Les Israéliens en étaient persuadés. Après le décès, finis les impôts
directs, la TVA, les taxes en tout genre. Erreur ! Dans le cadre du
plan d’austérité mis au point par le Trésor pour tenter de combler un
déficit budgétaire abyssal, les fonctionnaires des finances israéliens
veulent annuler l’exemption de taxe municipale sur les sociétés de
pompes funèbres qui gèrent les obsèques et les cimetières. Furieuses,
celles-ci ont immédiatement réagi en annonçant que ce nouvel impôt
serait répercuté sur les familles des défunts. "C’est une plaisanterie
de mauvais goût. Le Trésor veut calmer le public en faisant croire qu’il
fera payer la taxe à nos sociétés. En fait, il le trompe", affirme
l’association israélienne des pompes funèbres. En tout cas, si le
gouvernement entérine cette proposition, dès janvier prochain, les
héritiers pourraient avoir à payer, chaque mois, un impôt local sur les
tombes de leurs chers disparus. Cela vaudrait aussi pour les morts des
dix dernières années.
Mais, compatissant, le Trésor pourrait décider de ne pas faire de
prélèvement rétroactif. L’impôt sur les tombes serait collecté comme une
taxe d’habitation par les municipalités qui se verraient transmettre la
liste des propriétaires de sépultures - tenue par les pompes
funèbres -, la somme à payer étant établie en conformité avec le
ministère de l’Intérieur.
Dans l’intention d’alerter le public, les sociétés de pompes funèbres
ont déjà fait les comptes et publié un barème des futurs tarifs dans les
principales villes du pays. Pas de surprise : c’est encore une fois la
région de Tel-Aviv qui arrive en tête, avec au top le cimetière de Holon
où, pour une tombe, il en coûtera 1 220 shekels (soit 258 euros) par
an. Dans le grand cimetière de Jérusalem, ce sera beaucoup moins
coûteux : 445 shekels (94 euros). Et pour ceux qui voudraient faire
faire des économies à leurs héritiers, la solution passera par Dimona,
une ville pauvre du sud d’Israël, où ce sera pratiquement donné : 209
shekels (44 euros) par tombe. Et comme une bonne nouvelle ne vient
jamais seule, pour les époux qui reposent côte à côte, l’impôt ne
concernera qu’une seule sépulture, et pour des niches en étages, ce sera
tout à fait symbolique, avec quelques dizaines de shekels sur l’année.
Les cimetières militaires seront exemptés.
Cela étant, les experts en fiscalité locale doutent d’une entrée en
vigueur rapide de cette "taxe sur les morts". Pour une raison simple :
son calcul sera un véritable casse-tête, avec notamment une question
prioritaire : qui est redevable ? La famille maternelle ? Paternelle ?
Autre question : les descendants des héritiers devront-ils payer ?
Autrement dit, cela va-t-il courir sur des générations ?
Par ailleurs, cette idée ne tient pas compte d’un autre sujet
particulièrement d’actualité : le manque de places dans les cimetières
d’Israël. Pour y remédier, de nombreux maires ont donné carte blanche à
de grands cabinets d’architectes afin qu’ils imaginent des solutions
répondant aux critères religieux, culturels et économiques. C’est ainsi
qu’on évoque déjà la création de cimetières en forme de tour ou
d’immeuble à multiples étages...
(19-05-2013 - Danièle Kriegel )
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire