La police a réprimé dans le sang des manifestations lors du
soulèvement populaire de décembre 2010-janvier 2011 ayant abouti à la
chute de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali. (Photo archives "Assawra")
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Des centaines de policiers ont manifesté jeudi sur la place de la
Kasbah, épicentre de la contestation à Tunis depuis deux ans, pour
protester contre toute instrumentalisation politique. "Sécurité
républicaine, ni Ennahda (le parti islamiste au pouvoir) ni destouriens"
en référence aux militants du Destour, le parti qui a été au pouvoir
après l’indépendance, scandaient des agents de forces de l’ordre,
rassemblés à l’appel des syndicats de forces sécuritaires intérieures
(SFSI). "Nous voulons une loi fondamentale qui nous protège des hommes
politiques", criaient-ils aussi.
"Des politiciens veulent instrumentaliser le secteur sécuritaire en
faveur de leurs intérêts", a indiqué Salem, un policier de 41 ans,
ajoutant que les forces de l’ordre "veulent être loin de tous les
tiraillements politiques". "Le policier est au service du citoyen
tunisien et de son pays et non de partis politiques ou autres", a
renchéri son collègue Mohamed, 39 ans. Des drapeaux tunisiens flottaient
sur la place avec des inscriptions comme : "Peuple, sois compréhensif,
la Tunisie nous est chère à nous aussi". D’autres manifestants ont
réclamé la régularisation de leurs salaires, "minimes" selon eux, ainsi
que des procès équitables pour les policiers détenus pour leur
implication dans la mort de manifestants lors de la révolution.
La police a réprimé dans le sang des manifestations lors du soulèvement
populaire de décembre 2010-janvier 2011 ayant abouti à la chute de
l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali et sa fuite en Arabie
saoudite. Quelque 338 Tunisiens ont été tués et 2 174 blessés durant ce
soulèvement, les forces de l’ordre étant tenues responsables de 79 % des
décès, selon un bilan officiel. Mardi, la justice tunisienne a condamné
deux officiers de police à 10 et 20 ans de prison pour la mort de cinq
Tunisiens à Regueb (centre-ouest) lors du soulèvement. Fin avril, deux
agents ont été condamnés à 20 ans de prison chacun pour la mort d’un
jeune "martyr" au sud, un jugement ayant provoqué la colère des
syndicats de la police qui avaient dénoncé des "condamnations sans
preuve par la justice militaire dans des procès politiques et
populistes". Mis à l’index comme principal outil de la répression sous
le règne de Ben Ali, l’appareil sécuritaire tente de redorer son blason.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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