le début de la crise, la question d’une intervention militaire se
pose de manière aiguë et émotionnelle", a-t-il dit.
(09 juin 2012)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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