Le dictateur syrien Bashar al-Assad a accusé la Turquie, qui soutient la
rébellion, d'avoir torpillé un plan de l'ONU visant à faire cesser les
combats dans la métropole d'Alep, dans une interview diffusée vendredi.
Il a jugé que la situation en Syrie était aujourd'hui "plus dangereuse" à
cause de pays "qui utilisent le terrorisme par procuration pour
détruire un autre pays", en allusion notamment à l'Arabie saoudite, la
Turquie et le Qatar qui, selon des analystes, ont fait parvenir
récemment davantage d'armes aux rebelles, leur permettant de prendre
notamment la grande ville d'Idleb (nord-ouest).
Le médiateur de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura préconise un plan
portant sur le "gel" des combats dans la deuxième ville de Syrie,
ravagée par la guerre depuis 2012 et divisée entre secteur rebelle et
secteur contrôlé par le régime. La province septentrionale d'Alep, comme
celle d'Idleb, est frontalière de la Turquie.
"Les Turcs ont dit aux terroristes (rebelles) qu'ils soutiennent et
supervisent de refuser de coopérer avec De Mistura", a affirmé Assad
au quotidien suédois Expressen, selon une vidéo de l'entretien en
anglais diffusée par le journal.
D'après lui, "tout plan que vous voulez faire appliquer en Syrie
aujourd'hui pour mettre fin au problème sera saboté par une intervention
étrangère".
Selon le président syrien, dont les forces sont appuyées sur le terrain
par le Hezbollah libanais et d'autres groupes étrangers, l'envoyé de
l'ONU est "conscient qu'il échouera s'il n'arrive pas à convaincre ces
pays (pro-rébellion) de cesser de soutenir les terroristes et de laisser
les Syriens résoudre leurs problèmes".
Mardi, l'adjoint de M. De Mistura, Ramzy Ezzeldin Ramzy, a affirmé que
le médiateur n'avait pas renoncé à son plan et qu'il était en contact
avec le régime et "tous ceux qui ont une influence sur le terrain".
Le régime s'était dit d'accord sur le principe d'un gel des combats à
Alep, l'opposition rejetant en revanche cette idée, estimant qu'il
fallait une solution globale au conflit qui a fait plus de 220 000 morts
depuis quatre ans.
Interrogé sur les derniers revers subis par son armée notamment à Idleb, Bashar a expliqué la défaite par "l'immense soutien logistique et
militaire parvenu (aux rebelles) à travers la Turquie et le soutien
financier de l'Arabie saoudite et du Qatar".
Des analystes estiment que Ryad, Ankara et Doha ont mis de côté leurs
rivalités régionales afin de freiner les avancées du régime et surtout
l'expansion en Syrie et dans la région de leur grand rival iranien.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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