Les mesures de sécurité ont été renforcées autour de bâtiments
gouvernementaux dans la capitale syrienne, Damas, par crainte
d’éventuels attentats, a constaté l’AFP. La mairie de Damas, dans le
quartier de Salhié au coeur de la ville, est entourée de blocs de
ciment. La grande artère du 29-Mai, menant à ce bâtiment, a été fermée
partiellement à la circulation, et des blocs de béton de plus d’un mètre
de haut sont en train d’être installés tout au long de cette importante
voie de circulation. De même, près de l’agence officielle Sana, des
blocs de béton et des chevaux de frise ont été disposés à quelques
mètres de l’immeuble situé dans le quartier très fréquenté de Baramké
(sud-ouest). À l’entrée principale, des soldats montent la garde près de
sacs de sable. Par ailleurs, deux des rues conduisant à la Banque
centrale, sur la place Sabaa Bahrat, ont été partiellement fermées à la
circulation. Quatre camions sont postés des deux côtés la banque depuis
cinq jours.
Le journal Al-Watan a parlé mercredi de "sévères mesures de sécurité
autour des bâtiments officiels". Depuis plusieurs mois, la sécurité a
été renforcée dans la capitale, dont certains quartiers sont secoués par
des affrontements entre rebelles et soldats, ou bombardés par le
régime. Des dispositifs de sécurité particulièrement importants ont été
mis en place près des bâtiments de l’armée et des services de sécurité,
par crainte d’attentats. Des attaques ont par le passé visé le siège de
l’état-major, celui des services de renseignements de l’armée de l’air,
ou le quartier général de la police dans le coeur de Damas. La fermeture
de certaines artères à la circulation automobile et la multiplication
des points de contrôle d’identité provoquent d’interminables
embouteillages dans le centre de la capitale, et obligent à de larges
détours. Le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 par la répression
d’une contestation populaire contre le régime syrien, a fait plus de 33
000 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
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Le conflit syrien peut embraser la région, avertit le médiateur Brahimi
Le conflit en Syrie pourrait mettre la région "à feu et à sang" si un
règlement n’est pas trouvé, a averti mercredi le médiateur international
Lakhdar Brahimi de passage à Beyrouth.
"Cette crise ne peut pas rester confinée indéfiniment au terriroire
syrien. Soit elle est réglée, soit elle s’aggravera, débordera, et
mettra (la région) à feu et à sang", a indiqué M. Brahimi qui effectue
depuis une semaine une tournée régionale auprès des pays influents dans
le dossier.
Il a renouvelé son appel à la mise en oeuvre d’un cessez-le-feu à
l’occasion de l’Aïd al-Adha, une des fêtes musulmanes les plus sacrées,
qui sera célébrée du 26 au 28 octobre.
"Le peuple syrien, des deux côtés (régime et rebelles, ndlr), enterre
aujourd’hui une centaine de personnes par jour. Ne peut-on pas demander à
l’occasion de cette fête, que ce bilan baisse ?", a-t-il affirmé. "Cela
ne sera pas une fête heureuse pour les Syriens, mais il faut au moins
qu’il y ait moins de tristesse".
"Si le gouvernement syrien accède (à cette demande)— et d’après ce que
j’ai entendu, il y a espoir— et si l’opposition accepte cette
proposition comme elle nous l’a dit, cela sera un très petit pas, un pas
microscopique vers un cessez-le-feu plus global, le retrait de
l’artillerie lourde, l’arrêt des flux d’armes de l’étranger puis vers
une solution politique en Syrie", a poursuivi M. Brahimi.
La tournée de M. Brahimi, qui s’est rendu notamment en Arabie saoudite
et en Turquie, qui soutiennent la rébellion et en Iran, allié de Damas,
est une nouvelle tentative de trouver une issue à la guerre civile en
Syrie déclenchée par la répression brutale d’une contestation populaire
née en mars 2011.
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Fabius dénonce le recours aux bombes à sous-munitions
Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a dénoncé mercredi
l’utilisation par le régime syrien de bombes à sous-munitions, comme
l’avaient fait auparavant des ONG, une accusation rejetée par Damas.
"Au cours des derniers mois (...), le régime a franchi une nouvelle
étape dans la violence en recourant aux Mig puis au largage de barils de
TNT et plus récemment et plus terriblement encore aux bombes à
sous-munitions", a déclaré Laurent Fabius lors d’une réunion avec des
représentants des comités locaux civils qui administrent des "zones
libérées" du nord de la Syrie.
Des représentants d’une vingtaine de pays et d’ONG participaient à la
rencontre au Quai d’Orsay destinée selon le ministre à "étudier ensemble
les modalités de soutien a la population syrienne". La France apporte
depuis plusieurs mois une aide financière et humanitaire à ces régions
qui ont chassé l’administration et l’armée de Bashar al-Assad.
