mercredi 1 août 2012

Syrie : Alep,ville martyre

Les tirs d’artillerie et les avions de combat de l’armée syrienne ont pilonné dans la nuit de mardi à mercredi Alep, deuxième ville du pays, pour tenter de prendre le contrôle de certains quartiers tombés aux mains des opposants au président Bashar el-Assad. Dans la journée, un journaliste de Reuters a entendu pour la première fois depuis plusieurs jours des hélicoptères tirer à l’arme lourde sur la partie est de la ville, provoquant un important dégagement de fumée noire dans le ciel. À la nuit tombée, de fortes explosions ont retenti près de cette ville de 2,5 millions d’habitants, où les combats font rage entre forces rebelles et armée régulière depuis le 20 juillet dernier.
Au moins une dizaine de salves d’obus ont déchiré le ciel et recouvert l’appel à la prière, selon des journalistes de Reuters présents sur place. La bataille d’Alep, poumon économique du pays, est devenue un enjeu de taille pour les deux camps plus de 16 mois après le début des manifestations hostiles au régime. L’attentat-suicide du 18 juillet, qui a décimé une partie de l’appareil sécuritaire syrien à Damas, a marqué un véritable tournant dans la guerre civile en déclenchant une contre-offensive de l’armée régulière à Damas et Alep. Mardi, des tirs à l’arme lourde ont résonné dans le quartier de Salaheddine, dans le sud-ouest d’Alep, dont les rebelles ont démenti avoir été repoussés. L’armée a annoncé il y a deux jours avoir repris Salaheddine, mais la télévision d’État a fait savoir mardi que les forces gouvernementales traquaient les membres d’un groupe de "terroristes" dans cette zone, signe que l’armée n’en avait pas le contrôle total.
L’objectif des forces rebelles est d’atteindre progressivement le centre-ville, quartier par quartier, un objectif atteignable "d’ici quelques jours, et non quelques semaines", a déclaré un commandant rebelle. Les insurgés affirment avoir pris le contrôle d’un parc urbain qui s’étend des quartiers est aux quartiers sud-ouest. Selon NBC News, l’Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs et de civils, a reçu une vingtaine de missiles sol-air qui ont été acheminés via la Turquie, dont le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan appelle ouvertement au départ de Bashar el-Assad. Selon certaines sources gouvernementales américaines, plusieurs pays arabes, dont l’Arabie saoudite et le Qatar, ont appelé à plusieurs reprises ces derniers temps à fournir des missiles sol-air, dits Manpads, aux rebelles.
Face à la crise humanitaire en Syrie, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a tiré la sonnette d’alarme mardi, estimant qu’il faudrait au moins un demi-milliard de dollars (400 millions d’euros) pour répondre aux besoins de la population. "Nous appelons à augmenter les efforts humanitaires et la coopération entre les organisations internationales et régionales pour apporter une aide d’urgence au peuple syrien, en Syrie et dans les pays voisins", a déclaré Ekmeleddin Ihsanoglu, qui dirige cette organisation forte de 57 membres. "Le montant de l’aide nécessaire pour la Syrie est de 500 millions de dollars", a-t-il précisé lors d’une conférence de presse au siège de l’OCI.
Sur le front diplomatique, l’Assemblée générale de l’ONU se réunira jeudi pour évoquer la situation en Syrie et pourrait, selon certains diplomates, voter en faveur d’une résolution saoudienne condamnant le Conseil de sécurité pour avoir échoué à prendre des mesures contre Damas. Selon des diplomates de l’ONU, une résolution exprimant "de graves préoccupations face à l’escalade de la violence en Syrie, notamment les violations continues, répandues et systématiques des droits de l’homme", pourrait être adoptée à cette occasion. Les grandes puissances restent divisées sur la marche à suivre en Syrie alors que la France doit prendre la présidence du Conseil de sécurité de l’ONU à partir du 1er août.
Paris a fait savoir qu’elle allait demander une réunion du Conseil de sécurité au niveau ministériel, mais rien ne permet de dire que le dossier pourrait être débloqué alors que la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité, restent hostiles depuis le début de l’insurrection, en mars 2011, à toute mesure coercitive contre le régime de Bachar el-Assad. Les combats qui font rage de ville en ville en Syrie rappellent la guerre qui a déchiré la Yougoslavie dans les années 1990, a mis en garde mardi Kristalina Georgieva, commissaire européenne chargée de la Coopération internationale, de l’Aide humanitaire et de la Réaction aux crises.

