mardi 1 janvier 2013

Libye : Dans l'affaire de l'attentat de Benghazi,le département américain a fait une "grave erreur"

Les sénateurs Susan Collins et Joseph Lieberman lors des discussions sur le rapport concernant les déficiences en matière de sécurité dans l'affaire de l'attentat de Benghazi, en Libye. Photo : Susan Walsh/AP/SIPA 


Presque quatre mois après l'attentat qui a touché le consulat de Benghazi, de nouvelles révélations nous parviennent. Un rapport du Sénat américain, publié lundi, concernant cette attaque par des islamistes constate que le département d'Etat américain a fait une "grave erreur" en refusant de fermer sa mission à Benghazi, en Libye, en dépit de la détérioration de la sécurité dans le pays.
Celui-ci a été maintenu ouvert malgré "l'incapacité du gouvernement libyen d'en assurer la protection et de l'environnement de menace croissante décrit par les services de renseignement", conclut le rapport. L'attaque du consulat, le 11 septembre dernier, a coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur, Chris Stevens.

Des mesures de sécurité "largement inadéquates"
Le rapport intervient quelques semaines après une enquête interne du département d'Etat, selon laquelle les mesures de sécurité sur le site étaient "largement inadéquates". Un diplomate américain a démissionné à la suite de cette enquête, commandée par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, et trois autres ont été relevés de leurs fonctions.
Dans leur rapport distinct, les sénateurs recommandent que le département d'Etat se prépare désormais à tout type d'attaques, même s'il n'y a pas de menace imminente. Ils estiment également que "si un pays n'est pas en mesure de remplir ses obligations de protection des missions diplomatiques américaines", le département d'Etat doit mettre en place ses propres "mesures de sécurité additionnelles", tenter de renforcer les forces de sécurité du pays ou "décider de fermer" sa mission.

"Approfondir la surveillance en Libye"
Les sénateurs demandent d'autre part à l'administration de "parler clairement et de manière cohérente" en cas d'attaques terroristes. L'opposition républicaine avait ouvertement critiqué le président Barack Obama et son administration pour avoir affirmé dans un premier temps que l'attaque résultait d'un acte de protestation, et non d'un acte terroriste.
Le rapport du Sénat estime, en outre, que les agences de renseignement devraient, elles, "élargir et approfondir leur surveillance en Libye, et au-delà, des groupes violents d'extrémistes islamistes qui émergent dans la région et n'ont pas de liens opérationnels directs avec Al-Qaïda ou ses principaux groupes affiliés".

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