Selon Laurent Fabius, ces zones recouvrent "la moitié du territoire
syrien", disséminées dans tout le pays comme des "taches de léopard".
L’ONG Human Rights Watch (HRW) a affirmé dimanche que l’armée de l’air
syrienne avait récemment largué des bombes à sous-munitions près de
Maaret al-Nooman, où l’armée est aux prises avec des rebelles tentant
de lui couper la route vers Alep (nord).
"L’armée syrienne ne dispose pas de ce genre d’armes", a rétorqué lundi
dans un communiqué le commandement général des forces armées, affirmant
que la publication de telles informations entrait dans le cadre d’"une
campagne de désinformation contre la Syrie".
La Syrie n’a pas ratifié la Convention sur les armes à sous-munitions,
adoptée par 107 Etat en 2008, qui interdit la production, le stockage,
le transfert et l’utilisation de cette catégorie d’armes et prévoit la
destruction des stocks existants.
Les bombes à sous-munitions (BASM) sont particulièrement meurtrières pour les civils, même longtemps après un conflit.
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Le projet de trêve accueilli avec circonspection
L’armée syrienne bombardait sans relâche mercredi des régions clés dans
le nord du pays tenues par les rebelles, les deux belligérants se disant
prêts à accepter la trêve proposée par le médiateur Lakhdar Brahimi si
l’autre camp la respectait.
Damas a fait part mardi de sa volonté de discuter de la proposition de
cessez-le-feu de l’émissaire international Lakhdar Brahimi pour fin
octobre à condition que les rebelles respectent la trêve, tandis que les
insurgés ont réclamé la fin des bombardements en premier.
Sur le terrain, ces bombardements ne cessaient pas, les forces du régime
s’appuyant sur leur principal atout, l’aviation militaire, pour
reprendre aux rebelles une région clé pour le passage des renforts
militaires vers le nord de la Syrie.
Aucun règlement n’est en vue pour cette guerre civile de plus en plus
sanglante —avec 33.000 morts depuis mars 2011—, en dépit des tentatives
de l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi, en tournée
régionale depuis la semaine dernière auprès des puissances influentes
dans le dossier.
A Téhéran, allié de Damas, le médiateur avait appelé à la mise en oeuvre
d’un cessez-le-feu à l’occasion de l’Aïd al-Adha, une des fêtes
musulmanes les plus sacrées, qui sera célébré du 26 au 28 octobre.
"La Syrie est prête à explorer cette option" de trêve, a indiqué le
porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jihad Makdissi à
l’AFP. Mais, a-t-il souligné, pour un cessez-le-feu, les insurgés,
qualifiés de "terroristes" par le régime, et les pays qui les
soutiennent doivent être aussi impliqués.
Il a indiqué que Damas a "hâte de parler avec M. Brahimi" pour voir
quelle est la position des autres pays influents" qu’il a visités lors
de sa tournée, en allusion notamment à l’Arabie saoudite et la Turquie,
principaux soutiens de la rébellion. "Vont-ils faire pression sur les
groupes armés qu’ils hébergent, financent et arment, de façon à ce
qu’ils respectent le cessez-le-feu ?", a-t-il dit.
Le chef du Conseil national syrien, Abdel Basset Sayda, a déclaré pour
sa part que les rebelles ne font "que se défendre et il est normal
qu’ils arrêtent les hostilités quand la machine de guerre du régime
l’aura fait".
"Nous accueillons favorablement tout arrêt des tueries" mais "nous
pensons que l’appel s’adresse en premier lieu au régime syrien qui ne
cesse de pilonner les villes et les localités syriennes", a-t-il à
l’AFP.
M. Brahimi est arrivé mercredi au Liban, pays voisin de la Syrie et divisé sur le conflit entre pro et anti-régime.
Sa tournée est une nouvelle tentative de trouver une issue à la guerre
civile en Syrie déclenchée par la répression brutale d’une contestation
populaire née en mars 2011.
A Paris, la France va réaffirmer une nouvelle fois son soutien politique
à l’oppositon au régime de Bachar al -Assad, en accueillant une réunion
de soutien aux conseils révolutionnaires civils qui administrent les
zones "libérées" en Syrie.
Lors de cette réunion, le ministre français des Affaires étrangères,
Laurent Fabius, a dénoncé le recours par Damas aux bombes à
sous-munitions.
"Le régime a franchi une nouvelle étape dans la violence en recourant
aux (avions) MiG puis au largage de barils de TNT et plus récemment et
plus terriblement encore aux bombes à sous-munitions", a-t-il dit.
Parmi les "zones libérées" en Syrie, figurent notamment la majorité des
villes et villages des provinces d’Alep (nord) et d’Idleb (nord-ouest),
une province frontalière de la Turquie.