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Des quartiers chrétiens de Damas réputés pro-régime, touchés par les combats
Des combats entre armée syrienne et rebelles ont éclaté mercredi pour la première fois aux abords de deux quartiers chrétiens dans le centre de Damas, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). "Des combats ont éclaté mercredi à l’aube, après 2 heures (23 heures GMT mardi), aux abords des quartiers de Bab Tuma et Bab Charqi. Les premières informations font état d’un mort parmi les soldats", indique l’ONG. "Ce sont des combats inédits. Ce sont des zones auxquelles les combattants (rebelles) n’avaient pas accès jusqu’à présent", a affirmé à l’AFP Rami Abdel Rahman, président de l’OSDH, qui se base sur un large réseau de militants. Un témoin a affirmé que des inconnus avaient attaqué dans la nuit un poste de l’armée en face de Bab Charqi. "Il y a eu des tirs nourris et le calme est revenu après 15 minutes", a indiqué ce témoin sous le couvert de l’anonymat .
Le calme était revenu dans la zone mercredi dans la matinée, a constaté une correspondante de l’AFP qui avait entendu jusque tard dans la soirée de mardi des tirs nourris à travers la capitale. Bab Tuma et Bab Charqi sont des quartiers traditionnels chrétiens dans le Vieux Damas, particulièrement prisés par les touristes et où se trouvent de nombreux hôtels. C’est dans ces quartiers que se sont déroulées à plusieurs reprises des manifestations de soutien au président Bashar el-Assad. Des accrochages limités à Damas avaient repris lundi, notamment à Kafar Soussé (sud), après une attaque rebelle aux lance-roquettes RPG contre un barrage de l’armée.
Le front de Damas s’était calmé après que l’armée eut pris le dessus au terme d’une semaine d’affrontements inédits dans la capitale. La bataille se concentre depuis le 20 juillet sur Alep, deuxième ville du pays, vers laquelle régime et rebelles ont envoyé de nouveaux renforts "pour une bataille décisive qui devrait durer des semaines", selon une source de sécurité syrienne.

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Bashar el-Assad : "La Syrie livre une bataille cruciale"
Bashar el-Assad s’est exprimé mercredi sur la situation en Syrie, estimant que son armée livre une bataille "héroïque" contre l’ennemi. Celle-ci est "cruciale" pour l’avenir du pays, selon le président syrien. De très violents combats ont toujours lieu à Alep, deuxième ville du pays.


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"الجيش الحر" يعدم اشخاصا موالين للنظام السوري في حلب
 (l’Armée syrienne libre commet des exécutions sommaires de prisonniers (en arabe
اقدم "الجيش الحر" على اعدام اشخاص موالين للنظام في حلب التي تشهد منذ 20 تموز معارك ضارية للسيطرة على المدينة، وذلك حسب صور التقطها احد الهواة وبثها ناشطون على موقع "يوتيوب".
واظهر شريط الفيديو مسلحين يقتادون رجالا الى مكان فيه رجال مسلحون وهم يهتفون "الجيش الحر للابد". واظهر الشريط ايضا المقاتلين وهم يحيطون باحد الاسرى الذي غطت الدماء وجهه وكان شبه عار قبل ان يضعه قبالة حائط. واصطف اخرون الى جانبه في حين ردد المقاتلون "الله اكبر".
وبعد ذلك فتح المقاتلون النار على رجال قالوا انهم ينتمون الى عشيرة بري وكانوا يشاركون في القتال الى جانب قوات نظام بشار الاسد في حلب.
(ا ف ب)

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