La justice égyptienne se prononce jeudi, soit deux jours avant le
second tour de la présidentielle, sur une loi interdisant aux piliers de
l’ère Moubarak de se présenter aux élections, ce qui pourrait entraver
la candidature d’un des deux candidats à la présidence.
La décision de la Haute cour constitutionnelle qui se réunit à partir
de 10H00 locales (08h00 GMT) pourrait avoir des conséquences pour l’un
des finalistes, Ahmad Chafiq, dernier Premier ministre de Moubarak,
qui doit affronter le Frère musulman Mohammed Morsi les 16 et 17 juin.
La loi adoptée en avril par le Parlement et ratifiée par le Conseil
militaire au pouvoir interdit en effet aux plus hauts responsables du
régime de Hosni Moubarak, renversé l’an dernier par une révolte
populaire, de se présenter aux élections.
Mais la commission électorale avait décidé de renvoyer ce texte
devant la Haute cour constitutionnelle, permettant ainsi à Chafiq de
se présenter à la présidentielle.
La commission électorale avait d’abord invalidé la candidature de
Chafiq en raison de cette loi mais elle avait ensuite accepté un
appel déposé par le candidat et décidé de s’adresser à la justice pour
qu’elle statue sur la constitutionnalité de l’amendement ajouté à la loi
électorale.
La législation interdit "à tout président de la République,
vice-président, Premier ministre, président du Parti national démocrate
(PND, parti de Moubarak) maintenant dissous, secrétaire général ou
membre de son bureau politique" d’exercer des droits politiques pendant
dix ans.
Cette loi dite "d’isolement politique" concerne les personnes ayant
occupé un de ces postes pendant les dix années précédant le 11 février
2011, date de la démission sous la pression populaire de Moubarak.
Ministre de l’Aviation civile sous Moubarak, Ahmad Chafiq avait été
nommé à la tête du gouvernement juste avant le départ de l’ancien
président.
La cour doit aussi examiner au cours de la même audience un recours
qui lui a été présenté par le Haut tribunal administratif sur la
constitutionnalité de certains aspects de la loi ayant régi les
élections législatives qui se sont étalées de novembre à février, selon
l’agence officielle Mena.
Si ces articles sont considérés comme non constitutionnels, cela
pourrait remettre en cause le Parlement actuel, composé pour près de la
moitié de Frères musulmans et pour près d’un quart de salafistes.
Une centaine de personnes ont manifesté devant le bâtiment de la
Haute cour égyptienne, situé dans le sud du Caire, où les forces de
sécurité et la police militaire se sont déployées massivement, a
rapporté un journaliste de l’AFP.
"Le peuple veut isoler les fouloul", "on veut plus des fouloul", ont
scandé les manifestants, utilisant ce terme péjoratif pour désigner les
"restes" de l’ancien régime.
La loi concerne les personnes ayant occupé un de ces postes pendant
les dix années précédant le 11 février 2011, date de la démission sous
la pression populaire de Moubarak.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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