mercredi 31 octobre 2012

Syrie : Tentaives d’entraîner les Palestiniens d’un camp de réfugiés à Damas dans le conflit

Des combats ont éclaté mardi dans un camp de réfugiés à Damas entre Palestiniens et rebelles syriens, dont l’un des principaux soutiens le Qatar a accusé le régime de Bashar al-Assad de mener une "guerre d’extermination" contre son peuple.
Sur le plan diplomatique, l’émissaire international Lakhdar Brahimi, était attendu mardi en Chine, après s’être rendu à Moscou lundi.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a lancé un appel aux pays de la région pour ouvrir un dialogue avec le régime du président Bashar al-Assad, une proposition qui a été rejetée par son homologue turc, Ahmet Davutoglu.
Mardi à l’aube, des affrontements ont opposé à Damas des rebelles et des Palestiniens à Yarmuk, le camp de réfugiés situé dans le sud de la capitale, où vivent quelque 148500 Palestiniens, a indiqué une ONG et des militants anti-Bashar.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), de violents combats entre militaires et rebelles dans le quartier limitrophe de Hajar al-Aswad se sont déplacés lundi soir à Yarmuk.
Ils ont opposé jusqu’à l’aube les insurgés aux combattants palestiniens du Front Populaire pour la libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) d’Ahmad Jibril. Selon des militants, l’armée régulière est venue prêter main forte au FPLP-CG.
Le porte-parole de cette organisation Anwar Raja a indiqué à l’AFP qu’"un groupe terroriste armé venant de Hajar al-Aswad, a tenté de s’infiltrer vers 02H30 (00H30 GMT) dans le camp de réfugiés de Yarmuk mais des comités populaires, que nous avons formés pour empêcher ce genre d’infiltration, ont réagi et la fusillade a duré une heure sans faire de victimes".
"Notre objectif est d’empêcher que le camp soit pris en otage et devienne un champ de bataille mais il existe des parties de l’opposition syrienne armée qui souhaitent l’entraîner dans les dédales de la crise intérieure syrienne", a-t-il ajouté.
"Nous travaillons, a-t-il souligné, uniquement pour le droit au retour en Palestine" des réfugiés palestiniens.
Il y a en Syrie environ 510.000 réfugiés enregistrés à l’UNRWA (Office des Nations-Unies chargé des réfugiés palestiniens). La majorité d’entre eux sont des réfugiés ayant fui lors de la création de l’Etat d’Israël en 1948 et de la guerre qui a suivi, ou leurs descendants. Ils sont répartis dans neuf camps totalement contrôlés par des organisations palestiniennes.
Dans le reste du pays, l’armée et les rebelles s’affrontaient dans un quartier de Homs et à Rastane, une localité proche, assiégée depuis des mois par l’armée régulière.
A Alep, la métropole du nord, les insurgés ont attaqué sur trois fronts : des combats ont lieu avec l’armée dans le nord-ouest de la ville, dans le quartier chic de Zahra, où se trouve le siège des redoutables services de renseignements de l’armée de l’air, et à Seryan, où les rebelles veulent s’emparer du camp militaire de Tarik Ibn Ziad, selon les habitants. Plus au sud, des raids aériens ont visé Maaret al-Nooman, une ville stratégique sur la route Damas-Alep, tuant quatre personnes, dont trois fillettes, et des combats se poursuivent à l’est autour du camp de Wadi Deif.
Entre vendredi et lundi, les quatre jours pendant lesquels une trêve négociée par Lakdhar Brahimi était censée être observée, 560 personnes ont péri. Lundi, le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe a reconnu que la situation ne faisait qu’empirer. "Si ce n’est pas une guerre civile, je ne sais pas ce que c’est", a-t-il déclaré.
Le Premier ministre du Qatar, Hamad Ben Jassem Al-Thani, a estimé que le conflit sanglant en Syrie était une "guerre d’extermination" contre le peuple syrien mettant en cause le régime et l’impuissance de la communauté internationale.
"Cette guerre d’extermination est menée avec un permis de tuer en premier lieu du gouvernement syrien, mais en deuxième lieu de la communauté internationale" en raison de l’attitude de certains pays du Conseil de sécurité.
"Nous avons confiance en M. Brahimi (...) mais nous avons besoin qu’il élabore une idée précise pour une solution devant le Conseil de sécurité, afin d’entamer la période transitoire pour un transfert de pouvoir", a encore dit cheikh Hamad.
A Pékin et à Moscou, l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères devait tenter une nouvelle fois de convaincre les dirigeants de relâcher leur entrave à une action du conseil de sécurité de l’ONU.
M. Brahimi doit revenir en novembre devant le conseil de sécurité avec de nouvelles propositions pour amener le président Bashar al-Assad et l’opposition syrienne à la table des négociations, ont affirmé à l’AFP des diplomates onusiens à l’AFP.

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