jeudi 31 janvier 2013

Syrie : L’opposition syrienne se réunit au Caire après les déclarations de son chef

Un combattant de l’« Armée syrienne libre » à l’heure de la pause. (Photo reuters prise le 30 janvier 2013)

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L’opposition syrienne se réunit jeudi au Caire, après les déclarations inattendues de son chef affirmant être prêt à dialoguer sous conditions avec le régime, a indiqué un membre de la Coalition.
"Cette réunion était convoquée bien avant ces déclarations du chef de la Coalition de l’opposition Ahmed Moaz al-Khatib afin de discuter de la distribution d’une aide financière reçue du Qatar, mais évidemment le sujet va changer maintenant", a affirmé à l’AFP Samir Nachar, membre de la Coalition. Mercredi, Ahmed Moaz al-Khatib avait affirmé qu’"en signe de bonne volonté", il était "prêt à des discussions directes avec des représentants du régime syrien au Caire, en Tunisie ou à Istanbul", avec toutefois comme principale condition, la libération des "160 000 détenus" dans le cadre du soulèvement contre le régime.
Ces déclarations avaient aussitôt suscité le rejet d’une partie de l’opposition, notamment du Conseil national syrien (CNS), principale composante de la Coalition. "George Sabra (chef du CNS), qui ne devait pas venir à cette réunion en raison d’autres engagements, a changé son programme pour y participer et il est arrivé au Caire", a précisé Samir Nachar. Soutenant le chef de la Coalition, l’ambassadeur de l’opposition syrienne en France, Monzer Makhus, a expliqué cet "assouplissement" par le fait qu’Ahmed Moaz al-Khatib "se sent une responsabilité particulière pour tenter de débloquer la situation devant la catastrophe qui est toujours là en Syrie". Il a également précisé que les discussions se feraient sans le président Bashar el-Assad et son entourage, qu’il a qualifiés de "criminels de guerre".
De son côté, le quotidien Al-Watan, proche du régime en Syrie, a noté "les divisions de l’opposition syrienne à l’étranger incapable d’adopter une position commune face à la crise et aux moyens de la résoudre". La déclaration d’Ahmed Moaz al-Khatib arrive, souligne le journal, "quelques heures après la conférence ratée à Paris", faisant allusion à une réunion internationale organisée lundi par la France au cours de laquelle la Coalition avait réclamé un soutien financier et des armes.
Les propos d’Ahmed Moaz al-Khatib interviennent également après que l’opposition tolérée réunie à Genève "a approuvé (mardi) l’idée d’un dialogue prévu par la déclaration de Genève" qui prévoit une transition en Syrie, sans toutefois se prononcer sur le sort de Bashar el-Assad. Le journal évoque ainsi "l’émergence d’un nouveau rassemblement plus réaliste et aux buts plus intelligents que de réclamer de l’argent à l’Occident et aux Arabes pour construire une société démocratique et plurielle où il n’y aura aucune place pour le fondamentalisme politique et militaire".

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