Les Nations-Unies ont décidé d’organiser mercredi une réunion
préparatoire pour la Conférence de paix sur la Syrie, avec les
Etats-Unis et la Russie, alors que l’opposition refuse de s’y rendre et
que Bashar al-Assad se dit confiant dans la victoire.
La Russie n’a pas encore avoir livré de missiles sol-air S-300 à la
Syrie, a rapporté la presse russe, mais le constructeur aéronautique MiG
a indiqué que 10 avions de combat Mig-29 pourraient être fournis à
Damas.
Sur le terrain, l’armée gouvernementale et le Hezbollah ont pris en étau
les rebelles qui défendent bec et ongle leur fief de Qousseir, mais en
dépit du siège, des centaines d’insurgés ont réussi à entrer, selon
l’opposition, dans la ville pour prêter main forte à leurs frères
d’armes qui y sont retranchés.
"Le 5 juin, des représentants des Etats-Unis, de la Russie et de l’ONU
tiendront une réunion tripartite à Genève axée sur la préparation de la
Conférence internationale sur la Syrie", a indiqué l’ONU dans un
communiqué tard jeudi.
Les Nations unies seront représentées par Lakhdar Brahimi, envoyé
spécial de l’ONU et de la Ligue arabe, et par Jeffrey Feltman,
secrétaire général adjoint de l’ONU. Aucune indication n’a été donnée
quant aux représentants des Etats-Unis et de la Russie.
Le projet de nouvelle conférence internationale sur la Syrie, après
celle de 2012, baptisée "Genève-2" et rassemblant notamment
représentants du gouvernement syrien et de l’opposition, a été lancé
début mai par Washington et Moscou.
Cependant, le chemin est semé d’embûches. L’opposition a affirmé jeudi
qu’elle ne s’y rendrait pas tant que "les milices de l’Iran et du
Hezbollah envahissent la Syrie".
A Istanbul, la Coalition de l’opposition a trouvé un compromis après
huit jours d’âpres discussions mettant en évidence la rivalité entre les
deux parrains de l’opposition, le Qatar et l’Arabie Saoudite.
Aucun de ces deux pouvoirs ne l’a emporté : au total, 51 nouveaux
membres ont été intronisés à l’issue d’un vote, dont dix appartenant au
groupe du dissident chrétien Michel Kilo. Ce dernier, appuyé par
l’Arabie saoudite, voulait contrer l’influence prépondérante des Frères
musulmans et du Qatar qui les soutient.
Ces derniers ont résisté mais accordé 14 sièges aux militants qui
animent la contestation sur le terrain et 15 autres à des civils de
l’Armée syrienne libre (ASL).
Ce compromis a été le résultat de deux jours de négociations entre de
hauts responsables saoudien, qatari, turc, et des diplomates
britannique, français et émirati.
Sur le terrain, l’aviation syrienne a bombardé vendredi Qusseir, mais
l’opposition a affirmé avoir réussi à envoyer des renforts, appartenant
principalement à un groupe armé proche des Frères musulmans, dans cette
ville assiégée par les troupes gouvernementales et le Hezbollah, fer de
lance d’une offensive lancée le 19 mai.
Le chef par intérim de la Coalition de l’opposition, George Sabra, a
annoncé à la fin d’une réunion d’une semaine à Istanbul que "quelque
1.000 combattants de toute la Syrie" avaient réussi à pénétrer dans
cette place forte de la rébellion, au centre-ouest du pays.
Vendredi sur sa page Facebook, le groupe armé de Liwa al-Tawhid, proche
des Frères musulmans et soutenu par le Qatar, affirme que "ses
combattants sont arrivés à Qusseir" et publie la photo de son
porte-parole Abu Firas al-Halabi avec le militant de Qousseir Hadi
al-Abdallah.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a confirmé l’arrivée
de "centaines de combattants" qui ont réussi à ouvrir une brèche au
nord-est de Qousseir.
L’Union européenne a officialisé le changement de son régime de
sanctions à l’encontre de la Syrie, après la décision controversée de
lever l’embargo sur les armes à destination de l’opposition sous la
pression de la Grande-Bretagne et de la France.
Les Etats-Unis n’ont aucune envie d’armer une rébellion éclatée entre
modérés et jihadistes, de peur d’être embrigadés dans une "guerre par
procuration" contre l’Iran et la Russie.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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