dimanche 24 juin 2012

Soudan : La police soudanaise a ordre de mettre fin aux manifestations

Plusieurs centaines de personnes ont pris part à des manifestations antigouvernementales samedi à Khartoum alors que les actions de protestation contre un projet de réduction des dépenses publiques entrent dans leur deuxième semaine au Soudan.
La police soudanaise a reçu l'ordre de mettre fin "immédiatement" aux manifestations organisées dans la capitale depuis plusieurs jours.
"Conformément à la loi, la police envoie des forces pour mettre fin immédiatement aux manifestations et aux désordres", rapporte le Centre d'information soudanais, un organisme lié à l'Etat.
Les forces de sécurité ont fait usage de tirs de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser les rassemblements qui se sont tenus dans plusieurs quartiers de Khartoum sans jamais réunir plus de quelques centaines de personnes.
Dans le centre de la capitale, environ 200 protestataires ont lancé des pierres sur les policiers.
Des membres de l'opposition et des militants ont signalé plusieurs arrestations dont celle de Saata Ahmed al Hadj, secrétaire général de la Commission soudanaise pour la défense des libertés et des droits.
Les Forces du consensus national, organisation qui regroupe les principaux partis d'opposition, ont annoncé avoir recensé 15 arrestations d'opposants pour l'instant, dont Farouk Abou Issa, l'un des dirigeants du mouvement.
Dans la soirée, d'autres petits rassemblements ont été signalés dans le faubourg d'Omdurman ainsi que dans les quartiers de Burri et Bahri, ont déclaré des témoins.
Le mouvement de contestation s'est étendu au-delà des cercles étudiants qui l'ont lancé et de nouvelles manifestations contre les mesures d'austérité ont eu lieu samedi dans la capitale.
Lundi, le président Omar Hassan al Bachir a annoncé la suppression progressive des subventions sur les carburants, une réduction des effectifs de la fonction publique ainsi qu'une hausse des taxes sur les biens de consommation, les banques et les produits d'importation pour tenter de résorber le déficit budgétaire.
Le Soudan est confronté à une envolée des prix des denrées alimentaires et à un affaiblissement de sa devise depuis la sécession du Soudan du Sud, en juillet 2011, qui l'a privé d'une bonne part de ses revenus pétroliers.

(Le Nouvel Observateur;Khalid Abdelaziz; Jean-Philippe Lefief et Guy Kerivel pour le service français)

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