L’Union européenne a salué lundi "l’étape majeure" de l’élection
présidentielle en Égypte, mais a appelé au respect de la transition
démocratique alors que l’armée vient de s’octroyer de vastes
prérogatives. "Les élections présidentielles sont une étape majeure dans
la transition démocratique de l’Égypte", a estimé Maja Kocijancic,
porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
Mais des questions se posent sur le statut du Parlement et du processus
constitutionnel qui pourraient limiter les progrès réalisés à ce jour,
a-t-elle relevé, a souligné la porte-parole, estimant que la situation
institutionnelle et légale devait être "clarifiée le plus vite
possible".
"Une chose est claire, la transition démocratique ne doit pas être
remise en question", a-t-elle martelé. Celle-ci doit "respecter les
aspirations du peuple égyptien et ses demandes en matière de dignité,
démocratie et liberté". L’armée au pouvoir en Égypte a de nouveau promis
lundi de remettre avant le 30 juin le pouvoir au nouveau chef de l’État
issu de l’élection présidentielle, dont le second tour s’est tenu
samedi et dimanche. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) va
transférer le pouvoir au nouveau président "d’ici le 30 juin", a assuré
un général au cours d’une conférence de presse, même si le président
aura peu de marge de manoeuvre compte tenu des vastes prérogatives que
l’armée s’est octroyées dimanche soir.
Le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, a revendiqué lundi la
victoire à l’élection présidentielle en Égypte, mais son rival, Ahmad
Chafiq, le dernier Premier ministre de Hosni Moubarak, a assuré pour sa
part que des résultats encore provisoires le plaçaient en tête. Dimanche
soir, le CSFA a annoncé dans une déclaration constitutionnelle amendée
qu’il exercerait le pouvoir législatif jusqu’à l’élection d’une nouvelle
Assemblée du peuple, à une date non précisée, après la dissolution,
samedi, de la chambre des députés, dominée par les Frères musulmans.
***
L’armée promet de remettre le pouvoir au président
L’armée au pouvoir en Égypte a de nouveau promis lundi de remettre avant
le 30 juin le pouvoir au nouveau chef de l’État issu de l’élection
présidentielle, dont le second tour s’est tenu samedi et dimanche. Le
nouveau président devrait cependant avoir peu de marge de manoeuvre
compte tenu des vastes prérogatives que l’armée s’est octroyées dimanche
soir. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) va transférer le
pouvoir au nouveau président "d’ici le 30 juin", a assuré un membre du
CSFA, le général Mamduh Chahine, au cours d’une conférence de presse.
"Le président de la République sera investi de tous les pouvoirs du
président de la République", a indiqué un autre général au pouvoir,
Mohammed al-Assar, à la même conférence de presse.
Le candidat des Frères musulmans, Mohammed Morsi, a revendiqué la
victoire à ce premier scrutin présidentiel depuis la chute de Hosni
Moubarak, en février 2011. Les résultats officiels n’ont toutefois pas
encore été proclamés, et son rival Ahmad Chafiq, un ancien Premier
ministre de Hosni Moubarak, assure lui aussi être en tête sur la base de
résultats préliminaires. Le vote samedi et dimanche s’est accompagné
notamment de la dissolution par l’armée de l’Assemblée, dominée par les
islamistes, en vertu d’une décision de justice invalidant l’élection des
députés.
Une "déclaration constitutionnelle" du CSFA promulguée dimanche a
également transféré le pouvoir législatif et budgétaire à la junte
militaire en attendant une nouvelle Assemblée et l’adoption d’une
nouvelle constitution par référendum. Ces mesures, qui limitent la marge
de manoeuvre du futur président au profit des militaires, ont été
vivement dénoncées comme une forme de coup d’État déguisé par les
islamistes et des mouvements pro-démocratie.
Le CSFA a toutefois assuré qu’il ne s’octroyait que des "pouvoirs
législatifs restreints" afin de "créer un équilibre" entre les pouvoirs.
"Le Conseil militaire étudiera les lois proposées par le gouvernement",
dont les membres seront choisis par le président, a déclaré le général
Chahine. Les projets de loi seront ensuite "présentés au président, et
ni le Conseil militaire ni le président ne pourront seuls faire passer
une loi". "Aucune branche du pouvoir ne peut assumer le législatif et
l’exécutif seule. L’idée est de créer un équilibre", a-t-il dit. Ce
mécanisme continuera de fonctionner jusqu’à l’élection de nouveaux
députés, peut-être à la fin de l’année, a ajouté le général.
(18 juin 2012)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire