Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a reçu lundi soir
l’approbation massive de son parti Likoud (droite) en faveur d’une liste
électorale commune avec la formation ultra-nationaliste du chef de la
diplomatie Avigdor Lieberman.
Une écrasante majorité des 1.600 délégués présents (sur 3.700) à la
"convention" du Likoud, réunie à Tel-Aviv dans une ambiance fiévreuse, a
approuvé à main levée cette alliance électorale avec le parti Israël
Beiteinou aux cris de "Bibi !, "Bibi !" (le surnom de Netanyahu),
selon un journaliste de l’AFP.
"Face aux défis financiers et sécuritaires, nous avons besoin d’unité et
de responsabilité", a plaidé le Premier ministre devant la convention,
une émanation des 120.000 à 130.000 adhérents encartés du Likoud, la
principale force de la droite israélienne.
"Aujourd’hui, il est essentiel que le camp national unisse ses forces.
C’est pourquoi j’ai demandé à Lieberman de faire campagne avec le
Likoud", a-t-il insisté, soulignant que ce parti conserverait son
indépendance et "poursuivrait sa mission de préserver notre sécurité,
notre héritage et notre économie".
Opposé à cette initiative, un dirigeant du Likoud, le ministre sans
portefeuille Michaël Eitan, a cherché à exploiter la grogne que
l’alliance surprise a suscitée parmi une partie des militants du Likoud
en tentant d’imposer un vote à bulletin secret à la convention.
Mais il n’a pas réussi à réunir les quelque 400 signatures nécessaires
pour que sa proposition soit retenue, Netanyahu ayant mis tout son
poids dans la balance pour le contrer.
Le Premier ministre avait rencontré dimanche soir des élus locaux ainsi
que des cadres du Likoud afin de les motiver. Et dans un message, il a
exhorté les membres de la convention à "voter pour (l’alliance
électorale), car Israël a besoin d’un Likoud fort", assurant que son
parti ne pourrait que tirer profit d’une liste commune pour les
élections législatives du 22 janvier.
Le vote de la convention du Likoud est intervenu en pleine guerre des
sondages. Pas moins de quatre d’entre eux ont été publiés depuis
dimanche soir.
Les scores attribués à la liste commune Likoud-Israël Beiteinou varient
de 35 mandats —ce qui constituerait un revers cinglant et justifierait
les critiques des opposants— à 43 mandats, un succès relatif dans la
mesure où ces deux partis disposent dans le Parlement sortant d’un total
de 42 sièges (27 pour le Likoud et 15 pour Israël Beiteinou).
Malgré ces différences, tous les sondages montrent que l’actuelle
coalition de droite dirigée par Benjamin Netanyahu, qui bénéficie du
soutien de formations religieuses et d’extrême-droite, remporterait une
majorité d’au moins 64 sièges (sur 120) face à un bloc centriste et de
gauche divisé par des querelles d’ego.
L’ex-Premier ministre Ehud Olmert, qui n’a pas exclu de se présenter
comme le fédérateur de l’opposition, ne s’est toujours pas décidé à
descendre dans l’arène. L’ancienne chef de la diplomatie Tzipi Livni
maintient également le suspense.
Mais, selon les sondages, l’entrée en lice d'Olmert, encore sous le
coup d’une procédure judiciaire pour une affaire de corruption, ou de
Mme Livni ne changerait pas fondamentalement la donne.
Les deux autres ténors de l’opposition Shelly Yachimovich à la tête du
Parti travailliste, crédité de 20 à 23 mandats (contre 13 aujourd’hui)
ou Yaïr Lapid, un ancien journaliste qui a lancé un parti centriste
laïque "Yesh Atid" ("Il y a un avenir" en hébreu), susceptible de
recueillir 9 à 15 sièges, ont déjà fait savoir qu’ils n’avaient aucune
intention de se désister en faveur de M. Olmert ou de Mme Livni.
Le Parlement israélien a voté sa dissolution le 15 octobre et convoqué
des législatives anticipées pour le 22 janvier 2013, huit mois avant la
fin de sa législature.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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