Des combats ont éclaté mardi dans un camp de réfugiés à Damas entre
Palestiniens et rebelles syriens, dont l’un des principaux soutiens le
Qatar a accusé le régime de Bashar al-Assad de mener une "guerre
d’extermination" contre son peuple.
Sur le plan diplomatique, l’émissaire international Lakhdar Brahimi,
était attendu mardi en Chine, après s’être rendu à Moscou lundi.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a lancé un
appel aux pays de la région pour ouvrir un dialogue avec le régime du
président Bashar al-Assad, une proposition qui a été rejetée par son
homologue turc, Ahmet Davutoglu.
Mardi à l’aube, des affrontements ont opposé à Damas des rebelles et des
Palestiniens à Yarmuk, le camp de réfugiés situé dans le sud de la
capitale, où vivent quelque 148500 Palestiniens, a indiqué une ONG et
des militants anti-Bashar.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), de violents
combats entre militaires et rebelles dans le quartier limitrophe de
Hajar al-Aswad se sont déplacés lundi soir à Yarmuk.
Ils ont opposé jusqu’à l’aube les insurgés aux combattants palestiniens
du Front Populaire pour la libération de la Palestine-Commandement
général (FPLP-CG) d’Ahmad Jibril. Selon des militants, l’armée régulière
est venue prêter main forte au FPLP-CG.
Le porte-parole de cette organisation Anwar Raja a indiqué à l’AFP
qu’"un groupe terroriste armé venant de Hajar al-Aswad, a tenté de
s’infiltrer vers 02H30 (00H30 GMT) dans le camp de réfugiés de Yarmuk
mais des comités populaires, que nous avons formés pour empêcher ce
genre d’infiltration, ont réagi et la fusillade a duré une heure sans
faire de victimes".
"Notre objectif est d’empêcher que le camp soit pris en otage et
devienne un champ de bataille mais il existe des parties de l’opposition
syrienne armée qui souhaitent l’entraîner dans les dédales de la crise
intérieure syrienne", a-t-il ajouté.
"Nous travaillons, a-t-il souligné, uniquement pour le droit au retour en Palestine" des réfugiés palestiniens.
Il y a en Syrie environ 510.000 réfugiés enregistrés à l’UNRWA (Office
des Nations-Unies chargé des réfugiés palestiniens). La majorité d’entre
eux sont des réfugiés ayant fui lors de la création de l’Etat d’Israël
en 1948 et de la guerre qui a suivi, ou leurs descendants. Ils sont
répartis dans neuf camps totalement contrôlés par des organisations
palestiniennes.
Dans le reste du pays, l’armée et les rebelles s’affrontaient dans un
quartier de Homs et à Rastane, une localité proche, assiégée depuis des
mois par l’armée régulière.
A Alep, la métropole du nord, les insurgés ont attaqué sur trois
fronts : des combats ont lieu avec l’armée dans le nord-ouest de la
ville, dans le quartier chic de Zahra, où se trouve le siège des
redoutables services de renseignements de l’armée de l’air, et à Seryan,
où les rebelles veulent s’emparer du camp militaire de Tarik Ibn Ziad,
selon les habitants.
Plus au sud, des raids aériens ont visé Maaret al-Nooman, une ville
stratégique sur la route Damas-Alep, tuant quatre personnes, dont trois
fillettes, et des combats se poursuivent à l’est autour du camp de Wadi
Deif.
Entre vendredi et lundi, les quatre jours pendant lesquels une trêve
négociée par Lakdhar Brahimi était censée être observée, 560 personnes
ont péri.
Lundi, le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe a reconnu que la
situation ne faisait qu’empirer. "Si ce n’est pas une guerre civile, je
ne sais pas ce que c’est", a-t-il déclaré.
Le Premier ministre du Qatar, Hamad Ben Jassem Al-Thani, a estimé que le
conflit sanglant en Syrie était une "guerre d’extermination" contre le
peuple syrien mettant en cause le régime et l’impuissance de la
communauté internationale.
"Cette guerre d’extermination est menée avec un permis de tuer en
premier lieu du gouvernement syrien, mais en deuxième lieu de la
communauté internationale" en raison de l’attitude de certains pays du
Conseil de sécurité.
"Nous avons confiance en M. Brahimi (...) mais nous avons besoin qu’il
élabore une idée précise pour une solution devant le Conseil de
sécurité, afin d’entamer la période transitoire pour un transfert de
pouvoir", a encore dit cheikh Hamad.
A Pékin et à Moscou, l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères
devait tenter une nouvelle fois de convaincre les dirigeants de relâcher
leur entrave à une action du conseil de sécurité de l’ONU.
M. Brahimi doit revenir en novembre devant le conseil de sécurité avec
de nouvelles propositions pour amener le président Bashar al-Assad et
l’opposition syrienne à la table des négociations, ont affirmé à l’AFP
des diplomates onusiens à l’AFP.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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