L’Algérie a donné son accord tacite à une éventuelle intervention
militaire africaine dans le nord du Mali pour y déloger des extrémistes
islamistes, a-t-on appris de sources algériennes et françaises.
L’Algérie partage une frontière de 2.000 km avec le Mali et elle redoute
un débordement sur son territoire d’un éventuel conflit chez son
voisin. La non-ingérence est en outre l’un des principaux piliers de sa
politique étrangère.
Alger ne peut cependant pas empêcher les autres pays voisins du Mali
d’intervenir militairement avec un appui occidental mais il serait
diplomatiquement risqué de s’engager au Mali sans le consentement des
Algériens, surtout si le conflit s’enlise.
Après des semaines d’efforts diplomatiques, notamment de la part de la
France, l’Algérie convient désormais que le déploiement de troupes
étrangères dans le nord du Mali pourrait être nécessaire. Elle refuse
toutefois de le soutenir directement.
"Au bout du compte, nous ne nous opposerons pas à une intervention
militaire au Mali tant que des troupes étrangères ne stationnent pas sur
notre territoire", a-t-on dit de source algérienne informée des
discussions sur le Mali.
Un haut diplomate français a confirmé : "L’Algérie accepte désormais le
principe d’une intervention militaire, ce qui n’était pas le cas
auparavant."
Selon ce diplomate, Alger a changé de position à la suite de la réunion
du Groupe de soutien et de suivi sur le Mali ayant rassemblé divers
acteurs régionaux et internationaux le 19 octobre à Bamako.
Une source au ministère français de la Défense a fait état d’un accord
"tacite" et a ajouté que Paris n’en attendait pas davantage d’Alger.
L’Algérie continue d’insister sur la recherche d’une solution diplomatique à la crise malienne.
A Washington, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a
exprimé son inquiétude quant à la présence d’Al Qaïda au Maghreb
islamique (AQMI) dans le nord du Mali. Il a insisté sur la nécessité de
collaborer avec les pays de la région pour tenter de résoudre cette
crise.
"Ils conviennent tous que nous sommes confrontés là-bas à la même menace
en provenance d’AQMI", a dit Leon Panetta, jugeant que toute
intervention militaire devait être conçue et exécutée "sur une base
régionale".
La secrétaire d’Etat Hillary Clinton prévoit de se rendre mardi en Algérie avant un déplacement dans les Balkans.
"Le Mali est l’un des thèmes que la secrétaire d’Etat veut aborder avec
les responsables algériens", a dit Victoria Nuland, sa porte-parole.
Le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal a annoncé aux députés le déploiement de renforts aux frontières du pays.
"Nous ne laisserons aucune menace porter atteinte à notre pays", a-t-il
dit. "L’Algérie veut éviter d’avoir des repaires de terroristes à ses
frontières."
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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