jeudi 16 avril 2015

Syrie/Irak : Visite d'une responsable de l'ONU à propos des violences sexuelles

La responsable des Nations unies pour la violence sexuelle dans les conflits armés, Zainab Bangura, a annoncé mercredi qu'elle se rendrait pour la première fois cette semaine en Syrie et Irak, où les violences sexuelles commises par les groupes jihadistes se multiplient.
Cette visite, à partir de jeudi, la mènera aussi en Jordanie, au Liban et en Turquie où se trouvent des centaines de milliers de réfugiés syriens.
S'adressant au Conseil de sécurité lors d'un débat sur ce thème, Mme Bangura a expliqué que cette visite a lieu "dans le contexte d'une nouvelle tendances catastrophique qui consiste pour les groupes extrémistes à utiliser la violence sexuelle comme une tactique de terreur". Elle a cité à ce propos la Syrie et l'Irak où sévit le groupe Etat islamique mais aussi la Somalie, le Nigeria avec Boko Haram et le Mali.
"La violence sexuelle fait partie intégrante des objectifs stratégiques, de l'idéologie et du financement de ces groupes extrémistes", a-t-elle ajouté, soulignant qu'il s'agit d'un "nouveau défi crucial".
Elle a notamment recommandé que la violence sexuelle fasse désormais partie des critères de décision du comité de l'ONU qui impose des sanctions contre les individus ou groupes liés à al-Qaïda et à l'EI.
Le dernier rapport annuel des services de Mme Bangura, publié mardi, dénonce les violences commises notamment à l'encontre des femmes et des filles par l'EI mais aussi par le Front al-Nosra, Boko Haram au Nigeria et les Shebaab somaliens. Outre ces organisations, il ajoute neuf autres armées ou milices sur une liste noire d'organisations accusées par l'ONU de violences sexuelles.
Le rapport estime à environ 1500 le nombre de civils qui ont été "réduits en esclavage sexuel" par l'EI et signale que "les mariages forcés avec des combattants étrangers sont de plus en plus courants dans le territoire contrôlé par l'EI".
Au Nigeria, souligne le document, "le mariage forcé, la réduction en esclavage et la +vente+ de femmes et de filles enlevées occupent une place centrale dans le modus operandi et l'idéologie de Boko Haram".
La publication du rapport coïncide avec le premier anniversaire de l'enlèvement par Boko Haram, le 14 avril 2014, de plus de 200 lycéennes à Chibok (Nigeria).

(15-04-2015)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire