mercredi 30 janvier 2013

Egypte : le président Morsi se rend en Allemagne pour une brève visite

Le président égyptien Mohamed Morsi s’est envolé mercredi matin pour Berlin où il effectuera une visite de quelques heures, axée sur la situation en Egypte, secouée par des troubles meurtriers, et la coopération bilatérale, a rapporté l’agence officielle Mena.
M. Morsi a réduit sa visite, qu’il devait initialement prolonger jusqu’à jeudi, à quelques heures.
Il s’agit de son premier déplacement en Allemagne depuis son accession au pouvoir en juin dernier, et une visite à Paris prévue vendredi a été reportée sine die alors que son pays traverse une nouvelle crise après plusieurs jours de violences meurtrières.
Selon Mena, le chef de l’Etat doit s’entretenir à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel et rencontrer des hommes d’affaires notamment.
Peu avant son arrivée, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a prévenu que les aides financières allemandes à l’Egypte étaient tributaires de l’avancée de la démocratie dans ce pays.
L’aide offerte par le gouvernement allemand "dépend des avancées de l’évolution démocratique en Egypte", a-t-il dit à la télévision allemande ARD.
"Ces derniers jours, nous avons vu des images terribles, des images de violence et de destruction", a-t-il constaté, appelant "au dialogue" le gouvernement et l’opposition en Egypte, les incitant "à se rapprocher".
M. Westerwelle a conseillé de faire preuve d’une "patience stratégique" avec l’Egypte : c’est-à-dire "que nous disions ce que nous avons à critiquer mais que nous ne coupions pas le fil du dialogue. "Le dialogue est la meilleure possibilité d’avoir de l’influence".
La principale coalition de l’opposition, Front du salut national (FSN), a appelé les Egyptiens à manifester vendredi à travers le pays, après les violences des derniers jours.
Ces violences ont fait 52 morts, en très grande majorité à Port-Saïd et Suez (nord-est), où l’armée a été déployée pour protéger les bâtiments publics et les installations stratégiques comme le canal de Suez.

***

L’opposition appelle d’urgence à une réunion avec le pouvoir
L’une des figures de proue de la principale coalition de l’opposition égyptienne, Mohamed El Baradei, a appelé mercredi à une réunion d’urgence avec le président Mohamed Morsi pour tenter de résoudre la crise que traverse le pays. "Nous avons besoin immédiatement d’une réunion entre le président, les ministres de la Défense et de l’Intérieur, le parti au pouvoir, le courant salafiste et le Front du salut (national, FSN) pour prendre des mesures urgentes afin de mettre fin à la violence et entamer un dialogue sérieux", a dit dans un tweet Mohamed El Baradei, coordinateur du FSN.

***

Mohamed Morsi sous pression
Sorti gagnant en décembre d’un bras de fer avec l’opposition autour de la Constitution, le président islamiste égyptien Mohamed Morsi fait face à une nouvelle crise qu’il lui sera cette fois-ci difficile de désamorcer. Silencieuse depuis le début des troubles qui ont fait 52 morts en quelques jours, l’armée est montée au créneau mardi mettant en garde contre "l’effondrement de l’État" si la situation actuelle dans le pays perdurait. Le ministre de la Défense et commandant des forces armées, le général Abdel Fattah al-Sissi, a sommé "toutes les forces politiques" de mettre en veilleuse leur conflit pour trouver une solution aux "problèmes politiques, économiques, sociaux et sécuritaires". Il a souligné que les militaires faisaient face actuellement à "un dilemme grave, à savoir comment éviter des confrontations avec les citoyens et respecter leur droit à manifester et en même temps protéger les sites vitaux du pays".
Le Sénat, actuel détenteur du pouvoir législatif, a adopté lundi une loi autorisant la participation de l’armée aux opérations de maintien de l’ordre "à chaque fois que le lui demande le Conseil de défense national" présidé par Mohamed Morsi. Une épreuve de force avait déjà opposé en novembre le président Morsi au Front du salut national (FSN, principale coalition de l’opposition) autour d’un projet de Constitution rédigé par une commission dominée par islamistes. Mais le chef de l’État avait réussi son pari en faisant adopter par référendum en décembre ce projet malgré plusieurs manifestations de masse organisées par ses adversaires. Aujourd’hui, la situation semble plus compliquée.
"Cette crise ne passera pas facilement", estime Mostafa Kamel el-Sayyed, professeur des sciences politiques à l’université du Caire. Le bras de fer sur la Constitution "opposait les libéraux et la gauche d’une part aux islamistes de l’autre, le peuple n’y était pas vraiment impliqué. Mais, en ce moment, des catégories de la population sans affiliation politique prennent part aux manifestations pour protester contre la détérioration de leurs conditions de vie". Selon lui, un nouvel acteur est apparu également sur la scène : "des groupes de jeunes anarchistes (surnommés les "Black Bloc") qui affichent leur détermination à se lancer dans une confrontation violente avec la police".
"Faute de concessions de la part du président et des Frères musulmans dont il est issu, il n’y aura pas de solution", estime pour sa part un éditorialiste du quotidien indépendant al-Chourouq, Abdallah Essennawi. "Car, ajoute-t-il, il ne peut y avoir de solution sécuritaire à la crise d’autant que les forces de sécurité sont épuisées et que l’armée ne veut pas être entraînée dans des accrochages avec des civils." Et d’ailleurs, poursuit-il, les déclarations du général Sissi "sont un avertissement clair à Mohamed Morsi et, dans un moindre degré, à l’opposition". Mohamed Morsi "serait amené à faire des concessions et à accepter peut-être une des principales revendications de l’opposition, c’est-à-dire la formation d’un gouvernement d’union sous la présidence d’une personnalité de poids comme Mohamed El Baradei", un des chefs de file du FSN, ajoute-t-il.
El-Sayyed exclut, quant à lui, que "Morsi fasse des concessions" de lui même. Il estime plutôt que "l’armée pourrait être contrainte d’intervenir indirectement et discrètement pour lui dicter des mesures politiques, notamment la formation d’un gouvernement d’union nationale". Un éditorialiste proche des islamistes, Fahmi Howeidi, va même encore plus loin. "Il serait courageux de la part de Mohamed Morsi de lancer une initiative pour la tenue d’élections présidentielles (anticipées) en même temps que les législatives", prévues au printemps, écrit-il dans al-Chourouq. Signe de la gravité de la crise, le président Morsi a annulé une visite prévue vendredi à Paris.

