Presque quatre mois après l'attentat
qui a touché le consulat de Benghazi, de nouvelles révélations nous
parviennent. Un rapport du Sénat américain, publié lundi, concernant
cette attaque par des islamistes constate que le département d'Etat
américain a fait une "grave erreur" en refusant de fermer sa mission à
Benghazi, en Libye, en dépit de la détérioration de la sécurité dans le
pays.
Celui-ci a été maintenu ouvert malgré
"l'incapacité du gouvernement libyen d'en assurer la protection et de
l'environnement de menace croissante décrit par les services de
renseignement", conclut le rapport. L'attaque du consulat, le 11
septembre dernier, a coûté la vie à quatre Américains, dont
l'ambassadeur, Chris Stevens.
Des mesures de sécurité "largement inadéquates"
Le rapport intervient quelques
semaines après une enquête interne du département d'Etat, selon laquelle
les mesures de sécurité sur le site étaient "largement inadéquates". Un
diplomate américain a démissionné à la suite de cette enquête,
commandée par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, et trois
autres ont été relevés de leurs fonctions.
Dans leur rapport distinct, les
sénateurs recommandent que le département d'Etat se prépare désormais à
tout type d'attaques, même s'il n'y a pas de menace imminente. Ils
estiment également que "si un pays n'est pas en mesure de remplir ses
obligations de protection des missions diplomatiques américaines", le
département d'Etat doit mettre en place ses propres "mesures de sécurité
additionnelles", tenter de renforcer les forces de sécurité du pays ou
"décider de fermer" sa mission.
"Approfondir la surveillance en Libye"
Les sénateurs demandent d'autre part à
l'administration de "parler clairement et de manière cohérente" en cas
d'attaques terroristes. L'opposition républicaine avait ouvertement
critiqué le président Barack Obama et son administration pour avoir
affirmé dans un premier temps que l'attaque résultait d'un acte de
protestation, et non d'un acte terroriste.
Le rapport du Sénat estime, en outre,
que les agences de renseignement devraient, elles, "élargir et
approfondir leur surveillance en Libye, et au-delà, des groupes violents
d'extrémistes islamistes qui émergent dans la région et n'ont pas de
liens opérationnels directs avec Al-Qaïda ou ses principaux groupes
affiliés".
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