Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu et son ministre de
la Défense, Ehud Barak, voudraient attaquer les sites nucléaires
iraniens avant l’élection présidentielle américaine du 6 novembre mais
rencontrent des résistances au sein du gouvernement et de l’armée, écrit
vendredi le quotidien israélien Yedioth Ahronoth.
"Si cela dépendait uniquement de Benjamin Netanyahu et d’Ehud Barak,
une attaque israélienne contre les installations nucléaires en Iran
aurait lieu durant l’automne, avant l’élection de novembre aux
Etats-Unis", affirme le journal.
Les porte-parole du Premier ministre et du ministre de la Défense ont refusé de commenter cet article.
Selon Yedioth Ahronot, les deux hommes n’ont cependant toujours pas
réussi à convaincre la majorité des membres du cabinet de sécurité
nationale.
"Le respect qui entourait dans le passé les Premiers ministres et les
ministres de la Défense et leur permettait d’obtenir une majorité sur
leurs décisions militaires n’existe plus", commente le journal. "Soit
parce que les gens ont changé, soit parce que la réalité n’est plus la
même."
Sans citer ses sources, Yedioth Ahronoth ajoute que plusieurs
conseillers gouvernementaux en Israël et aux Etats-Unis sont hostiles à
une telle attaque contre l’Iran car elle nuirait aux chances de Barack
Obama d’être réélu face à son rival républicain Mitt Romney et
entraînerait des risques d’escalade.
Le journal libéral Haaretz cite pour sa part un responsable
gouvernemental qui estime que l’Etat hébreu ne s’est jamais trouvé dans
une situation aussi dangereuse depuis 1967 et la guerre des Six-Jours.
Selon un sondage publié vendredi par le quotidien à grand tirage
Maariv, 41% des Israéliens pensent que les seules pressions
diplomatiques ne pourront pas faire renoncer les Iraniens à se doter de
l’arme nucléaire, comme ils en sont soupçonnés. Vingt-deux pour cent des
personnes interrogées jugent au contraire que la diplomatie peut
l’emporter.
Pour 39% des Israéliens, ce serait plutôt aux Etats-Unis et aux
autres puissances mondiales de se charger de régler la question, mais
35% se disent prêts à soutenir une action unilatérale de l’Etat juif.
Au début du mois, recevant le secrétaire américain à la Défense, Leon
Panetta, les dirigeants israéliens ont souligné que le temps pressait
si l’on voulait trouver une solution pacifique à la crise et n’ont pas
caché leur agacement devant l’inefficacité des sanctions internationales
contre la République islamique.
Pour rassurer ses alliés israéliens, le chef du Pentagone a haussé le
ton, soulignant que Washington ne permettrait jamais que le régime de
Téhéran se dote de l’arme nucléaire.
"S’ils décident de poursuivre sur cette voie (...), nous avons des
options que nous sommes prêts à mettre en oeuvre pour nous assurer
qu’ils n’auront jamais cette arme", a-t-il dit.
Benjamin Netanyahu n’a pas paru totalement rassuré par ces
déclarations. "Aussi énergiques que soient nos propos, ils n’ont pas
convaincu l’Iran que nous sommes vraiment sérieux", a-t-il estimé.
Israël, qui n’a jamais confirmé posséder lui-même un arsenal
nucléaire, comme il en est largement soupçonné, juge que le moment n’est
plus éloigné où les installations iraniennes, notamment les sites
d’enrichissement d’uranium, seront suffisamment enterrées et protégées
pour être à l’abri d’une frappe de Tsahal.
Ehud Barak, lors d’une conférence de presse avec son homologue
américain, a dit son scepticisme quant aux chances de voir les sanctions
faire plier Téhéran.
En visite fin juillet en Israël, Mitt Romney a affirmé que "tout
devait être fait" pour empêcher l’Iran de développer l’arme nucléaire.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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