« انهـيـار مصـر » : الجيـش ينـذر النـظام أم المتظاهـريـن؟
وائل عبد الفتاح دخل الجيش المصري، أمس، على خط الأزمة السياسية في البلاد، في ظل استمرار المواجهات في شوارع القاهرة ومدن بورسعيد والسويس والإسماعيلية، وفشل الرئيس محمد مرسي في فرض حالة « الطوارئ » المعلنة في مدن القناة، حيث دعا وزير الدفاع عبد الفتاح السيسي الأطراف كافة إلى تجنب « عواقب وخيمة » قد تؤدي الى « انهيار الدولة ».
وفي مؤشر إلى خطورة الموقف، قرر مرسي أن يقصر زيارته لألمانيا، اليوم، على بضع ساعات، بعدما كان مقرراً أن تستغرق يومين، فيما أعلن قصر الإليزيه عن تأجيل زيارة مرسي لباريس، والتي كانت مقررة يوم الجمعة.
ولليوم السادس على التوالي، استمرت المواجهات في وسط القاهرة، وخصوصاً في الشوارع المحيطة بميدان التحرير، فيما واصل أهالي بورسعيد والسويس والإسماعيلية تحدي قرار حظر التجوال المفروض على مدن القناة الثلاث خارجين بالآلاف في تظاهرات مطالبة بإسقاط نظام « الإخوان ».
وفي مواجهة هذا التحدي، أبدى مرسي استعداده لإلغاء حالة الطوارئ في مدن القناة، إذ شددت رئاسة الجمهورية في بيان على ان « خيار إعلان الطوارئ، وبرغم قانونيته، لم يكن الخيار الأمثل بالنسبة للسيد الرئيس إنما الأصعب... وخلال الأسبوع المقبل سيكون هناك تقرير مطول يعرض الحالة الأمنية بوجه عام... وبناء عليه سيكون القرار المناسب ».
وفي تطوّر لافت، خرج وزير الدفاع المصري عبد الفتاح السيسي عن صمت التزمه منذ بدء الأحداث الأخيرة، حيث دعا، خلال لقاء مع طلاب الكلية الحربية »، « كافة الأطراف » الى معالجة الأزمة السياسية في البلاد تجنبا لـ« عواقب وخيمة تؤثر على استقرار الوطن » و« قد تؤدي الى انهيار الدولة ».

