mardi 16 octobre 2012

Syrie : Washington demande aux voisins de la Syrie de surveiller leur espace aérien

Les États-Unis ont demandé lundi aux pays voisins de la Syrie de surveiller leur espace aérien, après l’interception la semaine dernière par la Turquie d’un avion de ligne syrien Moscou-Damas qui convoyait du matériel militaire. "Nous encourageons tous les voisins de la Syrie à être vigilants quant à l’utilisation de leur espace aérien, particulièrement maintenant que nous avons un cas concret", a déclaré la porte-parole du département d’État, Victoria Nuland. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a répété lundi que l’appareil de Syrian Air en provenance de Moscou et à destination de Damas, intercepté le 10 octobre au-dessus d’Ankara, transportait du "matériel de guerre".
La Russie assure, elle, qu’il s’agissait d’équipement radar "légal". Cet avion de ligne avait été contraint par des chasseurs turcs à atterrir à Ankara et la fouille avait révélé qu’il était chargé "d’équipements et de munitions à destination du ministère syrien de la Défense", selon la Turquie.
Recep Tayyip Erdogan a également indiqué avoir ordonné la fermeture de l’espace aérien de la Turquie aux avions syriens "juste après" l’interception de ce vol Moscou-Damas. La Syrie a, par mesure de "réciprocité", interdit son espace aérien aux avions turcs. "Nous défendons la décision prise par la Turquie après ce qui semble être une violation de son espace aérien et nous ne sommes franchement pas très surpris que les Syriens aient pris des mesures de rétorsion", a commenté Victoria Nuland. Un temps alliées, la Syrie et la Turquie sont au bord du conflit depuis un bombardement syrien d’un village frontalier turc, le 3 octobre. L’armée turque a riposté depuis à plusieurs reprises à des tirs d’obus syriens qui ont touché son territoire.
Ankara a également procédé lundi au contrôle d’un avion-cargo arménien à destination d’Alep, en Syrie, qui transportait de l’aide humanitaire.

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Raids aériens sur une région clé du nord de la Syrie aux mains des rebelles
Des avions de combat syriens ont largué des bombes mardi avant l’aube sur les alentours de Maaret al-Nooman, une région stratégique du nord du pays que les troupes du régime cherchent à reprendre aux rebelles, selon une ONG syrienne. Ces raids sont "les plus violents" depuis que les insurgés ont pris le contrôle de cette ville de la province d’Idleb le 9 octobre, a déclaré à l’AFP le président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahman.
Les frappes aériennes visent à dégager la voie à l’arrivée de renforts militaires pour déloger les rebelles de la ville, située sur la principale autoroute reliant Damas à Alep, la région voisine d’Idleb. Les renforts de l’armée vers ces régions du Nord doivent nécessairement emprunter cette autoroute, les régions rurales alentour étant tenues par la rébellion. En prenant Maaret al-Nooman, les rebelles ont coupé cette route internationale. Depuis, ils attaquent systématiquement tous les renforts empruntant cette route, selon l’OSDH.
"Les localités et villages de Hisch, Maarchamcha, Maarchamarin, Telminse et Deir al-Gharbi, dans les alentours de Maaret al-Nooman, sont la cible des bombardements des avions de combat", a précisé l’OSDH. Les batteries antiaériennes des rebelles y ont riposté. "L’armée loyaliste tente de regrouper et masser ses forces pour reprendre Maaret al-Nooman, mais ne parvient pas à faire parvenir les renforts", selon Rami Abdel Rahman. Ces raids surviennent au lendemain d’une nouvelle journée de violences sanglantes à travers la Syrie durant laquelle 151 personnes ont péri - 78 civils, 46 soldats et 27 rebelles -, selon l’OSDH. Le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 par la répression d’une contestation populaire contre le régime de Bashar el-Assad, a fait plus de 33 000 morts, selon l’OSDH.

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