Des enquêteurs de l’Onu chargés des droits de l’homme ont dit jeudi
vouloir rencontrer le président Bashar al Assad et se rendre en Syrie,
dont l’accès leur est interdit depuis la création d’une commission
d’enquête il y a un an.
L’équipe, dirigée par le Brésilien Paulo Pinheiro, a rassemblé une série
de preuves et de témoignages des atrocités commises par les forces
syriennes et les rebelles.
"Nous avons décidé d’adresser une lettre au président Assad pour
demander une réunion (...) C’est très important qu’il puisse nous
recevoir", a déclaré Paulo Pinheiro à la presse.
"Nous avons l’intention de nous rendre là-bas sans condition pour
rencontrer le président Assad et discuter des conditions d’accès de
notre commission en Syrie", a-t-il ajouté.
Paulo Pinheiro s’était rendu à Damas en juin.
Dans un rapport publié en août, les enquêteurs disaient que les forces
gouvernementales et les milices loyalistes s’étaient livrées à des
crimes de guerre dont des assassinats et des actes de torture sur des
civils obéissant à ce qui semblaient être des consignes du pouvoir.
Les enquêteurs ont recueilli les témoignages de plus de 1.100 victimes,
réfugiés et déserteurs mais n’ont pas pu rencontrer de soldats blessés
ou des proches de militaires tués par les rebelles, n’ayant pas accès au
territoire syrien.
Carla del Ponte, qui fut procureur du Tribunal pénal international pour
l’ex-Yougoslavie (TPIY) et du Tribunal pénal international pour le
Rwanda (TPIR), a rejoint la commission d’enquête.
"Il existe bien sûr des similitudes (avec l’ex-Yougoslavie) puisque nous
avons affaire aux mêmes crimes, des crimes contre l’humanité et des
crimes de guerre", a-t-elle dit. "Ma principale tâche sera de (...)
déterminer la responsabilité des hauts dirigeants politiques et
militaires dans ces crimes".
Carla del Ponte a salué le travail des enquêteurs qui a permis de
dégager "un tableau d’ensemble", nécessaire pour établir les
responsabilités dans la chaîne de commandement.
Une liste secrète de personnes et d’unités militaires a été dressée et
elle pourrait permettre l’engagement de poursuites pénales à l’avenir.
Cette liste pourrait être un jour transmise à une autorité judiciaire
compétente en mesure de respecter la confidentialité et d’assurer la
protection des témoins.
Elle est pour l’instant conservée dans un coffre-fort dans le bureau de
Navy Pillay, Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme,
qui souhaite que le Conseil de sécurité de l’Onu saisisse la Cour pénale
internationale (CPI).
La guerre civile syrienne a fait plus de 32.000 morts depuis le début du soulèvement en mars 2011.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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