ـ1ـ

كلهم يبحث عن القناع.
 النائب العام أصدر قراراً بإلقاء القبض على القناع الأسود، أو مجموعة « بلاك بلوك »، بينما دافعت كتل إسلامية تميل إلى العنف مثل « حازمون » عن مكانتها في العنف، وأعلنت عن تشكيل مجموعة « وايت بلوك ». الصراع ليس بين ابيض واسود، ولكن بين السيطرة على كتلة إثارة الفزع، فـ« حازمون » تخصص فزاعات خارجة عن السيطرة، بينما « الكتلة السوداء » ظهرت فجأة لتصبح كلمة السر في منعطف العنف.
هم فعلاً مجرد كلمة أو فكرة، لا يعرف احد كيف تصور النائب العام انه قادر على إلقاء القبض عليهم، أو تحريض المواطنين ضدهم، ليصبح الملثمون هدفاً للمطاردة أو الانتقام، أو تبريراً لعنف السلطة باختراع جسم يتحمّل العنف الذي تدفع إليه قطاعات محبطة من الثورة.
وبرغم أنه يبدو لمن يدقق ان « بلاك بلوك » استلهام سياسي لظاهرة « الألتراس » في الكرة، وأنها نوع من التواصل بين حركات مهمتها حماية المتظاهرين منذ العام 2005، خاصة في الاحتجاجات ضد العولمة، إلا انه لا بد من وضع قناع العدو على كيان ما... وإذا لم يكن الـ« بلاك بلوك »، فإنه الإمارات، حيث تحدث اللواء عماد الدين حسين، مساعد الرئيس للأمن المجتمعي عن تورطها في عنف الجمعة الماضية... « مؤامرة » أعلن عنها مساعد الرئيس، وتسربت بموازاتها معلومات عن « إماراتي قدم 20 ألف بطانية و20 ألف وجبة »، وآخر » جهز أكثر من خمسة آلاف قطعة سلاح لقتل الثوار ».
ولأن الغرام بحديث المؤامرة يشل التفكير، فإن أصحاب القناع الإماراتي لم يهتموا بغير الكلام المرسل، لأنه مريح للأعصاب، وسيعتبر رسالة إلى الإمارات رداً على اعتقال « الخلية الإخوانية »، وهي رواية أيضاً مستوحاة من تراث كل الأنظمة السلطوية عن « أجندات خارجية » وأصابع تلعب من الخلف... أصابع أجنبية رفع الرئيس إصبعه في مواجهتها. المهم أن رواية الـ« بلاك بلوك » تحوّلت على يد النائب العام إلى هزلية جديدة مع مطاردات لكل من يرتدي اللون الأسود... وفي الهزليات البوليسية، يختلط الضحك والعنف كما ستكشف الأيام المقبلة.

ـ2ـ

دوري الحظر.
استمرّ رد مدن القناة على قرار مرسي إعلان الطوارئ، فكانت الدعوة إلى مسابقة فرق كرة قدم تتم يومياً في الإسماعيلية. وفي اليوم الأول شارك فيها فريق اصفر من لاعبي فريق المدينة (« الإسماعيلي ») في مواجهة فريق اخضر من ضباط وجنود الجيش.
تعبير اتخذ بعداً غامضاً بعد تصريح الفريق عبد الفتاح السيسي وزير الدفاع عن « انهيار الدولة »، وذلك إذا « استمر الصراع السياسي في البلاد ».
غموض تعددت تفسيراته بين « وعد بالانقلاب »، أو « تهديد للمتظاهرين »، وهو كما يبدو في توقيته لحظة انتشار القوات المسلحة في مدن القناة يحاول صنع مسافة بين موقف الرئاسة وموقف الجيش، ويؤكد على انه ليس شريكاً في « عملية الانتقام » من المدن تحت حظر التجوال.
حديث « انهيار » يعني بشكل ما ان الجيش مازال هو « سر هذه الدولة »، وانه في طريقه إلى ترميم « كيانه » الذي تعرض لاهتزاز كبير بعد فشل المجلس العسكري في إدارة المرحلة الانتقالية.
القيادة الجديدة عادت بعد إبعاد المشير خطوة إلى الخلف كي لا تكون في لوحة التصويب والانتقام، وها هي الآن تستعيد مساحتها باستدعائها في مجال عمل قديم (المدن المحيطة بقناة السويس) ومن قبل سلطة (منتخبة) تتآكل شرعيتها، وتبحث عبر استدعاء الجيش ومنحه الضبطية القضائية عن قوة تمثل الغطاء الرسمي لحماية الرئيس الإخواني.
كما يمكن لنزول الجيش من جديد أن يعيد ذاكرة العداء مع الثورة، فتنقطع كل خطوط يمكن أن تلتقي عندها كتل متصارعة ضد الرئيس.

ـ3ـ 

ضباط أحرار.
ظهروا هذه المرة في الشرطة، ووجهوا ثلاثة بيانات نشرت مزاج التمرد بين ضباط رفضوا تعليمات وزير الداخلية بضرب المتظاهرين، وسلموا المدرعات وانسحبوا من المواجهات التي اعتبروها تنفيذاً لمخطط إخواني يجر الشرطة إلى الدفاع عن الرئيس.
الوزير يبحث عن « الضباط الأحرار »، وهم أرسلوا إليه « نحن أقرب إليك مما تتخيل... موجودون في كل الإدارات والمديريات، ولن تثنينا عن مواصلة هدفنا الأسمى في حماية شعبنا ».
هل هي حركة مقاومة لعودة الدولة البوليسية؟ أم اعتراض على العلاقة الحميمة بين الوزير والإخوان؟ أو رغبة في الدفاع عن المسافة التي لعب عليها الوزير السابق؟ أسئلة تصلح خلفية للحكاية الممتدة حول فندق « سميراميس »، حيث اختارت الشرطة موقعها لمواجهة المتظاهرين إلى مجلس الشورى، وهو موقع بين سفارات (أبرزها الولايات المتحدة وبريطانيا) وفنادق مهمة، وبينما تلقى قنابل الغاز بهستيرية ويُستخدم الاعتقال العشوائي، هاجم اللصوص والبلطجية الفندق، ولم يواجههم بحسب إدارة الفندق إلا الثوار. لكن أجهزة الدعاية الإخوانية كان لها رواية بطلها طبعاً الـ« بلاك بلوك ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire