jeudi 18 octobre 2012

Syrie : attentat-suicide à Damas contre le ministère de l’Intérieur

Un homme circulant à moto s’est fait exploser jeudi près du siège du ministère syrien de l’Intérieur à Damas, sans faire de victime, a affirmé un responsable des services de sécurité. L’attentat s’est produit dans le quartier de Kafar Soussé, dans l’ouest de la capitale, à 300 mètres du ministère, dans un secteur où se trouvent aussi plusieurs branches des services de renseignements, a précisé ce responsable.
Depuis le début de la révolte contre le régime du président Bashar el-Assad en mars 2011, Damas, la ville la plus sécurisée du pays, a été secouée par une série d’attaques à l’explosif, dont des attentats-suicides, qui ont pour la plupart visé des bâtiments gouvernementaux et de sécurité.
Le plus spectaculaire a eu lieu le 18 juillet, lorsque quatre hauts responsables de la sécurité, dont le beau-frère du président Bashar el-Assad, ont été tués dans un attentat visant le bâtiment de la Sécurité nationale à Damas et revendiqué par des rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL). Le 26 septembre, un double attentat a visé le siège de l’état-major et a été revendiqué par au moins deux groupes djihadistes. L’attaque la plus meurtrière dans la capitale avait fait 55 morts en mai.

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Syrie : Brahimi samedi à Damas
L’émissaire international Lakhdar Brahimi, qui a proposé une trêve à l’occasion de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha, se rendra samedi à Damas, a affirmé jeudi à l’AFP le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères Jihad Makdissi.
"Il rencontrera samedi matin le ministre des Affaires étrangères, Walid Muallem", a indiqué le porte-parole.
L’aviation syrienne bombardait jeudi le nord du pays pour empêcher les rebelles d’étendre leur emprise alors que dans le centre l’armée tentait une fois de plus de s’emparer de la localité rebelle de Qoussair, assiégée depuis des mois.
L’armée syrienne a mené jeudi matin de nouveaux bombardements aériens sur Maaret al-Nooman, une ville clé sous contrôle rebelle dans le nord de la Syrie, a constaté un journaliste de l’AFP. Des chasseurs-bombardiers ont survolé Maaret al-Nooman et sa région aux premières heures de la matinée, faisant de brefs passages à basse altitude pour larguer au moins cinq bombes sur la ville et sa périphérie est. Aucun bilan de ces bombardements n’était encore disponible en milieu matinée.
Des mitrailleuses lourdes de la rébellion sont entrées en action à plusieurs reprises pour tenter d’abattre ces avions, mais sans succès. Mercredi, un hélicoptère de l’armée avait été abattu par les rebelles, alors qu’il survolait la ville à moyenne altitude.
Les tirs d’artillerie ont quant à eux baissé d’intensité par rapport à la semaine dernière, a-t-on constaté. Quelques tirs de roquettes s’abattent de façon irrégulière et au hasard sur la ville. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les avions de combat ont bombardé jeudi les localités de Maarhtat et Bsida -où la veille un hélicoptère a été abattu par les rebelles- près de Maaret al-Nooman, dans le nord du pays.
Dans le même secteur, les combattants de l’Armée syrienne libre (ASL) et les jihadistes du Front al-Nosra bombardaient jeudi matin la base militaire de Wadi Daif encore sous contrôle de l’armée, selon l’OSDH.
Repoussées de la ville il y a moins de deux semaines, près de 250 militaires fidèles au régime de Bashar al-Assad y ont trouvé refuge, selon les rebelles, et une grande quantité de matériels et munitions y seraient entreposés.
Dans la région centrale de Homs, Qusseir était bombardé une nouvelle fois.
Cette ville est totalement assiégée par les troupes gouvernementales qui ont pris plusieurs villages aux alentours ces derniers jours, précise l’OSDH.
A Alep, principale ville du nord du pays, l’armée a pilonné les quartiers rebelles de Chaar (est) et de Sukkari (sud-ouest) ainsi que deux villages limitrophes Hraitan et Tell Rifaat.

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Plus de 40 morts dans un raid aérien en Syrie
Des avions de combat ont bombardé intensément jeudi une ville clé du nord syrien aux mains des rebelles, tuant 44 personnes dont de nombreux enfants, dernier épisode en date de la guerre qui ensanglante la Syrie depuis plus d’un an et demi.
Dans la capitale, un homme à bord d’une moto s’est fait exploser près du siège du ministère de l’Intérieur, sans faire de victime, a indiqué un responsable des services de sécurité, alors que les attentats contre la Sécurité se sont multipliés à Damas.
Cette escalade survient à deux jours de l’arrivée à Damas de l’émissaire international Lakhdar Brahimi qui a dit avoir bon espoir d’obtenir une trêve pour l’Aïd al-Adha du 26 au 28 octobre, après l’accueil favorable du pouvoir et de l’opposition.
A une semaine de cette grande fête musulmane, les forces du régime de Bashar al-Assad ont néanmoins intensifié leurs frappes contre les bastions rebelles dans le nord pour empêcher les insurgés d’y étendre leur emprise.
Depuis que les rebelles ont pris le 9 octobre Maaret al-Nooman, avions de combat et hélicoptères ont multiplié les bombardements aveugles sur la ville en grande partie désertée par ses 125.000 habitants. Sa prise a permis aux insurgés de couper l’autoroute utilisée par l’armée pour envoyer des renforts.
Dès l’aube, les chasseurs bombardiers ont entamé leur ballet au-dessus de la cité, tournoyant à haute altitude avant de plonger en piqué pour larguer leurs engins. Ils ont visé d’abord sa périphérie est où les rebelles assiègent la base militaire de Wadi Deif, puis la ville même.
L’un des raids a touché deux immeubles et une mosquée proche, où étaient réfugiés des femmes et des enfants, faisant 44 morts, selon des secouristes.
"Nous avons retiré au total 44 morts des décombres, dont de nombreux enfants", a affirmé l’un d’eux. Dans un hôpital de fortune, un journaliste de l’AFP a vu une dizaine de dépouilles enveloppées dans des linceuls blancs et des sacs en plastique avec l’inscription "parties de corps".
Deux enfants qui jouaient dans la rue figurent parmi les victimes. L’un a été décapité et l’autre déchiqueté.
Des mitrailleuses lourdes de la rébellion sont entrées en action à plusieurs reprises pour tenter d’abattre ces avions, sans succès. Mercredi, un hélicoptère survolant la ville a été abattu.
Les combattants en armes sillonnaient les rues à bord de 4X4 surmontés de mitrailleuses lourdes guettant les avions. Des pneus étaient enflammés sur les chaussées pour que la fumée noire gêne l’aviation.
Les rebelles ont pour leur part bombardé de manière intense au mortier la base de Wadi Deif, où près de 250 soldats réguliers et une grande quantité de matériel et de munitions se trouvent selon les insurgés. La base contrôlerait en outre un pipe-line approvisionnant Alep en carburants.
Ailleurs dans le pays, les violences n’ont pas non plus connu de répit. Dans la région centrale de Homs, la ville rebelle de Qusseir, assiégée par l’armée qui a récemment pris plusieurs villages environnants, était bombardée une nouvelle fois, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
A Alep, métropole du nord théâtre de combats acharnés depuis trois mois, l’armée a pilonné plusieurs quartiers, a précisé l’OSDH.

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