vendredi 22 juin 2012

Syrie : le CICR va à nouveau tenter d’entrer dans la vieille ville d’Homs pour évacuer les civils

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant-Rouge arabe syrien vont à nouveau tenter d’entrer jeudi après-midi dans la vieille ville de Homs pour évacuer les malades et les blessés, après une première tentative qui a échoué ce matin en raison de tirs.
"Une équipe du CICR et du Croissant-Rouge arabe syrien a tenté ce matin (jeudi, ndlr) de rentrer dans la vieille ville de Homs dans l’objectif d’évacuer les personnes blessées et les malades et d’autres personnes qui ont besoin d’être évacuées", a expliqué à l’AFP un porte-parole de l’organisation à Genève, Hicham Hassan.
"Malheureusement, l’équipe a dû faire demi-tour et revenir à cause des tirs", a-t-il dit.
Malgré tout, le CICR entend venir en aide aux centaines de personnes prises au piège des affrontements entre les forces gouvernementales et celles de l’opposition.
"Nous allons tenter à nouveau de rentrer dans la vieille ville cet après-midi", a indiqué M. Hassan.
Le CICR a affirmé mercredi à Genève avoir reçu le feu vert des autorités et de l’opposition pour évacuer les civils.
En Syrie, le directeur des opérations du Croissant-Rouge, Khaled Areksoussy, précise jeudi que "les négociations avec les parties concernées sont toujours en cours pour évacuer les civils".
"Nous espérons parvenir à des résultats positifs", a ajouté M. Areksoussy.
Ces déclarations sont intervenues au moment où les troupes gouvernementales intensifiaient jeudi leurs bombardements sur les quartiers rebelles, faisant au moins 13 morts parmi les civils.
Selon les militants, un millier de familles dans les quartiers rebelles encerclés par l’armée manquent gravement de nourriture, d’électricité et d’aide médicale.
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Conférence de presse commune Annan/Mood vendredi à Genève
Une conférence de presse commune de Kofi Annan, émissaire spécial de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, et de Robert Mood, chef de la mission des observateurs de l’ONU en Syrie, aura lieu vendredi à Genève, a annoncé jeudi l’ONU.
La conférence de presse aura lieu en fin d’après-midi, alors que les observateurs de l’ONU sont toujours bloqués en Syrie.
A New York, mardi, le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, avait précisé que les Nations unies vont maintenir leurs observateurs non armés en Syrie malgré la hausse des violences qui a conduit à la suspension de leurs patrouilles.
Le mandat de la mission expire le 20 juillet et il s’agit de prévoir la suite. "Le mandat de la mission de l’ONU expire le 20 juillet, donc nous devons penser très rapidement à ce que seront les options pour le futur de cette mission", avait-il ajouté.
Le général Robert Mood, chef de la mission des observateurs de l’ONU en Syrie (Misnus), avait pour sa part jugé que les observateurs avaient l’"obligation morale" de rester sur place. Leurs véhicules ont été touchés par des "tirs directs" à dix reprises et par des "tirs indirects" des centaines de fois.

