dimanche 7 octobre 2012

Tunisie : : création d’une "task force" sur l’immigration, annonce le président tunisien Marzouki lors d'une rencontre "Euroméditerranée"

Au Sommet 5+5 entre Européens et Arabes, les pays des rives nord et sud de la Méditerranée ont promis de s’entraider sur le plan politique comme économique dans un climat "plus sincère et amical", bouleversé par les révolutions arabes.
"C’était la première réunion de ce type depuis neuf ans, organisée dans un contexte historique de profondes transformations. Ce sommet était important et bienvenu", a estimé samedi lors de la conférence de presse finale le Premier ministre maltais Lawrence Gonzi.
Il a souligné que le 5+5 n’était "pas une institution" mais un forum "pour discuter et échanger des expériences en matière de sécurité, migration, développement économique, questions sociales".
"Les jeunes et générations futures", leur formation, leurs aspirations "ont été au premier plan" du sommet y compris dans les débats sur la sécurité alimentaire, le pétrole ou l’eau.
Preuve que la rive sud était demandeuse d’une telle rencontre, M. Gonzi était entouré devant la presse des dirigeants libyen, marocain, tunisien et mauritanien, qui ont qualifié de "succès" ce sommet 5+5 (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal + Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie), le premier depuis la chute des régimes tunisien, libyen et égyptien.
"Différemment de réunions où tout est préparé à l’avance, ici on s’est dit des vérités et contre-vérités. Mais l’idée était de chercher l’unité entre deux rives où l’une (le Nord) affronte des problèmes économiques et l’autre une crise politique", a relevé le Premier ministre marocain Abdelilah Benkirane.
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est du même avis : "le sommet a permis de discuter franchement et sincèrement de tout, sans s’entourer toujours de diplomatie". L’objectif était, à ses yeux, de rapprocher le Nord "très avancé sur les plans économiques et techniques et le Sud théâtre de changements extrêmement importants et qui dispose d’énormes ressources".
La Déclaration de Malte adoptée pendant le Sommet a insisté sur "le vaste patrimoine partagé de culture, civilisation et histoire et sur les aspirations des peuples de la région à un partenariat avec pour objectifs la démocratie, la stabilité, la sécurité et la prospérité".
Selon le président tunisien, la réunion a aussi permis de progresser vers une relance de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Il a dit avoir obtenu l’accord du Maroc et de l’Algérie pour participer à un sommet de l’UMA dans les prochains mois. La Libye a aussi donné son assentiment.
Le président de la Commission européenne José Barroso "nous a dit qu’il n’est pas normal que le Maghreb soit la région la moins intégrée du monde", a confié Moncef Marzouki.
"Un espace de 100 millions de consommateurs peut être un atout aussi pour le développement de l’Europe car le Maghreb a besoin d’infrastructures", a ajouté le président tunisien.
L’UMA était présente au sommet en tant qu’observatrice tout comme la Ligue arabe et l’Union pour la Méditerranée.
Pour le chef d’Etat libyen Mohamed El-Magarief, le sommet a été "dans la bonne direction pour créer une meilleure compréhension et une plus forte coopération entre les pays" afin d’aboutir "aux objectifs communs de démocratie, prospérité et liberté".
L’un des sujets les plus sensibles discutés au sommet a été celui des migrants qui quittent chaque année par milliers la rive sud de la Méditerranée pour se faire une nouvelle vie au Nord.
Le président tunisien a annoncé la création au sein du 5+5 d’une "task force" pour décourager ce phénomène et "secourir ces gens afin d’éviter les tragédies en mer" via notamment une meilleure coordination des forces maritimes à l’échelle régionale. Tunis hébergera une réunion 5+5 des ministres chargés des questions de sécurité et humanitaires pour mettre au point "les détails techniques".
"Il y a des enfants tunisiens, des Libyens, parfois des gamins très jeunes qui meurent dans des naufrages. Ces drames humains ne peuvent pas être acceptés. Aucun développement économique ne peut se payer à ce prix", a-t-il ajouté.

