Treize personnes sont mortes dans une série d’attaques et attentats à la
voiture piégée jeudi en Irak, signe que la spirale des violences qui a
fait 168 morts en une semaine ne faiblit dans le pays.
L’ONU a appelé les dirigeants irakiens à se réunir au plus vite pour
résoudre leurs divergences, et ne pas permettre aux insurgés de les
exploiter.
Le gouvernement s’est jusque là contenté de réagir à la flambée de
violences par des discours, un remaniement à la tête des services de
sécurité, et l’annonce d’une série de mesures vagues liées à la
sécurité.
"S’il n’y a pas d’accord politique, cela va affecter la sécurité et il
n’y aura pas de stabilité" a averti le ministre irakien des Affaires
étrangères Hoshyar Zebari, lors d’une conférence de presse à Bagdad.
Il a ajouté qu’il était "de la responsabilité du gouvernement de
redoubler d’efforts pour revoir sa stratégie sécuritaire, de venir à
bout de cette vague de violences, et d’empêcher cela de dégénérer en
guerre confessionnelle".
Jeudi matin, trois voitures piégées ont explosé dans le centre et le
nord-est de Bagdad, tuant sept personnes et blessant 26 autres, tandis
que deux autres explosions ont fait un mort et 10 blessés dans la
capitale, selon des responsables des services médicaux et de sécurité.
Deux membres de la police des frontières ont également été tués par
balles dans une embuscade le long de la principale autoroute entre
l’Irak et la Jordanie.
A Mossoul, dans le nord de l’Irak, trois policiers ont péri tôt jeudi dans un attentat suicide à la voiture piégée
Mercredi, les violences avaient fait 28 morts, dont 16 tués dans un
attentat visant une cérémonie de mariage. Les forces de sécurité ont
interdit à la presse jeudi l’accès à l’enterrement des victimes de cette
attaque.
Depuis début mai, au moins 580 personnes ont été tuées et plus de 1.000
blessées dans des attaques, selon des données compilées par l’AFP à
partir des informations fournies par des sources de sécurité et
médicales.
Le pays est entraîné depuis le début de l’année dans une spirale de
violences dont le début coïncide avec une mobilisation de la minorité
sunnite pour dénoncer avec force sa marginalisation par le gouvernement
dirigé par les chiites.
Manifestations et violences ont fait craindre une résurgence du conflit
confessionnel qui a déchiré le pays après l’invasion américaine.
On reste encore bien en-deça du pic atteint dans années 2006-2007, quand
les violences faisaient plus d’un millier de morts chaque mois, mais
elles se sont intensifiées ces derniers mois avec des attentats
quasi-quotidiens.
Au quotidien, les sunnites estiment que cette stigmatisation s’exprime
en particulier dans l’utilisation systématique de l’arsenal législatif
antiterroriste à leur encontre.
Des analystes estiment que ce mécontentement alimente les violences,
alors que se multiplient attentats contre des mosquées chiites et
sunnites, des marchés bondés ou des pèlerins chiites.
Le gouvernement a certes lâché du lest depuis le début de leur mouvement
en libérant des prisonniers et en augmentant le salaire des milices
sunnites anti-Qaïda, mais il ne s’est pas attaqué aux racines sociales
de la frustration sunnite.
L’émissaire spécial de l’ONU en Irak Martin Kobler a exhorté mardi dans
un communiqué "une nouvelle fois tous les dirigeants irakiens à faire
leur possible pour protéger les civils. Il est de leur responsabilité de
mettre fin à l’effusion de sang maintenant".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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