jeudi 14 juin 2012

Egypte : la justice tranche sur l’éligibilité des piliers de l’ère Moubarak

La justice égyptienne se prononce jeudi, soit deux jours avant le second tour de la présidentielle, sur une loi interdisant aux piliers de l’ère Moubarak de se présenter aux élections, ce qui pourrait entraver la candidature d’un des deux candidats à la présidence.
La décision de la Haute cour constitutionnelle qui se réunit à partir de 10H00 locales (08h00 GMT) pourrait avoir des conséquences pour l’un des finalistes, Ahmad Chafiq, dernier Premier ministre de Moubarak, qui doit affronter le Frère musulman Mohammed Morsi les 16 et 17 juin.
La loi adoptée en avril par le Parlement et ratifiée par le Conseil militaire au pouvoir interdit en effet aux plus hauts responsables du régime de Hosni Moubarak, renversé l’an dernier par une révolte populaire, de se présenter aux élections.
Mais la commission électorale avait décidé de renvoyer ce texte devant la Haute cour constitutionnelle, permettant ainsi à Chafiq de se présenter à la présidentielle.
La commission électorale avait d’abord invalidé la candidature de Chafiq en raison de cette loi mais elle avait ensuite accepté un appel déposé par le candidat et décidé de s’adresser à la justice pour qu’elle statue sur la constitutionnalité de l’amendement ajouté à la loi électorale.
La législation interdit "à tout président de la République, vice-président, Premier ministre, président du Parti national démocrate (PND, parti de Moubarak) maintenant dissous, secrétaire général ou membre de son bureau politique" d’exercer des droits politiques pendant dix ans.
Cette loi dite "d’isolement politique" concerne les personnes ayant occupé un de ces postes pendant les dix années précédant le 11 février 2011, date de la démission sous la pression populaire de Moubarak.
Ministre de l’Aviation civile sous Moubarak, Ahmad Chafiq avait été nommé à la tête du gouvernement juste avant le départ de l’ancien président.
La cour doit aussi examiner au cours de la même audience un recours qui lui a été présenté par le Haut tribunal administratif sur la constitutionnalité de certains aspects de la loi ayant régi les élections législatives qui se sont étalées de novembre à février, selon l’agence officielle Mena.
Si ces articles sont considérés comme non constitutionnels, cela pourrait remettre en cause le Parlement actuel, composé pour près de la moitié de Frères musulmans et pour près d’un quart de salafistes.
Une centaine de personnes ont manifesté devant le bâtiment de la Haute cour égyptienne, situé dans le sud du Caire, où les forces de sécurité et la police militaire se sont déployées massivement, a rapporté un journaliste de l’AFP.
"Le peuple veut isoler les fouloul", "on veut plus des fouloul", ont scandé les manifestants, utilisant ce terme péjoratif pour désigner les "restes" de l’ancien régime.
La loi concerne les personnes ayant occupé un de ces postes pendant les dix années précédant le 11 février 2011, date de la démission sous la pression populaire de Moubarak.


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