jeudi 25 octobre 2012

Syrie : Des enquêteurs de l’Onu veulent rencontrer Bashar al Assad

Des enquêteurs de l’Onu chargés des droits de l’homme ont dit jeudi vouloir rencontrer le président Bashar al Assad et se rendre en Syrie, dont l’accès leur est interdit depuis la création d’une commission d’enquête il y a un an.
L’équipe, dirigée par le Brésilien Paulo Pinheiro, a rassemblé une série de preuves et de témoignages des atrocités commises par les forces syriennes et les rebelles.
"Nous avons décidé d’adresser une lettre au président Assad pour demander une réunion (...) C’est très important qu’il puisse nous recevoir", a déclaré Paulo Pinheiro à la presse.
"Nous avons l’intention de nous rendre là-bas sans condition pour rencontrer le président Assad et discuter des conditions d’accès de notre commission en Syrie", a-t-il ajouté.
Paulo Pinheiro s’était rendu à Damas en juin.
Dans un rapport publié en août, les enquêteurs disaient que les forces gouvernementales et les milices loyalistes s’étaient livrées à des crimes de guerre dont des assassinats et des actes de torture sur des civils obéissant à ce qui semblaient être des consignes du pouvoir.
Les enquêteurs ont recueilli les témoignages de plus de 1.100 victimes, réfugiés et déserteurs mais n’ont pas pu rencontrer de soldats blessés ou des proches de militaires tués par les rebelles, n’ayant pas accès au territoire syrien.
Carla del Ponte, qui fut procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), a rejoint la commission d’enquête.
"Il existe bien sûr des similitudes (avec l’ex-Yougoslavie) puisque nous avons affaire aux mêmes crimes, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre", a-t-elle dit. "Ma principale tâche sera de (...) déterminer la responsabilité des hauts dirigeants politiques et militaires dans ces crimes".
Carla del Ponte a salué le travail des enquêteurs qui a permis de dégager "un tableau d’ensemble", nécessaire pour établir les responsabilités dans la chaîne de commandement.
Une liste secrète de personnes et d’unités militaires a été dressée et elle pourrait permettre l’engagement de poursuites pénales à l’avenir. Cette liste pourrait être un jour transmise à une autorité judiciaire compétente en mesure de respecter la confidentialité et d’assurer la protection des témoins.
Elle est pour l’instant conservée dans un coffre-fort dans le bureau de Navy Pillay, Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, qui souhaite que le Conseil de sécurité de l’Onu saisisse la Cour pénale internationale (CPI).
La guerre civile syrienne a fait plus de 32.000 morts depuis le début du soulèvement en mars 2011.

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