Les "Amis de la Syrie" se retrouvent ce mercredi à Amman pour préparer
la conférence de paix internationale "Genève 2" entre régime et
opposition, mais aussi discuter des moyens d’aider les rebelles qui
subissent un assaut d’envergure de l’armée.
La nouvelle réunion de ce groupe favorable à l’opposition syrienne
intervient en effet au moment où les troupes du régime, soutenues
massivement par le Hezbollah libanais, tentent de s’emparer de la ville
stratégique de Qusseir dans l’ouest du pays, tenue jusqu’à présent par
les insurgés.
"L’une des choses dont nous allons discuter ici à Amman portera sur ce
qui doit être fait concernant l’équilibre de forces militaires sur le
terrain", a affirmé un haut responsable du département d’Etat américain
aux journalistes accompagnant le secrétaire John Kerry qui sera présent
dans la capitale jordanienne.
Le responsable faisait référence au déséquilibre de forces entre
l’armée, forte de son armée de l’air, de ses supplétifs et des troupes
d’élite du Hezbollah, et même d’Iraniens selon Washington, face à des
rebelles faiblement équipés.
Les pays occidentaux refusent d’armer les rebelles, arguant que l’arsenal risquerait de tomber entre les mains d’extrémistes.
Au centre des discussions à Amman figure aussi la conférence
internationale dite de "Genève 2", prévue en juin et initiée par les
Etats-Unis et la Russie pour tenter de mettre fin à une guerre civile
qui a fait plus de 94 000 morts en plus de deux ans.
Les discussions autour de cette conférence sont "l’effort le plus
sérieux au cours des deux dernières années pour amener le gouvernement
syrien à négocier avec l’opposition", selon le haut responsable
américain.
Les discussions réuniront les chefs de la diplomatie de la Jordanie, de
l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de l’Egypte, du Qatar —un
des principaux bailleurs de fonds de l’opposition syrienne—, des
Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de la Turquie, de
l’Allemagne et de l’Italie.
Avant la rencontre, John Kerry tiendra une conférence de presse avec son
homologue jordanien Nasser Jawdeh. Le chef de la diplomatie britannique
William Hague s’exprimera également devant les journalistes dans la
matinée, tandis que l’ambassadeur syrien à Amman, Bahjat Sleimane, a
aussi prévu un point de presse.
Pour la première fois, l’opposition syrienne, sans chef depuis la
démission d’Ahmed Moaz al-Khatib, n’assistera pas à la réunion des "Amis
de la Syrie".
Les représentants des pays arabes et occidentaux se rendront toutefois
jeudi à Istanbul, où se tient une réunion de l’opposition, pour tenter
de convaincre celle-ci de participer à "Genève 2", avait affirmé à l’AFP
un membre de la Coalition luttant contre le régime de Damas.
Des pays comme la France notamment ont tenu à rassurer l’opposition :
"Venir à la table des négociations, c’est indispensable, mais il ne faut
pas le faire au prix d’un affaiblissement de l’opposition", ont affirmé
des sources diplomatiques françaises. Rappelant que les discussions
interviennent "à un moment où le régime reprend l’offensive sur le
terrain", ces sources ont indiqué qu’il faut arriver à cette conférence
"dans un rapport de forces qui soit le meilleur possible".
Lors de sa réunion à Istanbul, l’opposition, minée par les divisions,
doit élire un nouveau chef et décider de sa participation à la
conférence internationale.
"Nous voulons que la Coalition de l’opposition règle la question de
leadership en premier, puis qu’elle s’exprime au sujet de Genève" 2, a
dit le responsable américain.
Une première réunion tenue à Genève le 30 juin 2012 avait débouché sur
un texte prévoyant la mise en place d’un processus de transition
politique, mais sans se prononcer sur le sort de Assad, principale
pierre d’achoppement dans les négociations.
L’opposition pose cette question comme condition sine qua non, tandis
que le président syrien, qui assimile la rébellion à du "terrorisme", a
réitéré à plusieurs reprises son refus de démissionner. "La position de
Paris est claire : Assad ne fait pas partie de la solution au conflit",
avaient indiqué les sources françaises.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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