jeudi 30 mai 2013

Irak : des attentats tuent au moins treize personnes

Treize personnes sont mortes dans une série d’attaques et attentats à la voiture piégée jeudi en Irak, signe que la spirale des violences qui a fait 168 morts en une semaine ne faiblit dans le pays.
L’ONU a appelé les dirigeants irakiens à se réunir au plus vite pour résoudre leurs divergences, et ne pas permettre aux insurgés de les exploiter.
Le gouvernement s’est jusque là contenté de réagir à la flambée de violences par des discours, un remaniement à la tête des services de sécurité, et l’annonce d’une série de mesures vagues liées à la sécurité.
"S’il n’y a pas d’accord politique, cela va affecter la sécurité et il n’y aura pas de stabilité" a averti le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari, lors d’une conférence de presse à Bagdad.
Il a ajouté qu’il était "de la responsabilité du gouvernement de redoubler d’efforts pour revoir sa stratégie sécuritaire, de venir à bout de cette vague de violences, et d’empêcher cela de dégénérer en guerre confessionnelle".
Jeudi matin, trois voitures piégées ont explosé dans le centre et le nord-est de Bagdad, tuant sept personnes et blessant 26 autres, tandis que deux autres explosions ont fait un mort et 10 blessés dans la capitale, selon des responsables des services médicaux et de sécurité.
Deux membres de la police des frontières ont également été tués par balles dans une embuscade le long de la principale autoroute entre l’Irak et la Jordanie.
A Mossoul, dans le nord de l’Irak, trois policiers ont péri tôt jeudi dans un attentat suicide à la voiture piégée
Mercredi, les violences avaient fait 28 morts, dont 16 tués dans un attentat visant une cérémonie de mariage. Les forces de sécurité ont interdit à la presse jeudi l’accès à l’enterrement des victimes de cette attaque.
Depuis début mai, au moins 580 personnes ont été tuées et plus de 1.000 blessées dans des attaques, selon des données compilées par l’AFP à partir des informations fournies par des sources de sécurité et médicales.
Le pays est entraîné depuis le début de l’année dans une spirale de violences dont le début coïncide avec une mobilisation de la minorité sunnite pour dénoncer avec force sa marginalisation par le gouvernement dirigé par les chiites.
Manifestations et violences ont fait craindre une résurgence du conflit confessionnel qui a déchiré le pays après l’invasion américaine.
On reste encore bien en-deça du pic atteint dans années 2006-2007, quand les violences faisaient plus d’un millier de morts chaque mois, mais elles se sont intensifiées ces derniers mois avec des attentats quasi-quotidiens.
Au quotidien, les sunnites estiment que cette stigmatisation s’exprime en particulier dans l’utilisation systématique de l’arsenal législatif antiterroriste à leur encontre.
Des analystes estiment que ce mécontentement alimente les violences, alors que se multiplient attentats contre des mosquées chiites et sunnites, des marchés bondés ou des pèlerins chiites.
Le gouvernement a certes lâché du lest depuis le début de leur mouvement en libérant des prisonniers et en augmentant le salaire des milices sunnites anti-Qaïda, mais il ne s’est pas attaqué aux racines sociales de la frustration sunnite.
L’émissaire spécial de l’ONU en Irak Martin Kobler a exhorté mardi dans un communiqué "une nouvelle fois tous les dirigeants irakiens à faire leur possible pour protéger les civils. Il est de leur responsabilité de mettre fin à l’effusion de sang maintenant".

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