samedi 16 juin 2012

Syrie : "Laissez-nous partir au nom de Dieu"

Quelque 800 civils musulmans et chrétiens pris au piège du conflit dans la ville syrienne de Homs ont lancé un appel à l’ONU, à la Croix-Rouge et au Croissant-Rouge pour qu’ils les aident à partir, selon l’agence missionnaire du Vatican Fides. "Laissez-nous partir au nom de Dieu", est le titre de cet appel au secours adressé par des familles des deux religions à ces organisations. Selon l’agence missionnaire vaticane, ces quelque 800 civils sont bloqués dans les quartiers de Warsheh, Salibi, Bustan Diwan, Ozon, Hamidiyeh et Wadi Sayeh, tous dans le centre de Homs.
Selon une source de l’agence engagée dans la tentative pour permettre leur évacuation, il s’agit de femmes, d’enfants, de personnes âgées et de handicapés, "qui sont en réel danger, qui n’ont rien et vivent dans la panique au milieu des bombardements et des combats". L’armée syrienne serait prête à un cessez-le-feu pour les laisser partir, mais une faction rebelle, celle d’Abu Mann, s’y oppose, car elle craint qu’une fois partis, l’armée accentue son offensive sur le centre-ville, affirme l’agence Fides, citant ses sources sur place.
400 chrétiens restent à Homs, contre 80 000 avant le conflit, selon ses évaluations. Par ailleurs, toujours selon des témoins oculaires cités par Fides, l’église grecque orthodoxe de Sant’Elia à Qusayr, près de Homs, est occupée depuis jeudi par un groupe de miliciens, probablement des islamistes radicaux, qui a forcé les portes, fait sonner les cloches et y a établi sa base. Les autorités locales de l’église ont jugé "cette attitude inacceptable et au mépris d’un lieu sacré". La hiérarchie du diocèse de Homs a demandé que le conflit "ne dégénère pas encore dans la profanation d’églises et autres lieux sacrés, de toutes les communautés" religieuses qui vivent côte-à-côte en Syrie.
Les derniers chrétiens qui vivaient encore à Qusayr, principalement des personnes âgées, quittent la ville. Au moins mille l’ont déjà abandonnée ces derniers jours après un ultimatum lancé par une faction armée qui exigeait leur départ, selon Fides.

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