Une brigade armée a pris d’assaut lundi l’aéroport de Tripoli, la
capitale libyenne, avec des chars et véhicules armés bloquant totalement
le trafic aérien, au lendemain de l’enlèvement de son chef dans des
circonstances mystérieuses, a-t-on appris de sources concordantes.
"C’est la confusion totale à l’aéroport. Tout le monde est en train de
fuir. Plusieurs véhicules armés et des chars ont été positionnés sur le
tarmac et ont bloqué le trafic", a indiqué une source à l’aéroport. "Des
voitures avec des canons anti-aériens et des hommes armés entourent les
avions et les empêchent de bouger. Certains ont fait descendre des
voyageurs qui avaient déjà embarqué dans des avions", a indiqué une
autre source aéroportuaire sous le couvert de l’anonymat.
L’agence officielle LANA, qui cite des témoins, a confirmé cette
"prise d’assaut", affirmant qu’avec cet acte les assaillants veulent
faire pression sur le gouvernement libyen pour élucider l’affaire du
rapt de leur chef Abuajila al-Habchi. Selon l’agence, les hommes armés
ont tiré en l’air, blessant légèrement un des employés de l’aéroport et
provoquant la panique parmi les voyageurs. Le porte-parole du Conseil
national de transition (CNT), Mohamed al-Harizi, avait déclaré plus tôt
qu’une enquête avait été ouverte pour déterminer les circonstances de la
disparition du commandant de la brigade d’al-Awfya. La Haute Commission
de sécurité de Tripoli, qui dépend de ministère de l’Intérieur, a
annoncé de son côté dans un communiqué qu’elle n’avait "aucun lien avec
la disparition et l’enlèvement du colonel Abuajila al-Habchi" et
qu’elle enquêtait toujours pour identifier les responsables de cet
incident et les traduire devant la justice.
Les autorités libyennes avaient intégré plusieurs milliers
d’ex-rebelles dans les ministères de l’Intérieur et de la Défense, mais
plusieurs brigades lourdement armées exigent d’être intégrées, sans être
dissoutes. Certaines d’entre elles continuent à surveiller les
frontières ou à assurer la sécurité dans plusieurs régions, mais
n’hésitent pas à recourir aux armes pour faire plier les autorités,
voire se livrer au racket. Beaucoup de ces milices ont pris goût au
pouvoir des armes et refusent de s’en séparer, ce qui a provoqué
l’indignation de la population civile qui s’est mobilisée à plusieurs
reprises pour dénoncer ces "faux révolutionnaires".
(04 juin 2012)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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