Le président égyptien Mohamed Morsi a déclaré dimanche soir l’état
d’urgence pendant trente jours dans les villes de Suez, Ismaïlia et
Port-Saïd, théâtres d’affrontements qui ont fait au moins 49 morts
depuis quatre jours dans le pays.
"J’ai promis de ne pas prendre de mesures exceptionnelles à moins d’y
être forcé, et c’est ce que je fais ici. J’annonce l’état d’urgence dans
les villes d’Ismaïlia, de Suez et de Port-Saïd pendant une période de
30 jours", a déclaré Mohamed Morsi lors d’une allocution télévisée.
L’état d’urgence entrera en vigueur à partir de minuit, a-t-il ajouté.
Le président égyptien a également annoncé l’instauration d’un couvre-feu
dans ces trois villes à partir de lundi, de 21H00 (19h00 GMT) à 06H00
(04H00 GMT).
"La protection de la nation relève de la responsabilité de tout un
chacun. Nous ferons face à toute menace contre sa sécurité avec force et
fermeté, dans le cadre de la loi", a déclaré Morsi.
Il a également présenté ses condoléances aux familles des victimes et appelé les principaux dirigeants politiques à un dialogue.
Peu après son allocution, le bureau de la présidence a appelé partisans
et opposants au gouvernement, le chef de la gauche nassérienne Hamdine
Sabahi, ainsi que l’ancien président de la Ligue arabe, Amr Moussa, à
dialoguer lundi à 18H00 (16H00 GMT), au palais présidentiel du Caire.
L’annonce de l’état d’urgence a provoqué de nouvelles manifestations à
Ismaïlia, où près de 200 personnes sont descendues dans les rues, selon
un témoin.
"A bas Morsi, à bas l’état d’urgence", ont scandé les manifestants.
Les militants des droits de l’homme estiment que l’état d’urgence va
conférer de vastes pouvoirs à la police, sous la tutelle du ministère de
l’Intérieur, pour procéder à des arrestations.
Les Frères musulmans ont accusé régulièrement par le passé l’ancien
président Hosni Moubarak d’utiliser l’état d’urgence pour étouffer toute
opposition et emprisonner les membres de la confrérie sans procès
équitable.
Khaled Dawoud, porte-parole du Front de salut national, principale
coalition d’opposition égyptienne a salué dimanche les mesures prises
par Mohamed Morsi pour restaurer la sécurité.
"Bien sûr nous pensons que le président passe à côté du vrai problème
sur le terrain qui est sa propre politique", a-t-il déclaré à Reuters,
tout en ajoutant : "Son appel à l’état d’urgence est une bonne décision
étant donné ce qui se passe, à savoir les violences et les actes
criminels".
Sept personnes ont été tuées dimanche à Port-Saïd, en Egypte, lors des
obsèques des 33 victimes des violences de la veille dans cette ville
portuaire située à l’embouchure du canal de Suez, sur la Méditerranée.
De violentes émeutes ont éclaté samedi après la condamnation à mort de
21 accusés, pour la plupart des habitants de Port-Saïd, jugés pour le
drame survenu en février 2012 dans le stade de football de la ville, où
74 personnes avaient trouvé la mort.
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