Le secrétaire d’État américain John Kerry a exhorté vendredi
Israéliens et Palestiniens à "prendre des décisions difficiles", pour
revenir aux négociations, au terme de sa quatrième visite en Israël et
dans les Territoires palestiniens depuis sa prise de fonctions. "Nous
nous approchons du moment où des décisions difficiles doivent être
prises", a-t-il déclaré après avoir rencontré les dirigeants israéliens
et palestiniens au cours des deux derniers jours. "Il est clair que le
statu quo n’est pas tenable à long terme (...) Au final, il faudra que
les deux parties fassent preuve de leadership (pour parvenir à la
paix)", a plaidé le chef de la diplomatie américaine lors d’une
conférence de presse à l’aéroport de Tel-Aviv juste avant son départ.
Interrogé sur la politique de colonisation israélienne, il a critiqué
l’intention du gouvernement israélien d’autoriser a posteriori quatre
implantations sauvages de Cisjordanie qu’il s’était engagé à démanteler,
mais John Kerry a estimé que cela ne devait pas empêcher une reprise
des négociations. Lors de sa visite, qui n’a apparemment débouché sur
aucune percée, John Kerry a tenté de déjouer le scepticisme ambiant en
s’efforçant de relancer des négociations de paix complètement gelées
depuis près de trois ans.
Côté israélien, il a rencontré le Premier ministre Benyamin Netanyahou, à
deux reprises, ainsi que le président Shimon Peres et la ministre de la
Justice, chargée du dossier palestinien, Tzipi Livni. Côté palestinien,
il s’est entretenu avec le président Mahmud Abbas, son équipe de
négociateurs et le Premier ministre démissionnaire Salam Fayyad. "Je
connais suffisamment cette région pour savoir qu’il y a du scepticisme
et dans certains cas du cynisme (...) Il y a eu des années d’amertume et
de déception", a-t-il reconnu jeudi. "Mais nous espérons qu’en étant
méthodiques, prudents, patients, précis et tenaces, nous pourrons
avancer", a-t-il ajouté. Il a annoncé à cette occasion que le général
américain John Allen, ancien chef de la coalition internationale en
Afghanistan, désormais conseiller spécial pour la sécurité au
Moyen-Orient du secrétaire à la Défense, était "ici sur le terrain pour
travailler avec ses homologues sur les questions de sécurité".
La direction palestinienne exige pour reprendre les négociations un gel
total de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée et à
Jérusalem-Est occupé et annexé. Benyamin Netanyahou s’y refuse, rejetant
cette revendication comme une "condition préalable" aux pourparlers,
mais a récemment suspendu les appels d’offres pour la construction de
logements dans les colonies. De son côté, la direction palestinienne a
suspendu toute démarche pour adhérer à des organisations
internationales, y compris les instances judiciaires susceptibles de
poursuivre Israël, comme le nouveau statut d’État observateur de la
Palestine à l’ONU lui en donne désormais le droit, le temps pour John
Kerry de parvenir à des résultats, Mahmud Abbas ayant consenti à
patienter jusqu’au 7 juin. John Kerry retrouvera le président
palestinien et le chef de l’État israélien Shimon Peres lors du Forum
économique mondial (WEF) qui se tiendra du 24 au 26 mai en Jordanie. Le
roi Abdallah II de Jordanie a été également convié à ce forum.
Toutefois, aucune rencontre entre les quatre hommes n’est prévue.
(24-05-2013)
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