Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a évoqué vendredi
la possibilité d’une conférence sur la Syrie avec les principales
puissances le 30 juin à Genève, conduisant à la formation du nouveau
"groupe de contact" voulu par le médiateur Kofi Annan.
"Nous avons une double stratégie qui consiste à la fois à monter la
pression, avec les sanctions, et en même temps à continuer la
discussion, notamment avec les Russes puisqu’ils jouent un rôle
déclencheur", a expliqué Laurent Fabius sur France Inter.
"Nous aurons des discussions d’ailleurs à Los Cabos au Mexique lundi sur
ce point, et il y a en perpective, je ne sais pas si nous allons y
arriver, la possibilité à Genève le 30 juin d’une conférence dans une
disposition voisine du Conseil de sécurité mais sans les contraintes du
Conseil de sécurité", a ajouté le ministre.
Laurent Fabius a précisé par la suite qu’il s’agissait bien de la "même
chose" que le "groupe de contact" que le médiateur international Kofi
Annan souhaite constituer.
"Nous avons affaire à un régime d’assassins et de prébendiers qui ont
mis en coupe réglée le pays et refusent de céder le pouvoir (...). Sur
le terrain, on continue à massacrer une centaine de personnes par jour",
a-t-il dénoncé.
Mercredi, le ministre avait annoncé que la France allait proposer aux
autres pays du Conseil de sécurité de rendre "obligatoires" (chapitre 7)
les dispositions du plan du médiateur international Kofi Annan, pour
éviter une nouvelle aggravation de la situation en Syrie, qu’il a
qualifiée de "guerre civile".
La France prévoit également d’accueillir le 6 juillet une conférence des "Amis de la Syrie".
Depuis le début de la révolte contre le régime de Bashar al-Assad en
mars 2011, la répression du soulèvement et les combats entre rebelles et
forces gouvernementales ont fait plus de 14.100 morts, selon
l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
***
Discussions sur la transition en Syrie
Le chef de la diplomatie française a confirmé vendredi que la France,
les Etats-Unis, la Russie et d’autres pays discutaient de la succession
du président syrien engagé depuis plus d’un an dans une répression
sanglante contre ses opposants.
"Bashar al Assad est un tyran, le plus vite il sera dégagé le mieux ce
sera", a déclaré Laurent Fabius sur France Inter. "En même temps, un
pouvoir doit avoir un successeur. Donc il y a des discussions très
précises et très difficiles."
Il a souligné que si l’opposition syrienne devait trouver sa place
pleine et entière dans la future organisation du pouvoir, il était
difficile de passer directement d’un régime comme celui de Bashar al
Assad à une démocratie "pure et parfaite".
"Il y a différents groupes qui doivent être réunis, qui doivent être
assemblés, qui doivent être représentés et la discussion, à la fois des
Américains, des Russes, de nous-mêmes et de quelques autres porte
là-dessus", a-t-il ajouté.
Laurent Fabius a de nouveau dénoncé les "horreurs abominables" relevant
du crime contre l’humanité dont se rend coupable le régime syrien,
notamment l’utilisation d’enfants pour protéger l’entrée des militaires
dans les villes.
La situation en Syrie, a-t-il précisé, fera l’objet de discussions lundi
en marge du sommet du G20, à Los Cabos, au Mexique, notamment sur la
perspective de nouvelles sanctions.
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