La Cour pénale internationale a rejeté vendredi la demande de Tripoli
de ne pas poursuivre à La Haye Seif al-Islam Kadhafi, le fils du défunt
Muammar Kadhafi, la cour rendant une décision longtemps attendue dans
le bras de fer entre la CPI et la Libye, qui se disputent le droit de
juger le suspect.
"La chambre a conclu qu’il n’a pas été suffisamment démontré que
l’enquête nationale (libyenne, ndlr) concerne la même affaire présentée
devant la CPI", qui soupçonne Seif al-Islam de crimes contre l’humanité
commis lors du conflit libyen de 2011, a indiqué la cour dans un
communiqué.
***
Sécurité : Paris veut coopérer avec Tripoli, exclut une intervention hors Onu
La France veut engager une "coopération" avec la Libye pour mettre "hors
d’état de nuire les groupes terroristes" présents dans ce pays mais
exclut toute action militaire hors du cadre de l’Onu, a déclaré vendredi
François Hollande dans un entretien à France 24, RFI et TV5Monde.
"Il y a des règles pour toute intervention française. Nous, nous
intervenons dans la légitimité que nous confèrent les résolutions de
l’Onu et dans aucun autre cadre", a affirmé M. Hollande, ajoutant :
"Jusqu’à présent, nous n’avons pas été appelés par les autorités
libyennes".
"Donc je veux couper court à ce qui n’est pas une information", a-t-il
déclaré à propos des informations de presse évoquant une intervention de
la France.
En revanche, "nous devons appuyer tous les efforts des autorités
libyennes pour que nous puissions lutter contre le terrorisme", a-t-il
affirmé, estimant que les groupes terroristes installés dans le sud de
la Libye étaient très probablement à l’origine des récentes attaques au
Niger. "C’est le plus probable", a-t-il dit.
"Nous devons donc avec les autorités libyennes et seulement elles, voir
quelle coopération nous engageons pour mettre hors d’état de nuire ces
groupes terroristes", a précisé le président.
Après l’intervention militaire de l’Otan en 2011, "c’était à la
communauté internationale d’être beaucoup plus présente (en Libye) y
compris par des forces sur place", a-t-il considéré, jugeant que
"l’ampleur des armes qui circulaient et des groupes qui les utilisaient"
avaient à l’époque été sous-estimés.
De son côté, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères
Philippe Lalliot a indiqué que "des annonces seraient faites dans les
prochains jours" sur la coopération avec la Libye en matière de
sécurité.
"Il y a en Libye un problème de sécurité, les autorités libyennes en
sont très conscientes et sont très désireuses d’y remédier rapidement",
a-t-il déclaré lors d’un point-presse, alors que plusieurs diplomates
sous couvert de l’anonymat s’inquiètent du risque d’un "nouveau Mali"
dans le sud de la Libye.
"La France est prête à accélérer le rythme et à aider les autorités
libyennes", qui ont formulé des demandes "de formation, conseil et
équipement" pour sécuriser les frontières, a-t-il ajouté.
"Il y a une expertise que la France peut apporter à la Libye", a-t-il
dit, rappelant également qu’une mission civile de l’Union européenne
destinée à aider au contrôle des frontières libyennes allait commencer
dans les jours qui viennent.
En février, une conférence internationale ministérielle sur la Libye
s’était réunie à Paris, et s’était engagée à aider la Libye en matière
de sécurité et de formation. La France avait notamment proposé de former
plusieurs milliers de policiers libyens.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire