lundi 22 octobre 2012

Syrie : Attentat à Damas le jour de la rencontre entre Assad et Brahimi

Un attentat a fait 13 morts dimanche à Damas, au moment où le président Bashar al Assad affirmait devant le médiateur international Lakhdar Brahimi que l’arrêt des livraisons d’armes aux rebelles est la clé d’un règlement politique du conflit syrien.
Une voiture piégée a explosé dans le quartier de Bab Tuma, situé à la limite de la vieille ville, et a fait 13 morts, a indiqué le ministère syrien de l’Intérieur. Selon la télévision, l’explosion s’est produite près d’un commissariat de police.
L’émissaire international, qui effectue une tournée au Proche-Orient, s’est déplacé en Syrie pour tenter d’obtenir des deux camps une trêve de quelques jours pendant la période des fêtes de l’Aïd al Adha qui débutent jeudi.
Selon l’agence officielle Sana, le président syrien a indiqué à son visiteur que son pays soutenait "tout effort sincère pour trouver une solution politique à la crise, basée sur le respect de la souveraineté syrienne et le rejet de toute intervention étrangère".
Toute proposition "doit être centrée sur le principe de la fin du terrorisme et (...) sur un engagement des pays impliqués dans le soutien, la fourniture d’armes et l’hébergement des terroristes en Syrie à mettre fin à ces actes", a ajouté Bashar al Assad.
A l’issue de l’entretien, Lakhdar Brahimi a été avare de confidences. Il a réitéré son appel à une pause dans les combats qui ont fait, selon l’opposition, plus de 30.000 morts depuis le début du soulèvement en mars 2011.
"Tous peuvent commencer cela (la trêve) quand ils le veulent, aujourd’hui ou demain par exemple. Pour la période de l’Aïd et au-delà", a-t-il déclaré aux journalistes. La fête religieuse débute jeudi à l’aube et dure trois à quatre jours.
L’ancien ministre algérien des Affaires étrangères a dit avoir contacté des personnalités de l’opposition en Syrie et à l’étranger, y compris des chefs militaires, ainsi que des dirigeants des pays voisins dont certains soutiennent l’insurrection.
"Elles ont répondu qu’elles répondraient positivement à une initiative (de cessez-le-feu) venant du gouvernement. Nous espérons que l’Aïd sera calme en Syrie, même si ce ne sera pas un Aïd heureux", a-t-il ajouté.
"Si nous constatons que ce calme se poursuit pendant l’Aïd, nous tenterons de construire sur cette base. Si cela ne se produit pas, nous continuerons néanmoins d’essayer et nous travaillerons à ouvrir la voie de l’espoir pour le peuple syrien."
La Turquie, voisine de la Syrie, a appelé toutes les parties à observer une trêve. L’Iran, qui soutient Bashar al Assad, s’y est aussi déclaré favorable tout en estimant que l’ingérence étrangère constituait le principal problème en Syrie.
Un précédent cessez-le-feu, conclu en avril dernier, n’a duré que quelques jours. L’impasse diplomatique a entraîné la démission quelques mois plus tard du prédécesseur de Lakhdar Brahimi, l’ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan.
Sur le terrain, l’Observatoire syrien pour les droits de l’homme (OSDH, proche de l’opposition) a annoncé que 140 personnes avaient été tuées en Syrie au cours de la journée de samedi.
Des habitants ont déclaré que les forces gouvernementales ont bombardé plusieurs quartiers situés à la périphérie de la capitale au cours de la nuit de samedi à dimanche.

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