vendredi 26 octobre 2012

Israël : Netanyahu et Lieberman font liste commune aux législatives

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a créé jeudi la première surprise de la campagne électorale en Israël en annonçant qu’il ferait liste commune avec le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman aux législatives du 22 janvier, renforçant son statut d’ultra-favori.
Son parti, le Likoud, et Israël Beiteinou, la formation nationaliste de Lieberman, présenteront une liste commune, mais sans toutefois fusionner, a-t-il précisé.
"Israël a besoin d’unifier ses forces pour gouverner et faire face aux défis sécuritaires et économiques (...) Le Likoud et Israël Beiteinou présenteront donc ensemble une liste commune au prochain scrutin pour laquelle il faudra déposer un seul bulletin" dans les urnes, a affirmé Netanyahu à la presse.
"Israël a besoin d’une coalition gouvernementale forte s’appuyant sur une liste politique se fondant sur une coopération authentique (...) Nous demandons à l’opinion de nous appuyer pour renforcer l’Etat et je demande un mandat clair afin de pouvoir m’occuper de l’essentiel", a-t-il encore dit.
Lieberman a de son côté indiqué qu’en associant son parti au Likoud, il entendait "contribuer à la stabilité du prochain gouvernement. C’est une affaire de responsabilité (...) De facto, nous avons d’ores et déjà ainsi instauré un changement du système politique, qui assurera la stabilité" du pouvoir.
En vertu de cette alliance surprise, Lieberman occupera forcément une position clef dans le futur gouvernement en cas de succès électoral, et se positionne ainsi en chef de la droite dans un avenir plus lointain.
L’instabilité politique est un phénomène chronique en Israël. Elle est causée par le système de la proportionnelle intégrale, qui favorise l’émergence de petits partis sectoriels et se traduit par la nécessité incontournable de former des coalitions gouvernementales souvent très hétéroclites.
En se présentant sur une liste commune, Netanyahu et Lieberman ont coupé court aux velléités d’union de divers éventuels candidats centristes pressentis, tels l’ancien Premier ministre Ehud Olmert ou l’ex-ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni.
En mettant franchement le cap à droite, ils ont aussi mis en porte-à-faux la dirigeante du parti travailliste Shelly Yachimovich, qui n’avait jusqu’à présent pas formellement exclu de rallier un futur gouvernement formé par Netanyahu.
Interrogée jeudi soir à la radio publique, elle a estimé qu’un tel ralliement était "de l’ordre de l’imaginaire", appelant "tous les partis centristes ainsi que les membres modérés du Likoud qui ont perdu leur foyer idéologique à se rallier aux Travaillistes" sous sa direction.
Le chef du parti Meretz de la gauche laïque, Zehava Galon, a de son côté raillé "le futur gouvernement +Biberman+", contraction de Bibi (surnom de Netanyahu) et Lieberman, estimant "qu’il fera du sur-place tant au niveau social que dans le processus de paix" avec les Palestiniens.
Netanyahu et Lieberman ont secrètement mené leurs tractations avant d’annoncer leur alliance surprise qui devrait presque à coup sûr leur permettre de former un bloc politique à même de dessiner la prochaine coalition gouvernementale.
Le Likoud compte actuellement 28 députés, sur un total de 120 au Parlement. Le parti Israël Beiteinou, qui recrute beaucoup de ses électeurs parmi les Israéliens originaires de l’ex-URSS, en compte 15.
Selon les sondages, les deux formations devraient plus ou moins se maintenir voire se renforcer au prochain scrutin. Elles sont assurées de l’appui des formations religieuses et d’extrême-droite.
Le Parlement israélien a voté sa dissolution le 15 octobre et convoqué des législatives anticipées pour le 22 janvier 2013, un scrutin dont Netanyahu est grand favori dans un climat de tensions régionales.

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