Le philosophe Roger Garaudy, ancien chef de file des intellectuels
communistes et figure du négationnisme, est décédé mercredi à
Chennevières (Val-de-Marne), à l’âge de 98 ans, a-t-on appris vendredi
auprès de la mairie et des pompes funèbres locales. Auteur du livre Les
mythes fondateurs de la politique israélienne (1996), il avait été
condamné deux ans plus tard pour contestation de crimes contre
l’humanité, après avoir provoqué une vive polémique en invoquant
publiquement le soutien de l’abbé Pierre. Il sera incinéré lundi à 15
heures au crématorium de Champigny-sur-Marne, ont indiqué les pompes
funèbres.
Dans un portrait, vendredi, intitulé "disparition de Roger Garaudy,
de Staline à Mahomet", le journal L’Humanité salue celui qui "a joué,
pour bon nombre d’intellectuels communistes de l’époque stalinienne, le
rôle aujourd’hui totalement impensable de philosophe officiel" du PCF.
Né le 17 juillet 1913 à Marseille dans une famille protestante, fils
d’un comptable, Roger Garaudy s’était converti au catholicisme puis à
l’islam dans les années 1980.
Agrégé de philosophie et docteur ès lettres, il adhère en 1933 au
Parti communiste. En 1940, il est interné trente mois dans un camp
vichyste en Algérie. En 1945, il entre au comité central du parti, et en
1956, au bureau politique. Élu député du Tarn, il siège aux deux
assemblées constituantes (1945-1946) et à la première Assemblée
nationale (1946-1951). Battu en 1951, il représente le département de la
Seine au Palais-Bourbon (1956-1958), puis au Sénat (1959-1962).
Après avoir enseigné la philosophie à Albi, à Alger et à Paris
(1958-59), Roger Garaudy devient maître de conférences à la faculté des
lettres de Clermont-Ferrand (1962-65), puis professeur titulaire à
Poitiers (1969-73). À la fin des années 1960, l’universitaire devient
l’enfant terrible du PCF par ses prises de position contestataires,
notamment avec la publication de ses livres Le grand tournant du
socialisme (1969) et Toute la vérité (1970). Après avoir dénoncé la
normalisation en Tchécoslovaquie et qualifié Georges Marchais de
"fossoyeur du PC", il est exclu du parti en mai 1970.
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