L'Arabie Saoudite a promis samedi de prendre en charge le coût des
opérations humanitaires urgentes de l'ONU au Yémen, où la coalition
arabe qu'elle dirige mène des frappes aériennes pour soutenir les
partisans du président en exil contre une rébellion chiite.
De nouvelles violences ont fait au moins 27 morts, en majorité des
rebelles, à Taëz, la troisième ville du Yémen, portant à plus de 100 le
nombre des personnes tuées en moins de deux jours dans le sud du pays,
selon un bilan compilé par l'AFP à partir de sources médicales,
militaires et tribales.
Les combats se concentrent dans le Sud où les rebelles chiites, dits
Houthis, tentent avec le soutien d'unités militaires restées fidèles à
l'ex-président Ali Abdallah Saleh de prendre le contrôle de l'ensemble
du pays après s'être emparés de la capitale Sanaa (nord) et de vastes
régions.
Devant leur progression vers le Sud, le président Abd Rabbo Mansour Hadi
a dû fuir Aden, la deuxième ville du pays, où il s'était réfugié, pour
s'exiler en Arabie saoudite, qui a lancé le 26 mars une opération
militaire à la tête d'une coalition arabe contre les rebelles et leurs
alliés.
Face à la détérioration de la situation au Yémen, où la population
manque de tout, l'ONU et ses partenaires humanitaires ont lancé vendredi
un appel à une aide urgente de près de 274 millions de dollars pour
répondre aux besoins vitaux des 7,5 millions d'habitants affectés par le
conflit.
La réponse est venue rapidement de Ryad, où le roi Salmane Ben Abdel
Aziz a fait savoir qu'il règlerait la totalité du montant réclamé par
l'ONU.
Le royaume "se tient aux côtés du peuple yéménite frère" et espère "le
rétablissement de la sécurité et de la stabilité" dans ce pays, a
indiqué le cabinet royal dans un communiqué.
Tout en s'empressant de prendre à sa charge le coût humanitaire du
conflit, l'Arabie Saoudite a réaffirmé sa détermination à poursuivre
l'opération militaire en dépit de l'appel du secrétaire général de l'ONU
Ban Ki-moon à "un cessez-le-feu immédiat".
"Nous avons besoin de patience et de persévérance. Nous ne sommes pas
pressés", a répété vendredi le porte-parole de la coalition, le général
saoudien Ahmed Assiri, lors de son point de presse quotidien à Ryad.
- L'ONU "aux côtés du bourreau contre la victime" -
Selon l'agence officielle Spa, le roi Salmane a évoqué vendredi la
conjoncture régionale avec le président américain Barack Obama lors d'un
entretien téléphonique.
De récents appels d'ONG à "une pause humanitaire" n'ont pas eu de suite
alors que les civils au Yémen, un pays qui compte quelque 24 millions
d'habitants, paient un lourd tribut dans le conflit.
Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), les récentes violences
ont fait 767 morts et 2.906 blessés. Le Comité international de la
Croix-Rouge (CICR) a de son côté déploré le manque cruel de médicaments,
aliments et carburant au Yémen.
Entre 120.000 et 150.000 personnes ont été déplacées à l'intérieur du
Yémen par les violences en cours, alors qu'il y avait déjà plus de
300.000 déplacés internes avant la crise actuelle, a affirmé un
porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR),
Adrian Edwards.
La rébellion chiite a vivement critiqué le Conseil de sécurité de l'ONU
pour sa résolution du 14 avril, qui la somme de se retirer des zones du
Yémen qu'elle a conquises et lui impose des sanctions, dont un embargo
sur les armes.
Le
Conseil de sécurité "s'est rangé aux côtés du bourreau contre la
victime", a écrit le Conseil politique de la rébellion dans un
communiqué publié vendredi soir, quatre jours après l'adoption de la
résolution 2216.
Le chef de la rébellion, Abdel Malek al-Houthi, frappé de sanctions
individuelles (gel des avoirs et interdiction de voyage), ne s'est plus
manifesté en public depuis les premiers jours de l'opération militaire
de la coalition.
L'Iran, qui soutient les rebelles Houthis, a présenté dans un message à
Ban Ki-moon un plan de paix en quatre points, prévoyant notamment un
cessez-le-feu, une reprise du "dialogue national" et "un gouvernement
d'union nationale".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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