Un homme circulant à moto s’est fait exploser jeudi près du siège du
ministère syrien de l’Intérieur à Damas, sans faire de victime, a
affirmé un responsable des services de sécurité. L’attentat s’est
produit dans le quartier de Kafar Soussé, dans l’ouest de la capitale, à
300 mètres du ministère, dans un secteur où se trouvent aussi plusieurs
branches des services de renseignements, a précisé ce responsable.
Depuis le début de la révolte contre le régime du président Bashar
el-Assad en mars 2011, Damas, la ville la plus sécurisée du pays, a été
secouée par une série d’attaques à l’explosif, dont des
attentats-suicides, qui ont pour la plupart visé des bâtiments
gouvernementaux et de sécurité.
Le plus spectaculaire a eu lieu le 18 juillet, lorsque quatre hauts
responsables de la sécurité, dont le beau-frère du président Bashar
el-Assad, ont été tués dans un attentat visant le bâtiment de la
Sécurité nationale à Damas et revendiqué par des rebelles de l’Armée
syrienne libre (ASL). Le 26 septembre, un double attentat a visé le
siège de l’état-major et a été revendiqué par au moins deux groupes
djihadistes. L’attaque la plus meurtrière dans la capitale avait fait 55
morts en mai.
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Syrie : Brahimi samedi à Damas
L’émissaire international Lakhdar Brahimi, qui a proposé une trêve à
l’occasion de la fête musulmane de l’Aïd al-Adha, se rendra samedi à
Damas, a affirmé jeudi à l’AFP le porte-parole du ministère syrien des
Affaires étrangères Jihad Makdissi.
"Il rencontrera samedi matin le ministre des Affaires étrangères, Walid Muallem", a indiqué le porte-parole.
L’aviation syrienne bombardait jeudi le nord du pays pour empêcher les
rebelles d’étendre leur emprise alors que dans le centre l’armée tentait
une fois de plus de s’emparer de la localité rebelle de Qoussair,
assiégée depuis des mois.
L’armée syrienne a mené jeudi matin de nouveaux bombardements aériens
sur Maaret al-Nooman, une ville clé sous contrôle rebelle dans le nord
de la Syrie, a constaté un journaliste de l’AFP. Des
chasseurs-bombardiers ont survolé Maaret al-Nooman et sa région aux
premières heures de la matinée, faisant de brefs passages à basse
altitude pour larguer au moins cinq bombes sur la ville et sa périphérie
est. Aucun bilan de ces bombardements n’était encore disponible en
milieu matinée.
Des mitrailleuses lourdes de la rébellion sont entrées en action à
plusieurs reprises pour tenter d’abattre ces avions, mais sans succès.
Mercredi, un hélicoptère de l’armée avait été abattu par les rebelles,
alors qu’il survolait la ville à moyenne altitude.
Les tirs d’artillerie ont quant à eux baissé d’intensité par rapport à
la semaine dernière, a-t-on constaté. Quelques tirs de roquettes
s’abattent de façon irrégulière et au hasard sur la ville. Selon
l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les avions de combat
ont bombardé jeudi les localités de Maarhtat et Bsida -où la veille un
hélicoptère a été abattu par les rebelles- près de Maaret al-Nooman,
dans le nord du pays.
Dans le même secteur, les combattants de l’Armée syrienne libre (ASL) et
les jihadistes du Front al-Nosra bombardaient jeudi matin la base
militaire de Wadi Daif encore sous contrôle de l’armée, selon l’OSDH.
Repoussées de la ville il y a moins de deux semaines, près de 250
militaires fidèles au régime de Bashar al-Assad y ont trouvé refuge,
selon les rebelles, et une grande quantité de matériels et munitions y
seraient entreposés.
Dans la région centrale de Homs, Qusseir était bombardé une nouvelle fois.
Cette
ville est totalement assiégée par les troupes gouvernementales qui ont
pris plusieurs villages aux alentours ces derniers jours, précise
l’OSDH.
A Alep, principale ville du nord du pays, l’armée a pilonné les
quartiers rebelles de Chaar (est) et de Sukkari (sud-ouest) ainsi que
deux villages limitrophes Hraitan et Tell Rifaat.
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Plus de 40 morts dans un raid aérien en Syrie
Des avions de combat ont bombardé intensément jeudi une ville clé du
nord syrien aux mains des rebelles, tuant 44 personnes dont de nombreux
enfants, dernier épisode en date de la guerre qui ensanglante la Syrie
depuis plus d’un an et demi.
Dans la capitale, un homme à bord d’une moto s’est fait exploser près du
siège du ministère de l’Intérieur, sans faire de victime, a indiqué un
responsable des services de sécurité, alors que les attentats contre la
Sécurité se sont multipliés à Damas.
Cette escalade survient à deux jours de l’arrivée à Damas de l’émissaire
international Lakhdar Brahimi qui a dit avoir bon espoir d’obtenir une
trêve pour l’Aïd al-Adha du 26 au 28 octobre, après l’accueil favorable
du pouvoir et de l’opposition.
A une semaine de cette grande fête musulmane, les forces du régime de
Bashar al-Assad ont néanmoins intensifié leurs frappes contre les
bastions rebelles dans le nord pour empêcher les insurgés d’y étendre
leur emprise.
Depuis que les rebelles ont pris le 9 octobre Maaret al-Nooman, avions
de combat et hélicoptères ont multiplié les bombardements aveugles sur
la ville en grande partie désertée par ses 125.000 habitants. Sa prise a
permis aux insurgés de couper l’autoroute utilisée par l’armée pour
envoyer des renforts.
Dès l’aube, les chasseurs bombardiers ont entamé leur ballet au-dessus
de la cité, tournoyant à haute altitude avant de plonger en piqué pour
larguer leurs engins. Ils ont visé d’abord sa périphérie est où les
rebelles assiègent la base militaire de Wadi Deif, puis la ville même.
L’un des raids a touché deux immeubles et une mosquée proche, où étaient
réfugiés des femmes et des enfants, faisant 44 morts, selon des
secouristes.
"Nous avons retiré au total 44 morts des décombres, dont de nombreux
enfants", a affirmé l’un d’eux. Dans un hôpital de fortune, un
journaliste de l’AFP a vu une dizaine de dépouilles enveloppées dans des
linceuls blancs et des sacs en plastique avec l’inscription "parties de
corps".
Deux enfants qui jouaient dans la rue figurent parmi les victimes. L’un a été décapité et l’autre déchiqueté.
Des mitrailleuses lourdes de la rébellion sont entrées en action à
plusieurs reprises pour tenter d’abattre ces avions, sans succès.
Mercredi, un hélicoptère survolant la ville a été abattu.
Les combattants en armes sillonnaient les rues à bord de 4X4 surmontés
de mitrailleuses lourdes guettant les avions. Des pneus étaient
enflammés sur les chaussées pour que la fumée noire gêne l’aviation.
Les rebelles ont pour leur part bombardé de manière intense au mortier
la base de Wadi Deif, où près de 250 soldats réguliers et une grande
quantité de matériel et de munitions se trouvent selon les insurgés. La
base contrôlerait en outre un pipe-line approvisionnant Alep en
carburants.
Ailleurs dans le pays, les violences n’ont pas non plus connu de répit.
Dans la région centrale de Homs, la ville rebelle de Qusseir, assiégée
par l’armée qui a récemment pris plusieurs villages environnants, était
bombardée une nouvelle fois, selon l’Observatoire syrien des droits de
l’Homme (OSDH).
A Alep, métropole du nord théâtre de combats acharnés depuis trois mois,
l’armée a pilonné plusieurs quartiers, a précisé l’OSDH.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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