Le secrétaire d’État américain John Kerry et le chef de la diplomatie
française Laurent Fabius vont rencontrer, lundi à Paris, leur homologue
russe Serguei Lavrov pour évoquer la future conférence internationale
sur la Syrie, ont annoncé vendredi des sources officielles. Les trois
ministres se rencontreront pour un "dîner de travail" dans un restaurant
parisien afin de faire le point sur l’organisation de la conférence
initiée par Washington et Moscou, a indiqué une source diplomatique
occidentale. Auparavant, un haut responsable du département d’État avait
annoncé dans un communiqué une rencontre entre John Kerry et Serguei
Lavrov lundi à Paris "pour poursuivre leurs discussions après leurs
entretiens il y a quelques semaines en Russie, et pour se tenir informés
de leurs efforts en vue de la conférence internationale sur la Syrie",
dite Genève 2.
La rencontre interviendra après la réunion à Istanbul de l’opposition
syrienne, qui doit décider de sa participation à Genève 2, et après le
conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE qui doit se
prononcer lundi sur la levée de l’embargo sur les armes à destination de
l’opposition syrienne. Elle se tiendra alors que Moscou, principal
soutien et interlocuteur de Damas, a déclaré vendredi avoir obtenu
l’accord de principe du régime pour cette conférence de paix, censée
réunir à la même table des représentants des belligérants, sous l’égide
des grandes puissances. "Cette rencontre constituera un pas de plus vers
l’organisation de la conférence, mais il faudra des précisions sur les
délégations syriennes et le mandat qui leur sera donné. Moscou devra
notamment apporter des précisions sur l’accord de principe donné par
Damas", a ajouté la source diplomatique occidentale.
Réunie jusqu’à samedi à Istanbul, la Coalition nationale de l’opposition
syrienne, le principal groupe de l’opposition, a affiché son
scepticisme sur l’accord de Damas. "Nous voulons entendre cette
déclaration de la bouche du gouvernement (du président Bashar)
el-Assad", a déclaré Louay Safi, porte-parole de la Coalition. "Tout
cela est encore très vague et le gouvernement Assad a été très évasif
quand il s’est agi de fournir des déclarations ou des informations sur
les solutions politiques", a-t-il ajouté. L’opposition syrienne exige
que toute solution politique implique le départ du président Assad et
des membres de son régime les plus impliqués dans les violences, qui ont
fait plus de 94 000 morts depuis mars 2011 selon des ONG. Cette
position a eu le soutien des 11 pays "Amis de la Syrie", dont les
États-Unis, qui, dans une déclaration commune mercredi à Amman, ont
affirmé que "Bashar el-Assad, son régime et ses proches qui ont du sang
sur les mains ne pourront tenir aucun rôle dans le futur en Syrie".
(24-05-2013)
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