Les États-Unis ont demandé lundi aux pays voisins de la Syrie de
surveiller leur espace aérien, après l’interception la semaine dernière
par la Turquie d’un avion de ligne syrien Moscou-Damas qui convoyait du
matériel militaire. "Nous encourageons tous les voisins de la Syrie à
être vigilants quant à l’utilisation de leur espace aérien,
particulièrement maintenant que nous avons un cas concret", a déclaré la
porte-parole du département d’État, Victoria Nuland. Le Premier
ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a répété lundi que l’appareil de
Syrian Air en provenance de Moscou et à destination de Damas, intercepté
le 10 octobre au-dessus d’Ankara, transportait du "matériel de guerre".
La Russie assure, elle, qu’il s’agissait d’équipement radar "légal". Cet
avion de ligne avait été contraint par des chasseurs turcs à atterrir à
Ankara et la fouille avait révélé qu’il était chargé "d’équipements et
de munitions à destination du ministère syrien de la Défense", selon la
Turquie.
Recep Tayyip Erdogan a également indiqué avoir ordonné la fermeture de
l’espace aérien de la Turquie aux avions syriens "juste après"
l’interception de ce vol Moscou-Damas. La Syrie a, par mesure de
"réciprocité", interdit son espace aérien aux avions turcs. "Nous
défendons la décision prise par la Turquie après ce qui semble être une
violation de son espace aérien et nous ne sommes franchement pas très
surpris que les Syriens aient pris des mesures de rétorsion", a commenté
Victoria Nuland. Un temps alliées, la Syrie et la Turquie sont au bord
du conflit depuis un bombardement syrien d’un village frontalier turc,
le 3 octobre. L’armée turque a riposté depuis à plusieurs reprises à des
tirs d’obus syriens qui ont touché son territoire.
Ankara a
également procédé lundi au contrôle d’un avion-cargo arménien à
destination d’Alep, en Syrie, qui transportait de l’aide humanitaire.
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Raids aériens sur une région clé du nord de la Syrie aux mains des rebelles
Des avions de combat syriens ont largué des bombes mardi avant l’aube
sur les alentours de Maaret al-Nooman, une région stratégique du nord
du pays que les troupes du régime cherchent à reprendre aux rebelles,
selon une ONG syrienne. Ces raids sont "les plus violents" depuis que
les insurgés ont pris le contrôle de cette ville de la province d’Idleb
le 9 octobre, a déclaré à l’AFP le président de l’Observatoire syrien
des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahman.
Les frappes aériennes visent à dégager la voie à l’arrivée de renforts
militaires pour déloger les rebelles de la ville, située sur la
principale autoroute reliant Damas à Alep, la région voisine d’Idleb.
Les renforts de l’armée vers ces régions du Nord doivent nécessairement
emprunter cette autoroute, les régions rurales alentour étant tenues par
la rébellion. En prenant Maaret al-Nooman, les rebelles ont coupé
cette route internationale. Depuis, ils attaquent systématiquement tous
les renforts empruntant cette route, selon l’OSDH.
"Les localités et villages de Hisch, Maarchamcha, Maarchamarin,
Telminse et Deir al-Gharbi, dans les alentours de Maaret al-Nooman,
sont la cible des bombardements des avions de combat", a précisé l’OSDH.
Les batteries antiaériennes des rebelles y ont riposté. "L’armée
loyaliste tente de regrouper et masser ses forces pour reprendre Maaret
al-Nooman, mais ne parvient pas à faire parvenir les renforts", selon
Rami Abdel Rahman. Ces raids surviennent au lendemain d’une nouvelle
journée de violences sanglantes à travers la Syrie durant laquelle 151
personnes ont péri - 78 civils, 46 soldats et 27 rebelles -, selon
l’OSDH. Le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 par la répression
d’une contestation populaire contre le régime de Bashar el-Assad, a fait
plus de 33 000 morts, selon l’OSDH.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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