Des soldats kenyans à Nairobi le 1er juin 2012 (AFP, Simon Maina)
Les troupes kényanes qui interviennent en Somalie depuis octobre 2011
ont officiellement été intégrées samedi dans l'AMISOM, force de l'Union
africaine (UA) dans le pays, lors d'une cérémonie dans la capitale
éthiopienne Addis Abeba, où siège l'UA.
Selon le ministre kényan
de la Défense, Yusuf Haji, 4.631 Kényans viennent ainsi grossir les
rangs des quelque 11.000 soldats de l'AMISOM, jusqu'ici essentiellement
des Burundais et des Ougandais.
"Nous concluons le processus
établissant un cadre formel, légal, pour l'intégration des forces de
défense kényanes à l'AMISOM," a déclaré le ministre lors de la signature
de l'accord finalisant l'intégration des soldats kényans à l'AMISOM.
Le
commissaire de l'UA en charge de la Paix et de la Sécurité, Ramtane
Lamamra, a salué un développement qui, selon lui, permettra de défaire
plus vite les rebelles islamistes somaliens Shebaab, que l'AMISOM combat
aux côtés des autorités de transition somaliennes.
L'armée kényane
a pénétré dans le sud somalien en octobre, pour, elle aussi, en chasser
les insurgés islamistes, que Nairobi accusait d'attaques et enlèvements
sur son territoire. L'intégration des Kényans dans l'AMISOM avait été
décidée en décembre, mais elle devait encore être formellement scellée.
La
signature de l'accord intervient alors que les troupes kényanes ont
pris cette semaine la ville d'Afmadow, verrou sur la route de Kismayo,
dernier grand bastion Shebaab dans la région que les Kényans espèrent
faire tomber d'ici à août, quand les autorités de transition somaliennes
seront en théorie remplacées.
"Nous ne sommes plus loin de
Kismayo, mais nous ne pouvons pas dire quand nous prendrons (le port)," a
indiqué samedi le ministre kényan de la Défense.
Les Shebaab "sont
diminués et leur structure de commandement a été détruite sur le
terrain, mais on ne peut jamais exclure que certains Shebaab restent ici
et là," a poursuivi le responsable. "Mais nous sommes très confiants
dans le fait qu'au bout du compte, l'AMISOM mettra un terme à la guerre
en Somalie".
Les Shebaab, récemment intégrés à Al-Qaïda, contrôlent
encore de larges parties du centre et du sud somaliens. Mais ils
subissent une pression militaire croissante, pris dans l'étau d'une
offensive régionale, depuis que les armées kényane, puis éthiopienne, se
sont lancées à leur poursuite fin 2011.
Les Shebaab, contraints à
quitter la capitale Mogadiscio en août 2011 et encore un autre bastion,
celui d'Afgoye, plus récemment, affirment, eux, ne pas faiblir, mais
changer de tactique.
L'ambassadrice du Kenya en Somalie, Monica Juma, a de son côté demandé samedi le soutien de la communauté internationale.
"La question concerne la communauté internationale, pas seulement l'AMISOM ou les pays voisins," a-t-elle estimé à l'AFP.
Vendredi
s'est d'ailleurs achevée en Turquie une conférence internationale sur
la Somalie. A cette occasion, le secrétaire général de l'ONU, Ban
Ki-moon, a appelé à prévenir un "vide de pouvoir que pourraient
exploiter les seigneurs de guerre" somaliens après la période de
transition en août.
La Somalie est sans gouvernement effectif, en
état de guerre civile depuis la chute du président Siad Barre en 1991.
Clans, milices, seigneurs de guerre, groupes islamistes ou encore
pirates luttent depuis pour le contrôle de plus ou moins grandes parties
du territoire.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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