vendredi 17 avril 2015

Syrie: Assad accuse Ankara d'avoir saboté le plan de l'ONU pour Alep

Le dictateur syrien Bashar al-Assad a accusé la Turquie, qui soutient la rébellion, d'avoir torpillé un plan de l'ONU visant à faire cesser les combats dans la métropole d'Alep, dans une interview diffusée vendredi.
Il a jugé que la situation en Syrie était aujourd'hui "plus dangereuse" à cause de pays "qui utilisent le terrorisme par procuration pour détruire un autre pays", en allusion notamment à l'Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar qui, selon des analystes, ont fait parvenir récemment davantage d'armes aux rebelles, leur permettant de prendre notamment la grande ville d'Idleb (nord-ouest).
Le médiateur de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura préconise un plan portant sur le "gel" des combats dans la deuxième ville de Syrie, ravagée par la guerre depuis 2012 et divisée entre secteur rebelle et secteur contrôlé par le régime. La province septentrionale d'Alep, comme celle d'Idleb, est frontalière de la Turquie.
"Les Turcs ont dit aux terroristes (rebelles) qu'ils soutiennent et supervisent de refuser de coopérer avec De Mistura", a affirmé Assad au quotidien suédois Expressen, selon une vidéo de l'entretien en anglais diffusée par le journal.
D'après lui, "tout plan que vous voulez faire appliquer en Syrie aujourd'hui pour mettre fin au problème sera saboté par une intervention étrangère".
Selon le président syrien, dont les forces sont appuyées sur le terrain par le Hezbollah libanais et d'autres groupes étrangers, l'envoyé de l'ONU est "conscient qu'il échouera s'il n'arrive pas à convaincre ces pays (pro-rébellion) de cesser de soutenir les terroristes et de laisser les Syriens résoudre leurs problèmes".
Mardi, l'adjoint de M. De Mistura, Ramzy Ezzeldin Ramzy, a affirmé que le médiateur n'avait pas renoncé à son plan et qu'il était en contact avec le régime et "tous ceux qui ont une influence sur le terrain".
Le régime s'était dit d'accord sur le principe d'un gel des combats à Alep, l'opposition rejetant en revanche cette idée, estimant qu'il fallait une solution globale au conflit qui a fait plus de 220 000 morts depuis quatre ans.
Interrogé sur les derniers revers subis par son armée notamment à Idleb, Bashar a expliqué la défaite par "l'immense soutien logistique et militaire parvenu (aux rebelles) à travers la Turquie et le soutien financier de l'Arabie saoudite et du Qatar".
Des analystes estiment que Ryad, Ankara et Doha ont mis de côté leurs rivalités régionales afin de freiner les avancées du régime et surtout l'expansion en Syrie et dans la région de leur grand rival iranien.

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