La ville tunisienne de Sidi Bouzid, berceau de la révolution de 2011,
était calme vendredi matin après une nuit mouvementée marquée par une
manifestation contre le gouvernement et des affrontements avec la
police, a constaté un correspondant de l’AFP.
Des syndicalistes se sont réunis au siège du bureau régional de
l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) à Sidi Bouzid
(centre-ouest) pour discuter de la situation, selon la même source.
Quelque 800 personnes manifestant dans la nuit de jeudi à vendredi
contre le gouvernement dominé par les islamistes d’Ennahda ont jeté des
pierres sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué par des tirs de
balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène.
Dans la matinée de jeudi, la police avait dispersé de la même manière une première manifestation d’opposition.
Ces informations ont été confirmées à l’AFP par le porte-parole du
ministère de l’Intérieur, Khaled Tarouch, qui n’a pas pu indiquer
combien de personnes avaient été arrêtées ou blessées.
A l’issue de la manifestation dispersée jeudi matin, au moins cinq
personnes ont été interpellées et cinq autres légèrement blessées.
Sidi Bouzid, ville très pauvre, est le berceau de la révolte qui a
abouti le 14 janvier 2011 à la fuite du président Zine El Abidine Ben
Ali en Arabie saoudite après un soulèvement populaire sans précédent.
***
Regain de tensions à Sidi Bouzid
La police tunisienne a procédé à des tirs de balles en caoutchouc et
de gaz lacrymogènes à Sidi Bouzid (centre-ouest), berceau de la
révolution de 2011, pour disperser une manifestation d’opposants. Une
personne blessée par une balle en caoutchouc et quatre autres qui se
sont senties mal en raison du gaz ont été transférées à l’hôpital de
Sidi Bouzid, a indiqué le surveillant général de cet établissement, Adel
Dhaï, assurant que ces blessures n’étaient pas graves.
Les forces de l’ordre ont commencé à tirer en l’air lorsque des
manifestants, qui réclamaient la démission du gouvernement dirigé par
les islamistes du parti Ennahda, ont cherché à pénétrer par la force
dans le siège du gouvernorat (préfecture) de Sidi Bouzid, selon la même
source. Les protestataires ont brisé le portail d’entrée du gouvernorat.
Après les tirs, un mouvement de panique a débuté et la foule de
manifestants s’est dispersée pour échapper aux gaz lacrymogènes. Les
manifestants avaient scandé auparavant des slogans hostiles au
gouvernement tels que "le peuple veut la chute de régime", "le peuple
veut la chute du gouvernement", "non à l’hypocrisie, le travail est un
droit".
Plusieurs formations politiques d’opposition ont participé à cette
manifestation comme le parti républicain, le parti des Travailleurs
tunisiens, Al Watan (la nation) ainsi que des indépendants. "Les
revendications du peuple relatives à l’amélioration de sa situation
sociale deviennent de plus en plus insistantes mais malheureusement le
gouvernement n’est pas au service de ce peuple", déplore Mohamed Ghadri,
membre du parti républicain.
Fin juillet, la police avait dispersé de la même manière des dizaines
de manifestants qui avaient attaqué le siège du gouvernorat de Sidi
Bouzid, y jetant des pneus enflammés, pour protester contre des retards
de versement de salaires. Sidi Bouzid est le berceau de la révolte en
Tunisie, qui a abouti le 14 janvier 2011 à la chute de l’ancien
président Zine El Abidine Ben Ali après 23 ans de règne sans partage.
Son point de départ avait été la mort le 17 décembre 2010 de Mohamed
Bouazizi, 26 ans, un vendeur ambulant qui s’est immolé par le feu pour
protester contre les multiples saisies musclées par la police des
denrées qu’il vendait sans permis pour faire vivre les siens.
Les revendications sociales, notamment en raison du fort chômage des
jeunes et de la pauvreté, étaient au coeur des causes de la révolution.
Les lenteurs de l’amélioration des conditions économiques et sociales
ont entraîné des nouvelles tensions dans le pays. Régulièrement des
grèves et actions de protestation ont lieu et la police intervient pour
les disperser.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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