C’est dans la province d’Idleb que l’armée mène depuis dimanche une
contre-attaque pour reprendre des positions clés, surtout la ville de
Maaret al-Nooman située sur l’autoroute Damas-Alep et prise le 9
octobre. Les renforts militaires doivent nécessairement l’emprunter pour
se rendre dans le Nord, les régions rurales voisines étant tenues par
la rébellion.
Les avions du régime ont lancé ainsi six raids aériens tôt le matin sur
les villages de la région de Maaret al-Nooman, selon l’Observatoire
syrien des droits de l’Homme (OSDH).
En prenant Maaret al-Nooman, les rebelles ont coupé un important axe
routier et attaquent depuis systématiquement tous les renforts
l’empruntant.
Alors que le pays s’enlise de plus en plus dans le conflit, des membres
de la commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie à New York ont estimé
que les combattants étrangers en Syrie étaient un dangereux élément de
"radicalisation" dans le conflit.
"La présence de ces militants étrangers radicaux, islamistes ou
jihadistes, nous inquiète beaucoup", a expliqué à la presse le président
de la commission Paulo Pinheiro, qui a évalué leur nombre à "des
centaines".
Par ailleurs, le pape Benoît XVI, "décidé l’envoi dans les prochains
jours d’une délégation à Damas pour exprimer sa solidarité fraternelle
avec toute la population" syrienne.
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Les insurgés syriens annoncent une direction unifiée
Les insurgés syriens, pressés de conjuguer leurs efforts par leurs
soutiens à l’étranger, ont établi une direction unique chargée de
superviser la lutte contre le président Bashar al Assad, a-t-on appris
mardi de sources proches de deux groupes rebelles.
L’accord a été conclu dimanche lors d’une réunion en territoire syrien
entre plusieurs dizaines de responsables de la rébellion, dont ceux de
l’Armée syrienne libre (ASL).
Il vise à améliorer la coordination militaire entre les différents
groupes armés et à créer une direction unique qui pourrait permettre un
meilleur soutien logistique de la part des puissances favorables au
renversement du président syrien.
"L’accord a été atteint. Ils n’ont plus qu’à le signer maintenant. Nos
soutiens étrangers nous disent : ’Faites en sorte de vous unir, nous
avons besoin d’un interlocuteur clair et crédible pour lui fournir un
armement de qualité’", a déclaré une source rebelle, ajoutant que le
Qatar et la Turquie étaient les deux principales forces à avoir poussé à
un tel accord.
Les opposants syriens, qui disent tous lutter sous la bannière unifiée
de l’Armée syrienne libre, combattent en réalité indépendamment les uns
des autres sur le terrain.
La nouvelle direction comprendra plusieurs figures clés de l’ASL, comme
le commandant Riad al Asaad et le général Mustafa Cheikh, tous deux
critiqués parce qu’ils se trouvent en Turquie, le général Mohammed Hadj
Ali qui a fait défection récemment, et les dirigeants de conseils
militaires rebelles provinciaux basés en Syrie, comme Kassem Saadeddine,
implanté à Homs.
La méfiance et les divergences sur la composition de la direction, les
tactiques d’attaques et les sources de financement ont creusé les
désaccords entre les brigades rebelles, largement autonomes et
éparpillées sur le terrain.
"Il n’y aura jamais d’unité à l’intérieur de la Syrie à moins que les
pays qui soutiennent la révolte ne se mettent d’accord, dans la mesure
où chaque groupe est soutenu et épaulé par un pays", a déclaré une
source rebelle. "Les pays sont maintenant de plus en plus nerveux et la
question syrienne a pris plus d’importance qu’ils ne s’y attendaient.
Elle échappe presque à tout contrôle", a ajouté cette source.
La direction devrait être composée de 60 personnes qui représenteront la
plupart des forces combattantes en Syrie, dont le groupe rebelle
islamique du "Front pour libérer la Syrie".
Sur le terrain, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH, un
organisme proche de l’opposition, basé en Grande-Bretagne mais disposant
d’un réseau d’informateurs dans le pays) fait état de 80 personnes
tuées pour la journée de mardi, contre 160 la veille.
De graves accrochages ont éclaté à Hama et les combats se sont poursuivis à Alep et dans la province septentrionale d’Idlib.
Un journaliste de Reuters présent à la frontière nord-est du Liban avec
la Syrie a quant à lui assisté au largage par un hélicoptère d’explosifs
du côté syrien de la frontière.
Le service d’informations du Vatican a annoncé que le pape Benoît XVI
allait dépêcher en Syrie dans les jours à venir une délégation de
cardinaux pour faire part de la solidarité de l’Eglise catholique avec
les populations qui souffrent.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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