Un responsable de l'ONU a affirmé dimanche à Damas la détermination des
Nations unies à venir en aide aux civils ayant fui le camp palestinien
de Yarmouk contrôlé en partie par les jihadistes, tout en se disant
"très inquiet" pour ceux restés à l'intérieur.
Au même moment, dans le nord de la Syrie, à Alep, neuf personnes dont
cinq enfants sont mortes dans un raid aérien du régime de Bashar contre une école,
selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Un autre
enfant est mort dans un raid séparé sur un quartier rebelle.
Dans la capitale, le commissaire général de l'UNRWA, l'agence de l'ONU
pour l'aide aux réfugiés palestiniens, Pierre Krähenbühl, a rencontré
des déplacés de Yarmouk installés dans une école du quartier voisin de
Tadamon.
"Nous sommes déterminés à fournir des aides à ceux qui ont décidé de
quitter temporairement" Yarmouk et à permettre à ceux souhaitant faire
de même de "sortir du camp en toute sécurité", a expliqué M. Krähenbühl.
L'objectif de l'ONU est aussi de savoir "comment fournir des aides à la
population à l'intérieur" du camp, pour qui "nous restons très inquiets,
a-t-il dit, ajoutant: "la communauté internationale ne peut pas
abandonner (les Syriens) lorsqu'ils sont dans le besoin".
Le 1er avril, le groupe Etat islamique (EI) a pris d'assaut Yarmouk, un
grand quartier du sud de Damas. Près de 18.000 civils palestiniens et
syriens, déjà meurtris par des mois de siège imposé par le régime, ont
été pris au piège des combats entre groupes palestiniens et jihadistes
dont les positions sont bombardés par l'aviation du régime.
Jusqu'à présent, près de 2.500 Palestiniens ont été évacués et se sont réfugiés dans des quartiers voisins.
M. Krähenbühl a écouté les doléances des déplacés palestiniens, assis
par terre à côté d'une femme portant un bébé dans ses bras. Un homme lui
a demandé s'il était possible que les enfants aillent à l'école. Un
autre lui a raconté les conditions terribles de la population assiégée,
la faim qui les a poussés à manger de l'herbe.
Au moins 200 personnes sont mortes depuis le début du siège, dont plusieurs dizaines de la faim, selon des ONG.
L'émissaire adjoint de l'ONU pour la Syrie Ramzy Ezzeldin Ramzy, est lui
aussi à Damas "pour parvenir à une solution mettant fin aux souffrances
des habitants du camp", selon un responsable onusien.
Envoyé par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, M. Ramzy "a eu
des contacts avec des dirigeants palestiniens, syriens et des diplomates
de l'ONU" et "tente de faire acheminer des aides aux habitants de
Yarmouk et de faire en sorte que ces habitants ne soient pas les
victimes des combats".
Yarmouk - qui comptait 160.000 habitants avant le début du conflit
syrien en mars 2011 - est devenu en 2012 un champ de bataille entre
forces du régime et rebelles syriens, appuyés chacun par des groupes
palestiniens. Les rebelles sont sortis ensuite du camp.
A Alep, les civils continuent à payer un très lourd tribut à la guerre.
Dix personnes, dont six enfants, sont morts dans des raids du régime
contre des quartiers rebelles de la ville, divisée entre un secteur
ouest contrôlé par le régime et un secteur est contrôlé par les
rebelles. L'armée de l'air largue quotidiennement des barils d'explosifs
sur les secteurs rebelles, tandis que les insurgés tirent des obus sur
les quartiers tenus par le régime.
Le
conflit syrien a fait plus de 215.000 morts selon l'OSDH. Quelque 4
millions de Syriens ont fui leur pays, l'immense majorité s'étant
installée dans des Etats voisins. Seul un infime pourcentage a bénéficié
de l'asile dans des pays européens, et les tentatives de traversée
illégale des frontières se multiplient.
Dimanche, 73 migrants syriens âgés de 12 à 41 ans ont été interpellés en
Roumanie alors qu'ils tentaient de franchir illégalement la frontière à
bord d'un poids lourd avec la France pour destination.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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