Le chef des observateurs de l’ONU en Syrie, le général Robert Mood, a
annoncé samedi "la suspension" de leur mission en raison de
l’"intensification de la violence". "En raison de l’intensification de
la violence armée ces dix derniers jours (...) et des hauts risques
encourus, la mission des observateurs de l’ONU (MISNUS) suspend ses
activités. Les observateurs arrêteront de patrouiller jusqu’à nouvel
ordre. Les contacts avec les parties seront restreints", indique le
général Mood dans un communiqué.
"L’absence de volonté des deux parties (gouvernement et opposition) pour
parvenir à une transition pacifique, et la poussée vers les (solutions)
militaires accroissent les pertes : des civils innocents, hommes,
femmes et enfants, sont tués tous les jours. Cela augmente aussi les
risques que prennent les observateurs", explique le général onusien.
"Cette suspension des activités de l’ONU sera revue quotidiennement. Les
activités reprendront quand la situation le permettra", ajoute le
communiqué. La mission de l’ONU a été déployée en avril en Syrie pour
superviser un cessez-le-feu, préconisé par le plan Annan, qui n’a jamais
été respecté.
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Damas dit "comprendre" la décision des observateurs de l’ONU
Le ministère syrien des Affaires étrangères a affirmé samedi
"comprendre" la décision du chef des observateurs de l’ONU en Syrie de
suspendre leurs activités, rejetant à nouveau la responsabilité des
violences sur des "groupes terroristes". "Le ministère comprend les
décisions prises par le général Robert Mood, particulièrement celles qui
ont trait à la préservation de la sécurité des observateurs", indique
un communiqué publié par l’agence officielle Sana. Le chef des
observateurs déployés en Syrie par l’ONU pour faire appliquer un
cessez-le-feu continuellement ignoré, le général Robert Mood, a annoncé
samedi "la suspension" de leur mission en raison de l’"intensification
de la violence".
Le ministère affirme avoir été "notifié" dès vendredi soir par le
général Mood de sa décision d’"alléger temporairement le travail des
observateurs en raison de ce qu’il a appelé l’escalade de la violence
les visant". "Les groupes terroristes armés ont intensifié leurs
opérations criminelles, visant notamment les observateurs de l’ONU et
menaçant leurs vies", depuis que la Syrie a ratifié le plan de paix de
l’émissaire international Kofi Annan, qui prévoit notamment une trêve,
poursuit le communiqué.
Le ministère accuse en outre des parties arabes et internationales de
"fournir aux terroristes des armes sophistiquées et des moyens de
communication pour les aider à commettre leurs crimes et à défier les
Nations unies". Les autorités syriennes, qui ne reconnaissent pas
l’ampleur de la contestation lancée mi-mars 2011, attribuent les
violences à des "terroristes". La France a indiqué vendredi qu’elle
envisageait de fournir aux opposants syriens des moyens de
communication, tandis que des sources concordantes à Washington
indiquent que les États-Unis fournissent à "l’opposition pacifique" des
moyens de communication notamment destinés à répertorier "les atrocités"
commises dans le pays.
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Burhan Ghalioun demande l’envoi de Casques bleus
Une des figures majeures de l’opposition syrienne, Burhan Ghalioun, a
appelé samedi lors d’une réunion d’opposants syriens à Istanbul à
déployer des Casques bleus en Syrie après l’annonce de la suspension de
la mission des observateurs de l’ONU dans ce pays en raison des
violences. "Aujourd’hui, il est clair qu’on ne peut pas compter sur des
observateurs désarmés, il faut envoyer en Syrie des Casques bleus, une
mission plus nombreuse et capable de se protéger contre la violence de
ce régime" du président Bashar el-Assad, a déclaré à la presse Burhan
Ghalioun.
Actuel chef du bureau politique et ancien président du Conseil national
syrien (CNS), Burhan Ghalioun a estimé que la suspension de la mission
onusienne était "une condamnation claire par la communauté
internationale et la mission Annan de la politique agressive et violente
du régime syrien". Il a ajouté que le plan Annan de sortie de crise
n’était pas mort à ses yeux mais que la menace de la force devait
désormais être employée pour rappeler Damas à ses obligations.
"Il y a une possibilité de sauver (le plan Annan) en amenant le Conseil
de sécurité à voter sous le chapitre sept une résolution demandant
l’exécution sous la menace de la force de ce plan", a-t-il affirmé. Il
faisait référence au chapitre sept de la Charte des Nations unies,
intitulé "Action en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix
et d’acte d’agression", qui permet notamment l’entrée en guerre pour
maintenir ou rétablir la paix. Burhan Ghalioun a accusé le régime de
Damas d’avoir exercé "toutes les pressions nécessaires pour que les
observateurs quittent le pays pour lui laisser les bras libres de tuer à
volonté".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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