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Création d’une "task force" sur l’immigration, annonce le président tunisien Marzouki
Le président tunisien Moncef Marzouki a annoncé samedi à l’issue du sommet 5+5 à Malte la création par ce forum euro-méditerranéen d’une "task force pour regrouper les énergies" face à l’"urgence absolue" des problème posés par l’immigration des pays du Sud vers le Nord.
"C’est bien de parler de développement, de réseaux d’énergie solaire, mais l’urgence absolue pour moi, l’urgence démocratique c’est l’immigration", a-t-il déclaré. "J’ai proposé et le sommet a validé la création d’une task force pour empêcher cette émigration et secourir ces gens afin d’éviter ces tragédies en mer", a-t-il ajouté.
"Il y a des enfants tunisiens, des Libyens, parfois des gamins très jeunes qui meurent dans des naufrages. Chaque naufrage est une catastrophe pour des êtres humains. Ces drames humains ne peuvent pas être acceptés. Aucun développement économique ne peut se payer à ce prix", a-t-il ajouté.
Il faut selon lui "mettre en commun les efforts et les ressources mais ce ne doit pas être une opération de sécurité, ce doit être humanitaire. On ne peut pas accepter que des centaines de gens se noient en Méditerranée", a-t-il insisté.
Les pays doivent s’unir sur le plan maritime notamment pour éviter ces "tragédies en mer", selon M. Marzouki.
"Notre jeunesse a de fortes aspirations mais nous ne pouvons pas faire de miracles" pour le développement économique, a-t-il dit, demandant "aux jeunes d’être patients. Il faut du temps car la Tunisie a hérité de plus de 50 ans de corruption".
Le président tunisien a annoncé la tenue "prochaine" dans son pays d’une réunion au niveau des ministres en charge de la sécurité, de l’immigration et des questions humanitaires pour mettre au point "les détails techniques" de la task force. "L’important c’est d’être d’accord sur le plan politique, puis on discutera" des détails, a-t-il ajouté.
La Déclaration de Malte adoptée par les 10 chefs d’Etat et de gouvernement arabes qui étaient réunis à La Valette vendredi et samedi a en effet souligné que "la gestion des flux migratoires ne peut pas être atteinte uniquement au moyen des mesures de contrôle". "Elle requiert aussi une action concertée pour affronter les causes fondamentales de la migration avec le développement d’une solidarité efficace, rapide et tangible", ajoute-t-elle.
Le sommet 5+5 à Malte était le premier depuis neuf ans pour le Dialogue 5+5 (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal + Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie).

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Les pays du dialogue 5+5 déterminés à une coopération "significative" avec le Mali
Les pays du groupe 5+5 appellent à une coopération "significative" et une solution "rapide" qui conserve l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la souveraineté du Mali "afin d’adresser l’impact négatif de cette situation sur la paix et la stabilité de cette région", indique la déclaration finale du sommet de haut niveau du dialogue 5+5 entre les pays de la rive nord et sud de la Méditerranée.
Exprimant leur "préoccupation" quant à la situation d’instabilité et d’insécurité au Mali, en particulier dans le Nord, les 10 pays du pourtour méditerranéen ont salué l’action du Conseil de sécurité de l’Onu et soutient la CEDEAO, au moyen de sa médiation et l’Union Africaine dans leurs efforts vers une solution globale à la crise malienne.
Ils ont exprimé leur "soutien" à la stratégie régionale développée par les pays de la région du Sahel qui visent " à construire une région sûre et développée basée sur les principes d’appropriation, par les pays susmentionnés, de leur sécurité régionale et de leur responsabilité individuelle et collective dans la lutte contre le terrorisme et des partenariats actifs engagés par les acteurs principaux au sein de stratégies élargies dans cette région".
Le sommet du dialogue 5+5 a réaffirmé, à cet effet, la nécessité de combattre le terrorisme et le crime organisé transnational qui mettent en péril la sécurité et la stabilité de la région.
Sur la situation en Syrie, le dialogue 5+5 a condamné "toute violence, de quelque côté que cela provienne", et appelle à y mettre fin "immédiatement". Il a réaffirmé "son plein soutien" au Secrétaire général des Nations unies et l’Envoyé spécial de la Ligue arabe, Lakhdar Ibrahimi, de rester pleinement concentrés sur la crise syrienne et encourage toutes les parties de coopérer en apportant une fin immédiate à toute violence et violation des droits de l’homme et procurant une transition politique menée par la Syrie.
Le 2ème sommet du dialogue 5+5 de deux jours s’est ouvert vendredi après-midi en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a été désigné par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour diriger la délégation algérienne aux travaux de ce sommet.
Le sommet du groupe 5+5, qui est une enceinte de dialogue politique informel, vise à instaurer une coopération plus étroite entre les pays de l’Union du Maghreb Arabe (Algérie,Tunisie, Maroc, Libye et Mauritanie) et cinq pays de l’Union européenne (France, Italie, Espagne, Portugal et Malte) par le dialogue politique et en encourageant une meilleure gestion des ressources dans le but de renforcer l’indépendance régionale et le développement.

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