mardi 2 décembre 2014

Bahreïn: L'opposante chiite Maryam al-Khawaja condamnée à un an de prison

L'opposante chiite bahreïnie a été condamnée lundi à Manama à un an de prison pour l'agression d'une policière, a annoncé à l'AFP l'un de ses avocats, Mohamed al-Jishy.
Ce verdict a été rendu par un tribunal bahreïni "en l'absence de l'accusée et de sa défense", a ajouté l'avocat. Il a précisé que Mme Khawaja séjournait à Londres après avoir obtenu le 1er octobre une levée de l'interdiction qui lui était faite de quitter Bahreïn.
Dotée d'une double nationalité bahreïnie et danoise, Mme Khawaja, co-directrice du Gulf Center for Human Rights, avait été arrêtée le 30 août à l'aéroport de Bahreïn, alors qu'elle venait rendre visite à son père, l'opposant Abdel Hadi al-Khawaja, condamné à la prison à vie pour complot contre l'Etat. Il venait d'entamer une grève de la faim qu'il a interrompue depuis.
Maryam al-Khawaja avait bénéficié d'une liberté conditionnelle le 18 septembre après 20 jours de détention.
Selon Me Jishy, "une plainte pour torture" dont sa cliente aurait été victime lors de son arrestation a été rejetée par le parquet de Bahreïn, "alors que cette plainte est soutenue par un rapport médical".
Dans un communiqué publié dimanche, Mme Khawaja a annoncé qu'elle avait décidé de "boycotter" l'audience de lundi car "il est impossible d'avoir un procès juste et indépendant" à Bahreïn.
Maryam al-Khawaja s'est largement fait l'écho à l'étranger des critiques contre les autorités de Manama qui tentent d'étouffer un mouvement de contestation né dans la foulée du Printemps arabe et animé par la majorité chiite qui réclame une monarchie constitutionnelle à Bahreïn.
Amnesty International a appelé lundi les autorités à cesser les poursuites contre Maryam Al-Khawaja qui, selon l'ONG, "semble être une cible pour avoir dénoncé les violations des droits humains à Bahreïn depuis 2011".
"Les autorités doivent s'assurer que son inculpation et sa condamnation soient annulées et retirer les accusations portées contre elle", a déclaré Saïd Boumedouha, directeur adjoint d'Amnesty pour le Moyen-Orient.

(01-12-2014)

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