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Un pilote de l’armée fait défection, la Ligue arabe veut un mandat renforcé pour Annan
Un pilote de chasse syrien a atterri jeudi en Jordanie, où il a demandé l’asile politique, ce qui constitue la première défection d’un militaire par voie aérienne, tandis que face au statu quo sur le terrain, la Ligue arabe a demandé que le mandat de l’émissaire international Kofi Annan soit renforcé.
Le pilote de chasse syrien qui a fait défection a atterri, selon les forces jordaniennes, en milieu de matinée sur une base de l’armée de l’air, à bord d’un MiG 21 de fabrication russe.
Signe que la Russie n’a pas lâché le régime du président Bachar al-Assad en dépit des pressions internationales, Moscou a confirmé qu’un cargo russe contraint de faire demi-tour mardi au large de l’Ecosse transportait des hélicoptères destinés aux forces syriennes, et assuré que le bateau allait reprendre sa route en direction de la Syrie.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a en outre estimé "irréalisable" de forcer Assad à partir pour régler la crise en Syrie.
Le n°2 de la Ligue arabe, Ahmed Ben Helli, a appelé la Russie à cesser de livrer des armes à Damas. "Quand vous livrez du matériel militaire, vous aidez à tuer des gens", a-t-il dit à l’agence Interfax. Moscou dément cependant expédier des armes qui pourraient servir à la répression des manifestations.
Depuis le début de la révolte syrienne à la mi-mars 2011, les opérations de répression et les combats entre soldats et rebelles ont fait au moins 15.026 morts à travers le pays, en majorité des civils, selon un bilan publié jeudi par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Le pilote de chasse syrien qui a fait défection a atterri, selon les forces jordaniennes, en milieu de matinée sur une base de l’armée de l’air, à bord d’un MiG 21 de fabrication russe.
Pour échapper aux radars, "cet avion a décollé à toute vitesse et à basse altitude d’un aéroport militaire situé entre Deraa et Soueida, dans le sud du pays", a précisé à l’AFP Georges Sabra, porte-parole du Conseil national syrien (CNS), principale coalition d’opposition.
Le pilote est originaire de Deir Ezzor (est) et il est membre d’une famille connue pour son combat contre le régime, selon M. Sabra.
La télévision syrienne avait indiqué plus tôt que les autorités aériennes avaient "perdu le contact" avec le MiG 21 "piloté par le colonel Hassan Merhi al-Hamadé".
Face à la poursuite des violences, la Ligue arabe a souhaité jeudi que le mandat de l’émissaire international Kofi Annan soit renforcé, avec un recours au Chapitre VII de la Charte de l’ONU pour que la communauté internationale puisse forcer, par des mesures allant de sanctions économiques à un recours à la force militaire, le régime et l’opposition à appliquer le plan Annan.
Ce plan de sortie de crise, officiellement accepté par les deux parties, prévoit un cessez-le-feu, complètement ignoré, et l’ouverture d’un dialogue politique, pour l’instant dans l’impasse.
L’ONU a annoncé une conférence de presse commune vendredi à Genève de M. Annan et de Robert Mood, chef de la mission des observateurs de l’ONU en Syrie, qui restent dans le pays même s’ils ont récemment suspendu leurs opérations en raison d’une escalade des violences.
Le pape Benoît XVI a lancé "pressant et douloureux appel pour que, face au besoin urgent de la population, soit garantie la nécessaire assistance humanitaire".
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui avait annoncé mercredi avoir obtenu le feu vert des autorités et des rebelles pour évacuer les civils de Homs (centre), a indiqué jeudi que les négociations étaient "toujours en cours".
L’armée syrienne bombardait à nouveau des poches rebelles à Homs ainsi que la ville voisine de Qousseir, qu’elle tente de reprendre après y avoir subi de lourdes pertes dans des combats contre des insurgés, selon un correspondant de l’AFP et l’OSDH.
Jeudi, 77 personnes ont été tuées à travers le pays, dont 26 soldats et 2 déserteurs, selon l’OSDH, en particulier dans de violents combats entre l’armée et la rébellion armée à Armanaz dans la province d’Idleb (nord-ouest) et à Inkhel, dans la province de Deraa (sud).
Selon le New York Times, la CIA surveille en Turquie les livraisons d’armes aux rebelles pour s’assurer qu’elles ne tombent pas entre les mains d’Al-Qaïda.
Le quotidien américain, citant des responsables américains et des membres de services arabes de renseignement, précise que les armes livrées aux rebelles sont achetées par la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar et acheminées à travers la frontière par un réseau de l’opposition syrienne.
Washington dément régulièrement armer l’opposition, qui s’est militarisée au fil des mois face à la répression brutale.

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